Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 48

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- Je vous en prie, Mademoiselle, je ne suis pas venu vous faire quoique ce soit, lui dites-vous en lui présentant vos paumes vides. Je suis juste...

- C'est ça ! En entrant par effraction chez moi...!

Tenter de la rassurer n'a fait qu'accroître sa fureur. Vous avez fait une belle erreur, il semblerait, de vous introduire dans cet appartement. Vous n'avez aucune possibilité de fuite, aucune cachette où vous abriter. Vous n'avez plus qu'à attendre que cette demoiselle fasse feu et mette un terme à cette vie sans souvenirs. Vous sentez qu'elle va faire feu. Vous pouvez recommander votre âme au ciel. Mais rien ne se passe, pas de détonation, pas de coup de feu. Vous rouvrez les yeux : la jeune femme tremble sur son pistolet, elle a été incapable d'appuyer sur la gâchette. Son visage se décompose et fond en larmes. Comme elle baisse le bras, vous saisissez votre chance : vous vous levez et vous vous avancez vers elle, avec un aplomb que vous vous découvrez. Elle braque alors de nouveau son pistolet vers vous :

- N'approchez pas ou je vous bute ! crie-t-elle en s'étranglant dans un sanglot.

Comprenant que vous ne craignez rien, vous continuez de vous approcher d'elle et, d'un geste ferme mais sans agressivité, vous lui prenez son arme des mains. Elle pleure tellement que c'est tout juste si elle s'en est rendu compte. Elle s'écroule dans le canapé, livide, amorphe, comme une poupée au mécanisme cassé. Le regard fixé sur la moquette, elle semble anéantie :

- Vous pouvez me tuer, je m'en fous. Plus rien n'a de valeur désormais...

- Avant d'en arriver là, nous avons plein de choses à nous dire. Vous êtes Tess, c'est bien ça ?

- Comme si vous ne le saviez pas...

- J'ai perdu la mémoire, je vous ai dit. Ce n'était pas un mensonge. Et j'ai besoin de vous, c'est pour cela que je suis venu vous voir. Il faut que vous me disiez tout ce que vous savez sur moi. Déjà, vous ne savez pas comment je m'appelle ?

- Vous m'avez dit vous appeler Allister Hardy, mais je me doute bien maintenant qu'il s'agissait d'un nom d'emprunt...

- J'ai quelques bribes de souvenirs. En entrant ici, par exemple, j'ai eu une impression de déjà-vu. Je suis déjà venu ici, c'est exact ?

- Vous me prenez pour une idiote, c'est ça, hein ? Bien sûr que vous êtes déjà venu chez moi, quand vous êtes venu me voir la semaine dernière. Je ne sais pas d'où vous me connaissiez ni comment vous aviez eu mon adresse, mais vous saviez que j'étais une ancienne prostituée et que... que je connaissais bien Vitto. Vous vous êtes présenté comme un agent du gouvernement, ce qui m'a paru logique, vu tout ce que vous saviez sur moi. Vous vouliez que je vous organisasse un rendez-vous avec Vitto. Vous deviez savoir qu'avec son système de caméra, il ne laissait entrer personne dans son bureau. Personne de dûment accrédité...! C'était votre seule façon de l'approcher. Je vous ai servi de cheval de Troie. Je vous ai cru sincère quand vous m'avez dit que sa vie était menacée... Si j'avais su le sort que vous lui réserviez, jamais je ne vous aurais sauvé la vie...!

- Vous m'avez sauvé la vie ? Comment ça ?


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