Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 246

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Le parc est désert à cette heure, par ce froid d'automne qui tombe dès que le soleil est parti. L'humidité est telle que vous avez l'impression qu'il a plu dans les buissons alors qu'il n'est pas tombé une goutte aujourd'hui. Après vous être assuré que personne ne vous voyait faire, vous récupérer quelques journaux dans les poubelles et, derrière un fourré bien choisi, vous vous glissez dedans pour vous abriter. Vous grelottez tellement que vous ne seriez pas contre une tente Quechua, en y réfléchissant.

Dans cette situation précaire, vous vous sentez encore plus seul, abandonné. Alors que votre esprit s'abandonne au sommeil, vous ne pouvez vous empêcher de vous interroger. Comment vivrez-vous si vous ne parvenez jamais à vous rappeler qui vous êtes ? N'y a-t-il donc personne qui vous a jamais connu sur cette Terre, ne serait-ce que votre nom ? Et si c'était bien vous le meurtrier de Vogel ? Pourriez-vous vivre avec ce poids sur la conscience ? Vous luttez de toutes vos forces contre cette idée, tant vous vous sentez incapable d'être un criminel. Pourtant, vous vous y connaissez en armes, et vous en aviez une dans la main lundi soir. Si c'est vous qui avez refroidi le patron du Chicago Ace, ne vous aurait-on pas contraint de le faire ? Vous étiez peut-être en état de légitime défense...?

Tout à ces pensées, vous finissez par vous assoupir, sans que les images cessent de défiler dans votre tête pour autant. Vous revoyez le pistolet avec silencieux, le Browning. Il est posé par terre, sur un sol carrelé. Vous vous jetez à terre pour vous en saisir et vous faites feu dans la foulée. Plusieurs coups. Vous ouvrez brusquement les yeux. Vous réalisez que vous vous étiez endormi et que vous étiez en train de rêver. Mais pas n'importe quel type de rêve. Cette scène où vous ramassez ce pistolet... vous l'avez déjà vécue. Comme la nuit dernière, vous venez d'avoir un flash-back ! Notez le Flash-back 6 sur votre Feuille d'Aventure, avec le numéro de ce paragraphe pour pouvoir vous y référer. Pour la première fois depuis le début de cette histoire, vous avez la rassurante impression que cette arme avec silencieux ne vous appartenait pas avant que vous ne la ramassiez. Si votre impression est juste, d'où sortait-elle ? L'avez-vous prise au meurtrier ? Ou bien est-ce ce que vous aimeriez croire ?


Vous parvenez à vous rendormir malgré le froid, tant ce nouveau flash-back vous a une fois encore vrillé le cerveau. Le matin est pourtant vite là ; vous n'avez presque pas eu le temps de véritablement vous reposer. Vous vous réveillez, le visage trempé par une fine couche d'humidité. Heureusement, les journaux vous ont bien abrité. Vous vous levez, vous vous étirez et vous rassemblez vos affaires. Une méchante migraine se déclare dès que vous êtes debout ; vous espérez qu'elle va passer avant que vous ne commenciez votre enquête ce matin.


Repartez au 1213.