Avant qu'ils n'aient réalisé, vous êtes sur le balcon et vous sautez sur l'échelle, que vous gravissez la peur au ventre. Vous avez presque atteint le sommet quand vous voyez en bas les policiers qui surgissent, pistolets à la main. Ils réitèrent leurs injonctions pour la forme et se mettent à tirer. Vous sautez sur le toit pour éviter les tirs mais une fulgurante douleur vous frappe brutalement le flanc gauche. Vous tombez à plat ventre et roulez sur vous-même dans une convulsion involontaire, pour chasser l'atroce souffrance. Une balle vous a transpercé le flanc au-dessus de la hanche. Vous vous retenez de vous mordre la langue tant vous avez mal. Notez le mot-code "GRABLE" sur votre Feuille d'Aventure et noircissez toutes vos cases Santé. Mais vous n'avez pas le temps de vous consacrer à cette blessure : vos poursuivants sont déjà en train de monter à l'échelle, vous entendez le bruit de leurs chaussures sur les barreaux métalliques. Il vous faut déguerpir d'ici.

Par chance, le bâtiment et l'un des immeubles voisins sont attenants. Le Chicago Ace, avec la hauteur de son rez-de-chaussée, fait l'équivalent de trois étages. L'immeuble mitoyen en fait un de plus. Pour passer d'un toit à l'autre, une nouvelle échelle de métal monte le long du mur adjacent. Serrant le mouchoir de Dédé le clochard contre votre nouvelle plaie, bien plus grave que celle au thorax, vous courez vers elle et la grimpez. Vous voici à présent sur le toit de l'immeuble voisin, haut de quatre étages. Vous regardez en bas : dans la rue devant le bar, c'est une impressionnante concentration de forces de police. On dirait que toute la maison parapluie est de sortie. C'est un gros gibier qu'elle traque pour débarquer en nombre ainsi. En sentant le Browning avec silencieux sur vous, vous frissonnez à l'idée que vous puissez être leur proie.


- Il est là-haut !

Vous vous retournez et voyez en contrebas que les policiers sont désormais sur le toit du Chicago Ace. Ils courent pour monter vous poursuivre sur votre immeuble. Vous êtes dans de sales draps. L'incarcération pour meurtre vous pend au nez. Et ils sont trop nombreux pour envisager les repousser avec le peu de munitions qu'il vous reste. Tel l'animal blessé et traqué, vous regardez fiévreusement tout autour de vous. Une seule possibilité de fuite vous apparaît. L'immeuble sur le toit duquel vous vous trouvez n'est séparé de l'immeuble suivant que par une étroite ruelle. Vous pouvez tenter de sauter sur ce toit voisin.

C'est alors que vous entendez un bruit mécanique familier : celui d'un train. Vous gagnez le bord du toit qui donne sur la devanture du bar et apercevez, à la clarté des lampadaires, un train qui passe sur une voie ferrée en contrebas, une cinquantaine de mètres plus loin. Il roule lentement ; sans doute vient-il tout juste de sortir de gare, gare qui doit se trouver dans les environs. Si vous pouviez sauter sur le toit d'un wagon, votre fuite serait assurée, vous dites-vous, mais il est bien trop loin pour espérer pouvoir l'atteindre. Il faudrait avoir des ailes pour voler sur les cinquante mètres qui vous séparent de ce moyen d'évasion. Quoique...

Vous remarquez qu'un fil électrique part du bord du toit où vous êtes et descend jusqu'à l'immeuble d'en face, qui ne fait qu'un étage de haut. La voie ferrée passe juste derrière lui. En vous servant de votre parka en travers du câble comme d'une tyrolienne, vous pouvez tenter de glisser le long dudit câble jusqu'à l'autre toit. Bien sûr, c'est un risque énorme si vous lâchez prise en cours de route. Surtout avec votre blessure au flanc.


Si vous tentez quand même le coup de la tyrolienne, rendez-vous au 1114.

Si vous voulez plutôt sauter de toit en toit, rendez-vous au 505.