Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 463

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Le motard stoppe pile quand il voit l'arme que vous brandissez en face de lui. N'ayant pas de temps à perdre, d'une violente poussée vous l'éjectez de son siège et l'envoyez valdinguer sur le bitume, puis vous ramassez sa moto par le guidon et l'enfourchez. Lorsque les agents arrivent sur vous, vous mettez les gaz et démarrez en trombe. Leurs hurlements disparaissent vite dans le lointain derrière vous. Mais ils ont dû avoir le temps de vous signaler à leurs collègues : annoncée par une sirène tonitruante, une voiture de police déboule dans votre rue par une artère perpendiculaire et, dans un crissement de pneus, tourne pour vous prendre en chasse. La course-poursuite est lancée !

Vous conduisez cette moto avec habileté. Est-ce dans vos habitudes ? Est-ce votre moyen de locomotion habituel ? Vous n'avez pas le temps de répondre à ces questions qui se bousculent dans votre tête car vous voyez dans votre rétroviseur que vos poursuivants se rapprochent. Vous accélérez pour les distancer dans une petite côte, mais leur automobile est puissante, impossible de les semer avec cette Honda Goldwing. Vous changez de tactique en vous engageant alors dans une rue en sens interdit ; ils vous y suivent. C'est alors que les phares d'une voiture en face de vous vous aveuglent. Dans un réflexe qui vous étonne vous-même, vous braquez votre guidon sur la droite et vous lancez votre moto sur le trottoir désert. Les policiers n'ont pas cette présence d'esprit et percutent de plein fouet le véhicule en sens inverse. Vous souriez et filez sans attendre qu'ils fassent un constat.


Vous sortez bientôt de la ville et, par la première route qui vient, vous gagnez la forêt la plus proche. Par des chemins de campagne, vous vous faufilez dans le couvert des arbres. Vous avisez un gros arbre contre lequel vous garez votre moto. A l'arrière de celle-ci était attachée une espèce de bâche enroulée sur elle-même. Cette cavale, dans la panique qui accompagne celui que ne sait rien mais qui craint tout, vous a sapé les dernières forces qui vous restaient. Vous sentez le poids de la fatigue s'abattre sur vous. Votre blessure au thorax se rappelle à vous et votre esprit se trouble. Votre estomac qui sonne creux vous laisse penser que vous n'avez pas soupé ce soir. Difficile de tenir le coup dans ces conditions. L'adrénaline vous a permis de tenir jusqu'à maintenant, mais elle s'est tarie. Votre corps ne peut lutter plus longtemps. Votre paranoïa, qui vous hurle que vous n'êtes nulle part en sécurité, n'est pas assez forte pour réussir à vous maintenir éveillé. Vous vous enroulez dans la bâche et vous couchez contre le moteur encore chaud de votre engin. Vous vous endormez dans la minute. Malgré le froid mordant de la nuit dans ses bois humides, votre sommeil est profond, vous ne pensez plus à rien. Plus de filles aux cheveux bleus, personne pour vous tirer dessus... Enfin une pause dans cette nuit de fous !


Le lendemain matin, vous vous réveillez tôt, frigorifié. Une nuit dehors à cette époque de l'année, dans cette région du monde, ce n'est le rêve d'aucun SDF, ce que vous êtes désormais. Noircissez l'une de vos cases Santé sur votre Feuille d'Aventure, pour le froid que vous avez enduré. Votre sommeil a néanmoins été réparateur : la blessure au thorax que vous avait causée l'impact de balle sur votre crucifix a complètement cicatrisé. Et vous n'avez plus mal au crâne. Hélas, vous êtes toujours aussi amnésique. Rien ne vous est revenu dans la nuit. Vous avez l'impression de n'avoir jamais dormi dehors ainsi, dans votre vie. Mais si vous avez un foyer, vous n'en avez pas le souvenir.

Notez le mot-code "MARMAT" sur votre Feuille d'Aventure. Après votre fuite spectaculaire hier soir, vous allez devoir vous montrer discret aujourd'hui, surtout si vous vous déplacez au guidon d'un véhicule volé. Le plus logique maintenant serait de quitter la Suisse au plus vite, pour échapper aux autorités qui vous traquent et pour avoir enfin un peu de répit, un répit qui vous laisserait le temps de vous rappeler qui vous êtes. Mais si c'est à Genève que vous avez perdu la mémoire, c'est à Genève que vous aurez le plus de chances de la retrouver.


Après avoir ramassé vos affaires et rangé la bâche sur le porte-bagages, qu'allez-vous faire ?

Fuir le pays en moto ? (rendez-vous pour cela au 1392)

Rechercher la fille aux cheveux bleus de votre flash-back, la seule personne dont vous avez un souvenir ? (rendez-vous au 189)

Trouver un médecin capable de soigner votre amnésie ? (rendez-vous au 703)

Revenir sur les lieux du crime, au Chicago Ace, pour y chercher des indices ? (rendez-vous au 199)

Vous rendre à la gare pour voir ce qu'ouvre la clef de consigne qui se trouvait dans votre chaussette ? (rendez-vous au 896)

Chercher le bar "Bunny Charms" mentionné sur le briquet qui était dans votre poche ? (rendez-vous au 978)

Si, avant toute chose, vous désirez revenir en ville et vous débarrasser de votre moto, regagnez Genève, garez-y la Goldwing dans le premier endroit discret et éloignez-vous au 11.