Les vins stockés ici sont loin d'être des grands crus. Les toiles d'araignée de cette pièce confinée ne vous évoquent rien. Si vous songez à votre prochain repas, que vous prendrez peut-être sous les ponts, vous pouvez faire main basse sur une boîte de conserve de petit salé aux lentilles ou de raviolis. Compte tenu de son poids et de son encombrement, vous ne pouvez en prendre qu'une seule ; vous ne pouvez pas en stocker davantage dans votre parka. Notez-la sur votre Feuille d'Aventure.
Frustré de ne rien trouver d'intéressant, vous remontez au rez-de-chaussée. Juste avant de gravir la dernière marche, vous entendez un bruit fracassant de vitre brisée ! On vient de défoncer la porte d'entrée du bar. Vous avez eu le réflexe heureux de refermer la porte derrière vous avant de descendre l'escalier ; vous l'entrouvrez à présent et découvrez par l'interstice ce qu'il se passe. Dans une cacophonie de sirènes, des policiers en tenues d'assaut viennent d'investir la grande salle du bar, baignée dans la lumière bleue intermittente des gyrophares de nombreuses voitures. Ils sont armés et veulent passer le bâtiment au peigne fin.
- La victime doit être à l'étage ! Attention, l'assassin est peut-être encore dans la place. Il est armé et dangereux. Si vous tombez sur lui, vous avez ordre de tirer à vue. Il porte une parka noire trop grande pour lui.
Votre sang se glace : mais c'est de vous qu'ils parlent ! Et ils ont ordre de vous tirer comme un lapin s'ils vous voient. Dédé vous avait prévenu que la maréchaussée ne tarderait pas à débarquer au Chicago Ace, et vous avez pris trop de temps. Vous êtes maintenant coincé ! Stressé et paniqué, vous redescendez dans le cellier à la recherche d'un endroit où vous cacher, mais il n'y en a aucun ; vous êtes pris au piège dans cette pièce sans issue.
En cherchant une éventuelle trappe, vos yeux tombent sur un détail qui vous avait échappé lors de votre première fouille : des traces de pas blanches sur le sol. Elles paraissent récentes et, le plus curieux, elles se dirigent vers un râtelier de bouteilles qui occupe tout un mur. L'une des traces disparaît même à moitié sous le meuble. Comment est-ce possible ? Le râtelier aurait donc été déplacé ? Afin d'en avoir le coeur net, vous poussez dessus pour le faire bouger, mais rien n'y fait. Vous entendez brusquement s'ouvrir à la volée la porte en haut de l'escalier. Ce sont les policiers ! Ils descendent ! Ils doivent être étonnés que la lumière soit allumée. Leurs armes sont sûrement prêtes à faire feu. Frénétiquement, vous déplacez les bouteilles du râtelier et soudain, alors que votre panique est à son comble, vous tirez sur une bouteille reliée elle-même à un mécanisme secret qui s'enclenche. Un pan du râtelier coulisse silencieusement et s'ouvre sur un passage secret ! Une délivrance miraculeuse ! Votre coeur faillit tressaillir.
Sans davantage vous émerveiller, vous vous engagez dans cette sortie providentielle, en prenant soin d'effacer derrière vous les traces de pas blanches, pour que les policiers ne remontent pas la même piste que vous. Vous refermez le passage secret derrière vous juste au moment où ils débaroulent dans la cave. Derrière le râtelier, vous pouvez les espionner sans qu'ils ne soupçonnent votre présence. Vous soufflez pour vous remettre de vos émotions. Mais, ne voulant pas tenter le diable, vous préférez ne pas rester ici attendre qu'ils découvrent le passage ; vous vous engagez dans le corridor secret que cachait les bouteilles. Après un coude, vous débouchez sur un lieu complètement inattendu.
Rendez-vous au
50.