Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 362

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Vous lui dites avoir besoin d'argent car vous n'avez que ce maigre pécule pour vivre, et vous ajoutez qu'il n'est guère prudent d'exiger de l'argent d'un homme armé. Elle est surprise de la menace voilée transpirant dans vos propos. Comme vous plaisantiez bien tous les deux, elle ne pensait pas qu'une question d'argent vous ferait changer d'état d'esprit du tout au tout.

- Fichez le camp d'ici, puisque vous estimez que ce modeste cabinet médical ne mérite pas votre reconnaissance ! vous jette-t-elle à la figure, contenant sa brusque colère.

Sans prendre la peine de répondre, vous franchissez la porte de la pièce. Vous vous retrouvez alors dans une sorte de petit salon aux tapisseries défraîchies, dont les canapés élimés sont tous occupés par des hommes, des femmes et des enfants, pour la plupart d'origine étrangère. Liddary ne vous avait pas menti : vous êtes dans sa salle d'attente bondée. Tous vous regardent comme si vous étiez un animal curieux, ce qui vous met mal à l'aise. Soudain, un grand gaillard de deux mètres, nanti d'une impressionnante moustache, se lève et vous barre la route.

- Qu'est-ce que t'as fait à notre docteur ? vous invective-t-il avec familiarité.

Tous les regards se tournent alors vers le fond de la salle : la toubib est appuyée contre le chambranle de la porte, le visage en larmes, encore choquée par votre menace soudaine. Et ses patients ne paraissent pas contents que l'on s'en soit pris à leur héroïne. Vous voici coincé au milieu de personnes hostiles.

- Laisse-le partir, Selim, dit Liddary au gaillard de deux mètres. Il n'en vaut pas la peine.

Mais l'homme ne l'entend pas de cette oreille et a bien dans l'intention de ne pas vous laisser sortir sans noise, motivant les autres malades à s'en prendre à vous. Conscient que la situation échappe complètement à votre contrôle, pressé par tous ces ennemis, vous sortez votre pistolet et le braquez sur eux pour les obliger à s'écarter. Poussant des cris de surprise et d'effroi, les pauvres gens s'exécutent et vous quittez le cabinet sans attendre. Dehors, vous vous retrouvez sur un palier d'appartement. Vous étiez donc à l'étage d'un immeuble.

Sentant que les patients courroucés sont sur vos talons, attendant l'occasion de vous sauter dessus, vous n'attendez pas l'ascenseur et dévalez les escaliers quatre à quatre. Vous sortez de l'immeuble, un bâtiment d'aspect pourtant plaisant de l'extérieur. Au moment où vous vous engagez dans la rue étroite, une bouteille de verre vous atterrit en pleine tête. Sous la violence de l'impact, vous vous effondrez sur le bitume. D'autres projectiles de fortune -essentiellement des déchets- pleuvent autour de vous. Ce sont les patients de Liddary qui vous visent depuis le balcon. La tempe en sang, vous vous relevez tant bien que mal et fuyez en vous protégeant en levant les bras.

Lorsque vous arrivez hors de portée, votre tête vous tourne. Votre flanc vous fait de nouveau mal. Vous sentez que votre blessure suppure. En tombant lourdement et en levant les bras comme vous l'avez fait, vous avez toutes les chances d'avoir rouvert votre plaie. Votre vision se trouble. Vous parcourez une dizaine de mètres en titubant, avant de vous écrouler sur le trottoir.

Rendez-vous au 660.