Vous optez pour une honorable enseigne, pas trop tape-à-l'oeil, "L'International Palace". L'hôtesse d'accueil vous accueille sans conviction, avec un sourire gêné à la vue de votre allure négligée. Elle doit vous prendre pour un mendiant, aussi a-t-elle de la peine à dissimuler son étonnement quand vous dites venir prendre une chambre pour la nuit. Elle va trouver son responsable, un homme guindé aux petits yeux porcins ne cadrant pas avec son visage émacié, qui prend un air soupçonneux en vous découvrant.
- Puis-je informer Monsieur que la chambre la moins chère que propose notre établissement coûte 250FS la nuitée ? vous dit-il avec dédain.
- Elle m'ira très bien. Remettez-m'en la clef.
Lorsqu'il voit l'argent que vous étalez sur son comptoir, son expression change du tout au tout : il prend son sourire le plus accort, encaisse la monnaie et vous donne le clef de votre chambre avec des paroles mielleuses.
Un ascenseur panoramique vous conduit au 4ème étage, vous offrant à la montée une belle vue de Genève la nuit. Vous prenez vos quartiers dans une chambre spacieuse et bien aménagée, avec salle de bains et toilettes privatives. Le grand lit s'annonce confortable, et un grand écran LCD vous permet de zapper entre une centaine de chaînes du monde. Avant toute chose, vous prenez une bonne douche purifiante. Si vous le souhaitez, l'hôtel fournit le nécessaire pour se raser.
Vous vous mettez au lit, devant la télévision, mais la profusion de chaînes ne vous garantit pas l'abondance de programmes intéressants. Vous mettez une chaîne d'infos francophone, pour voir si l'on va parler de ce qu'il se trame à Genève. Mais aucun sujet n'arrive, si bien que vous décrochez. Vous laissez vos pensées vagabonder, méditant sur votre situation et sur ce qui vous est arrivé jusqu'à présent. Votre lassitude est telle que, sans vous en rendre compte, vous vous endormez. Votre repos est bientôt troublé par un rêve complètement décousu.
Vous flottez au milieu de petits cygnes, dans une sorte de sombre corridor. Vous arrivez finalement devant une porte de bois aux motifs travaillés. Sur son battant, des lettres d'or forment le mot "Excelsior". Non sans appréhension, vous l'ouvrez. Elle donne sur un labyrinthe qui vous laisse perplexe. Ne sachant quel chemin vous devez emprunter, vous prenez à gauche. Vous passez devant une nouvelle porte. Persuadé qu'elle conduit dans un désert, vous la franchissez. Derrière, ce n'est pas les dunes escomptées qui vous font face, mais un autre couloir. Vous stoppez net votre pas, soudain sur le qui-vive. Un individu vous fait face. Il porte un imperméable et un chapeau feutre identique à celui de Mike Hammer. Au moment où vous l'apercevez, il lève la tête vers vous. Son visage s'efface alors avant que n'ayez pu le distinguer. Vous voulez crier pour le rappeler, mais aucun son ne sort de votre gorge.
Vous vous réveillez brusquement, le c?ur battant à toute allure. Que signifiait donc ce rêve ? Vous êtes persuadé que vous venez de revivre un passage de votre passé. Ne pourrez-vous donc pas dormir tranquille, sans être assailli par ces visions ? Que signifient ces rêves qui paraissent sans queue ni tête ? Qui était cet homme en imperméable ? L'avez-vous réellement rencontré un jour ? Vous rappellerez-vous un jour des réponses à vos incessantes interrogations ? Quoique d'apparence déroutante, notez tout de même le Flash-back 5 sur votre Feuille d'Aventure, avec le numéro de ce paragraphe pour pouvoir vous y référer.
Vous parvenez à vous rendormir et, quand le matin point, vous avez pu prendre un repos bien mérité. Blanchissez l'une de vos cases Santé. Vous vous rhabillez, rassemblez vos affaires et descendez à la réception. Vous y rendez la clef de votre chambre, sauf si vous souhaitez la réserver pour la nuit prochaine, auquel cas on vous réclame 250FS à payer d'avance. Si vous transportez avec vous un bagage à main et le trouvez trop encombrant, vous pouvez alors le laisser dans votre chambre. Vous le récupérerez quand vous reviendrez ici. Notez bien sur votre Feuille d'Aventure ce que vous laissez ; vous n'y aurez pas accès, mais on ne pourra pas vous en dépouiller.
Lorsque vous sortez de l'hôtel, la charmante hôtesse d'hier vous salue et vous souhaite une bonne journée, avec un sourire plus franc, cette fois.
Rendez-vous au
574.