Vous venez de quitter la nationale quand il se met à pleuvoir, au grand dam du taximan qui grommelle dans sa barbe. Il doit en effet emprunter des routes étroites et vallonnées. Il fait nuit noire, les essuie-glaces peinent à chasser l'eau qui inonde le pare-brise, conduire dans ces conditions devient périlleux. Tout à coup, la silhouette d'un grand animal passe devant la voiture. Le chauffeur étouffe un juron et, par réflexe, donne un brusque coup de volant. Les pneus dérapent sur la chaussée boueuse et vous finissez dans le fossé. Malgré votre ceinture, la violence du choc vous assomme sur le coup.
Lorsque vous reprenez conscience, vous vous trouvez dans une chambre d'hôpital, déshabillé. Les gens autour de vous vous expliquent que vous avez eu de la chance : automobiliste qui passait par là vous a retrouvés inconscients, le taximan et vous. Il a averti les secours qui vous ont conduits ici, à l'hôpital de Genève. Vous avez été pris en charge en urgence, mais plus de peur que de mal : vous n'avez rien de cassé, vous avez été juste un peu commotionné. Vous les sentez étrangement nerveux. C'est alors que vous réalisez : ces gens, ce ne sont pas des membres du personnel hospitalier. Ce sont des policiers ! Vous êtes entouré d'inspecteurs armés.
Avertis par les infirmières qu'un homme ressemblant fort au psychopathe dont le portrait-robot fait la une des journaux avait été admis aux urgences, ils sont venus monter la garde dans votre chambre jusqu'à votre réveil. Ils ne pensaient sans doute pas vous cueillir si aisément. Les médecins souhaiteraient vous garder en observation, mais les policiers s'y opposent, vous jugeant suffisamment rétabli. Maintenu sous la bonne garde d'une dizaine d'agents, vous ne pouvez rien tenter. Vous êtes encore trop étourdi, de toutes façons. Toutes vos possessions vous sont confisquées, comme autant de preuves ou d'indices. On vous fait monter en voiture, les mains menottées derrière le dos, et vous êtes conduit au commissariat.
Vous réalisez vraiment ce qu'il vous arrive lorsque vous vous retrouvez derrière les barreaux d'une cellule. Vous leur clamez qu'ils font une erreur de vous traiter ainsi comme un criminel, ce qui provoque chez eux une vive hilarité.
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