Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 700

700
Vous vous réveillez complètement groggy, comme si vous émergiez lentement d'un cauchemar oppressant. Le noir le plus complet vous entoure. Vous êtes assis sur une chaise. Vos poignets et vos chevilles y sont solidement attachés par des sangles de cuir. Impossible de savoir où vous vous trouvez. Vous sentez que l'endroit est confiné, humide et froid. Vous restez un moment sans que rien ne se passe, alors vous vous mettez à crier. Rien ne bouge. Personne ne vous entend, on dirait. La tête vous tourne. Comme si vous aviez été drogué. Vous ne savez pas depuis combien de temps exactement vous êtes ligoté ainsi. Quant à votre mémoire, c'est toujours le grand trou noir.

Quand vous reprenez complètement vos esprits, vous réalisez que vous êtes en chemise. Hormis votre montre, on vous a pris toutes vos affaires, y compris la veste que vous portiez et d'éventuelles clefs de voiture (effacez tous vos objets et votre argent de votre Feuille d'Aventure).


Soudain, vous entendez des bruits non loin. Les échos venant d'une pièce voisine. Une porte s'ouvre devant vous, inondant subitement l'alcôve où vous êtes d'une lumière aveuglante. Trois silhouettes s'encadrent dans le chambranle. Une grosse, flanquée d'une maigre et d'une costaude. Le plus adipeux des trois hommes vient s'asseoir sur une chaise face à vous.

- Tu voulais voir Baby Joe ? Tu l'as devant toi, maintenant, se présente-t-il.

Bien qu'à contre-jour, vous pouvez désormais contempler le visage de votre ennemi : ses traits joufflus et son crâne d'obus font effectivement penser à un gros bébé. C'est de là que doit venir son surnom. La silhouette maigre reste cachée derrière lui. Il s'adresse à elle avec un sourire :

- On dirait, Russell, que notre ami ne nous remet pas. Pourtant, c'est nous qui ne devrions pas être enchantés de le revoir. On peut dire qu'il a la vie dure. Ni le poison, ni les balles n'ont réussi à le tuer jusqu'à présent.

Le troisième homme se poste derrière vous et vous attrape la tête entre les mains, pour vous forcer à regarder Baby Joe qui s'est penché vers vous :

- Parlons peu, parlons bien. Vogel a été envoyé ad patres par l'Effaceur. Melle Kruger, qui a lamentablement échoué à t'empoisonner, l'Effaceur s'est occupé d'elle mardi. Tess ta complice est entre nos mains, tout comme toi, et elle va subir le même sort que sa cons?ur. Il ne me manque qu'un seul témoin gênant à mon tableau de chasse. Tu sais qui, bien sûr. Cet après-midi, j'ai envoyé des hommes à la cachette dans la montagne où elle s'était réfugiée et où elle t'attendait. Malheureusement, l'oiseau avait déjà mis les voiles.

Vous vous sentez complètement vaseux. Vous avez du mal à tout comprendre. Au point où vous en êtes, vous décidez de jouer au plus malin. Pour ce que vous avez à perdre...

- Quoique je vous dise, vous allez me tuer à la fin, lui souriez-vous. Quel intérêt aurais-je à vous faire plaisir ? Autant que je garde pour moi ce que je sais.

- Il existe des sorts pires que la mort, n'oublie pas, dit Baby Joe en vous dardant un regard mauvais et impatient. Je ne le répéterai qu'une seule fois : où est Amy Jamernaus ?

- Je... je suis censé connaître cette dame ?

- Arrête ton cirque ! s'emporte le poussah. Bien sûr que tu la connais ! Si ce n'était pas le cas, comment cela se ferait-ce que tu aies son crucifix sur toi ?

D'un geste excédé, il vous agite devant les yeux la croix métallique qui vous a sauvé la vie. Ainsi, cet objet providentiel appartiendrait à cette Amy qui vous connaîtrait... En apprenant cela, un souvenir a semblé se réveiller dans votre mémoire. Vous essayez de vous concentrer pour vous en rappeler plus nettement, mais cette pensée fugace s'enfuit dans le néant avant que vous n'ayez pu la saisir. Malgré tous vos efforts, vous devez vous résigner :

- Je ne sais pas où elle est.

- C'est ça ! Si toi, tu ne sais pas, qui d'autre le saurait ? Je...


Baby Joe s'interrompt soudainement. Il a remarqué le ton abattu sur lequel vous avez lâche votre dernière réponse. Il vous regarde d'un oeil nouveau. Un sourire mesquin se dessine sur ses lèvres boudinées :

- Alors c'est donc vrai ?

- Quoi donc ? ripostez-vous.

- La rumeur comme quoi tu serais amnésique. Ainsi, tu ne sais même plus qui tu es, ni pourquoi tu es venu à Genève ? J'ai bien fait de ne pas t'appeler par ton nom par mégarde, alors !

- Vous savez qui je suis ?

Vos trois bourreaux se mettent à pouffer d'un rire malsain, qui vous met mal à l'aise. Vous avez l'impression d'être en enfer, en train de comparaître devant un jury infernal. Baby Joe, la mine goguenarde, vous raille :

- Tu ne trouves pas ça rageant ? Tu es face à des gens qui savent qui tu es alors que toi, tu l'ignores ! Et ne compte pas sur moi pour te le révéler ! Même si tu détiens des informations qui me seraient utiles, je ne peux pas me permettre que tu recouvres la mémoire. J'ai bien vu ce que ça a donné depuis lundi. Le plan de l'Effaceur de te laisser en vie était une erreur. Je ne commettrai pas la même.

Il se lève brusquement et, d'un signe de la tête, il vous désigne à l'homme qui se tient derrière vous. Ce dernier vous maintient le bras fermement et vous administre une piqûre de narcotique. Vous avez beau vous débattre, vos liens sont trop solides. Votre tête se remet à tourner, vos forces vous quittent à vitesse grand V. Votre vision se trouble. Alors que vous voyez vos ennemis sortir et fermer la porte derrière eux, vous retombez dans l'inconscience.


Si vous avez le mot-code MEFITE ou DRODIS, rendez-vous tout de suite au 458.

Si vous n'avez aucun de ces deux mots, mais détenez le mot TESAVU, rendez-vous au 492.

Si vous n'avez pas ce mot non plus, rendez-vous au 458.