Votre allié ne trouve pas votre démarche très prudente :
- Même si Vitto s'est fait descendre dans son bar, c'est quand même le domicile d'un mort que tu veux
visiter. Les voisins risquent d'alerter la police s'ils nous voient nous introduire chez lui.
Vous n'insistez pas et sortez de voiture, mais il sort en même temps que vous. Il ne veut pas vous abandonner, on dirait. Vous vous dirigez tous les deux vers la montée n°16. Il jette des coups d'oeil partout autour.
- Tu es nerveux ? voulez-vous savoir.
- Non, mais j'aimerais pas que l'un des amis de la bande à Vitto soit dans le coin... Ils n'apprécient guère ceux qui se mêlent de leurs affaires. Et ce sont de vraies brutes.
- Tu es déjà venu ici ?
- Ça fait un bail...
- Tu connaissais bien Vogel ?
- Oui, il y a longtemps. Les choses ont changé.
- Tout à l'heure, tu m'as dit "bravo" quand tu pensais que je l'avais tué.
- Disons que je ne le portais pas dans mon coeur. (plus bas :) Si c'est toi qui l'as zigouillé, je te conseille de te débarrasser des preuves compromettantes au cas où tu ne l'aurais pas fait, notamment de l'arme. Jette-les dans les égouts.
Si vous êtes toujours en possession du Browning avec silencieux qui était dans votre main quand Dédé vous réveilla, et si vous souhaitez suivre le conseil que l'on vient de vous donner, vous pouvez le jeter dans les égouts (effacez-le alors de votre Feuille d'Aventure). Mais vous pouvez aussi attendre de ne plus être en présence de Bernie pour le faire ; n'oubliez pas de l'effacer de votre Feuille d'Aventure le moment venu.
Vous entrez tous les deux dans l'immeuble ; il n'y a pas de digicode. Bien que peu spacieux, le hall n'en est pas moins classieux. Bernie vous dit que l'appartement de Vogel est au dernier étage. Vous montez en ascenseur jusqu'au dernier palier, où vous gagnez le pas de la porte de Vogel. C'est fermé, et aucun bruit ne provient de l'appartement. Un scellé de la police est apposé, signe de leur passage ici. Bernie prend peur et vous enjoint de partir d'ici au plus vite. Vous, vous vous étonnez :
- Comment ont-il pu rentrer sans fracasser la serrure ?
- Méfiant comme était Vitto, je pense que les flics se sont servi d'un passe-partout pour ouvrir, et qu'ils ont tiré la porte derrière eux en partant. Peu importe, après tout. Cette porte ne nous arrêtera pas. T'es prêt à briser les scellés ?
Sans même attendre votre réponse, il sort un crochet de sa poche et entreprend de crocheter la serrure. En même pas dix secondes, la porte est ouverte.
- Et voilà le travail ! Maintenant, je vais savoir pourquoi tu tenais tant à venir ici.
Vous entrez dans un appartement plongé dans la pénombre. Les volets sont fermés, et mieux vaut ne pas les ouvrir pour ne pas vous faire repérer. Vous allumez la lumière et ne pouvez réfréner un sifflement lorsque vous découvrez le penthouse luxueux dans lequel vivait Vitto Vogel. Un lustre Baccarat illumine un vaste salon tout confort. Ensemble canapé cuir, chaîne hi-fi dernier cri, home cinéma, l'habitant devait mener la belle vie. Les murs s'ornent de quelques tableaux représentant tous des femmes nues, et une fausse cheminée, purement décorative, trône au fond de la pièce. Vous remarquez que la police est déjà passée par là : les tiroirs des buffets gisent sur la moquette, vides. Sur une table basse, il ne reste que quelques magazines spécialisés dans les voyages vers de lointaines destinations.
- Pfff, il n'y a plus rien à chourer dans le coin, ma parole ! se lamente Bernie. Les poulets ont déjà tout pris !
Pendant que votre allié cherche des bijoux, vous faites le tour des pièces et faites le même constat partout : la police vous a devancé et s'est emparé de tous les documents intéressants. Les tiroirs des bureaux sont vides, il n'y a plus un vêtement dans la penderie et l'unité centrale du PC a été dépouillée de son disque dur. Dans la cuisine, ils n'ont pas l'air d'avoir touché au réfrigérateur américain ; pourtant ce dernier est presque vide. De même pour les placards. Vous pouvez néanmoins mettre la main sur une boîte de cassoulet, pour manger plus tard, à condition que vous n'ayez pas déjà un sandwich ou une boîte de conserve ou une bouteille ou un livre dans la poche de votre veste. Dans les tiroirs à vaisselle, vous pouvez y prendre un couteau, ainsi qu'une cuillère pour vous aider à manger plus proprement quand vous ouvrirez votre conserve.
Dans la salle de bains, il n'y a plus aucune affaire de toilette, mais vous les retrouvez dans la chambre, et plus exactement dans une valise posée sur le lit. Elle n'a pas été emportée par la police. Ce ne sont pas les policiers qui l'ont mise là ; elle y était déjà quand ils sont venus. Vous faites instantanément le rapprochement avec le frigo vide : il semblerait bien que Mr Vogel comptait partir en voyage incessamment, avant d'être abattu. Bernie, qui vous a rejoint dans la chambre, déduit la même chose :
- Vitto savait sa vie menacée, vous dit-il. Il devait vouloir se tailler loin d'ici pour échapper à ses ennemis.
En fouillant machinalement dans la valise, vous trouvez une photo couleur glissée dans la poche du fond. Vous étouffez un hoquet de surprise lorsque vous découvrez que le cliché vous représente, vous, en compagnie d'une ravissante jeune femme blonde ! Bernie reconnaît immédiatement de qui il s'agit :
- Cette nana... c'est la serveuse du bar de strip-tease, là... Celle qui a été tuée hier dans la rue. C'est dans les journaux de ce matin !
Il se met alors à vous regarder bizarrement.
- C'est toi aussi qui l'as butée, celle-là, Allister ?
Des tonnes de questions s'entrechoquent dans votre cerveau. Connaissiez-vous cette jeune femme ? Quelles relations aviez-vous ? En regardant plus attentivement, vous avez la nette impression que vous étiez en train de parler avec elle au moment où a été prise la photo. Mais de quoi ? Vous n'arrivez pas à vous rappeler, c'est toujours aussi rageant. En tous cas, d'après le décor à l'arrière-plan, vous étiez dans un cadre assez opulent. Une sorte de hall d'hôtel de luxe. Mais qui ne vous dit rien du tout. Est-ce le vôtre, celui dont Bernie vous a parlé ?
Si vous avez déjà trouvé une photo de vous depuis le début de cette aventure, rendez-vous au
1008. Sinon, au
188.