A pas de loup, le coeur battant, vous allez vous cacher derrière un canapé, juste à côté de la porte. De cette position subreptice, en tendant l'oreille, vous pouvez saisir tout ce qu'il se dit sans risquer de vous faire surprendre par quelqu'un qui entrerait dans cette antichambre. Dans la pièce d'à côté résonnent des voix d'hommes. Elles semblent accueillir un nouvel arrivant, à la voix masculine également. Etrangement, toutes ces voix vous semblent plus ou moins familières. Vous n'arrivez pas à vous concentrer suffisamment pour les identifier sans avoir un atroce mal de crâne, aussi vous contentez-vous déjà de comprendre ce qu'elles disent.
- Vous êtes en retard, Monsieur l'Effaceur, assène une voix sèche qui masque mal un reproche.
- Sacré Russell, vous avez toujours un mot agréable pour accueillir les gens ! Normal, me direz-vous, pour un "hôtelier". Je vous prie de m'excuser, mais j'ai eu un mal fou à échapper à la surveillance de la police et à venir ici.
Votre sang se glace. Le fameux Effaceur, le tueur qui aurait abattu Vitto Vogel, serait donc ici, juste dans la pièce voisine ! Vous sentez que vous n'avez jamais été aussi près de connaître la vérité qu'en cet instant. Notez le mot-code "RAIDLU" sur votre Feuille d'Aventure. Une troisième voix se met alors à parler. Malgré vos efforts, elle est trop étouffée pour que vous saisissiez ce qu'elle dit. L'Effaceur lui répond sur la défensive :
- Je vous arrête tout de suite ! Mon plan était parfait. J'étais bien au rendez-vous lundi soir à la place de Jacket. Vogel n'y a vu que du feu. Je n'ai eu aucun mal à le refroidir. Le seul hic, c'est qu'il a refusé de m'ouvrir son coffre. J'ai dû aller chercher un chalumeau pour le percer. C'est à ce moment-là que Jacket m'a surpris.
- Vous parlez d'un plan parfait...! persifle Russell. Il n'avait même pas pris de chalumeau avec lui !
- C'était Russell qui devait empêcher Jacket de venir, proteste l'Effaceur auprès du troisième individu. C'est lui qui a échoué, c'est sa faute si Jacket est intervenu et m'a dérangé.
- La personne qui devait s'en charger a échoué, se justifie Russell.
- C'est vous qui aviez chargé cette fille de la tâche, c'est donc vous le responsable, un point c'est tout ! Et puis, qui c'est qui a dû faire taire la donzelle le lendemain ? Bibi ! Ça m'a d'ailleurs coûté ma belle Audi dans l'affaire. J'ai dû la brûler pour qu'on ne remonte pas jusqu'à moi. Heureusement, le garagiste qui me l'avait dégotée a pu me la remplacer le soir même. Enfin, ce n'est plus une Audi, mais une voiture plus adaptée à
ma nouvelle identité.
Agacé, le troisième homme élève la voix :
- Epargnez-nous vos pseudo-soucis ! Vous n'allez pas me faire croire qu'avec ce que vous gagnez vous ne pouvez pas vous payer une tire ! Vous nous avez coûté bien assez cher, croyez-moi !
- Mon cher Baby Joe, vous auriez fait des économies en évitant d'engager
Harry Potter ! Si moi je n'ai pas réussi à régler son compte à Jacket, ce n'est pas lui qui y arrivera.
- Je n'aurais pas eu à solliciter les services de Mr Dury si vous n'aviez pas eu l'idée de vous lancer dans ce numéro grotesque avec la police ! s'emporte Baby Joe, puisqu'il s'agit de lui. Votre plan est dangereux pour nos intérêts à tous. J'aurais mieux fait de me casser une jambe le jour où je vous ai engagé ! Votre réputation me paraît de plus en plus surfaite !
- Comprenez, j'ai dû improviser. La police encerclait le bâtiment et je ne pouvais fuir nulle part, je vous rappelle ! Après, c'était difficile de leur fausser compagnie sans éveiller leurs soupçons.
- Le commissaire Lamprey ne tardera pas à être informé de la supercherie.
- Haha, Lamprey est un crétin ! Ce n'est pas lui la menace.
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