Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 733

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Votre esprit se débat au milieu de ténèbres noires comme l'enfer. Les langues fuligineuses finissent par se dissiper pour laisser place à une scène étrange. Le pistolet avec silencieux, le Browning, est posé par terre, devant vous, sur un sol carrelé. Vous vous jetez brusquement au sol pour vous en saisir et vous faites feu dans la foulée. Plusieurs coups.

Vous ouvrez brusquement les yeux. Vous vous réveillez d'un coup et réalisez que vous étiez en train de rêver. Mais pas n'importe quel type de rêve. Cette scène où vous ramassez ce pistolet... vous l'avez déjà vécue. Vous venez d'avoir un nouveau flash-back ! Notez le Flash-back 6 sur votre Feuille d'Aventure, avec le numéro de ce paragraphe pour pouvoir vous y référer. Pour la première fois depuis le début de cette histoire, vous avez la rassurante impression que cette arme avec silencieux ne vous appartenait pas avant que vous ne la ramassiez. Si votre impression est juste, d'où sortait-elle ? L'avez-vous prise au meurtrier ? Ou bien est-ce ce que vous aimeriez croire ?


Soudain, vous prenez conscience de ce qu'il y a autour de vous. Vous êtes dans un lit, déshabillé, dans une chambre. La décoration vieillotte vous laisse penser que vous vous trouvez dans une ancienne maison. A votre chevet, une dame un peu forte vous sourit.

- Enfin on se réveille, jeune homme ! se réjouit-elle. Je savais bien que vous n'aviez rien. Ma mère se faisait du mouron pour pas grand-chose.

Devant votre air étonné, elle vous explique la chance que vous avez eue : vous avez passé la nuit inconscient dans votre voiture accidentée, vous avez été retrouvé ce matin seulement par un garde forestier. Il a immédiatement averti les secours qui vous ont ramené au hameau et vous ont provisoirement installé dans la chambre libre d'un couple de retraités, dont elle est la fille. Il n'y avait pas de toubib disponible, mais les secours vous ont diagnostiqué une simple commotion. Vous n'avez rien de cassé. Mais il serait bon que vous fassiez rapidement des examens pour vous assurer que tout va bien.

Vous sentez que c'est le cas. Ce repos forcé vous a fait du bien ; blanchissez l'une de vos cases Santé. Vous avez juste très faim. C'est normal, il est déjà midi. Remplacez le mot-code JEUSOI par le mot "VENPEM". Quand vous lui demandez si elle n'aurait pas un petit quelque chose à manger, elle n'hésite pas à vous apporter une solide collation qui vous revigore.

- Le fromage, il est fait dans les fermes d'ici ! se targue-t-elle.

C'est vrai qu'il est succulent, en plus. Sitôt repu, vous vous levez et vous vous rhabillez, sans tenir compte des joues empourprées de la vieille fille. Vous retrouvez votre veste avec tout ce qu'il y a dedans. Vous êtes soulagé de n'avoir rien perdu dans ce fâcheux épisode. Votre chaperonne, qui se présente sous le nom d'Edna, s'étonne que l'on n'ait pas trouvé de papiers d'identité sur vous ; on aurait pu ainsi tenter de contacter votre famille. Vous lui dites vous les être fait voler, mais que vous allez vite prévenir vos proches. La remerciant, vous cherchez à prendre congé, mais elle s'oppose à cette idée. Elle tient absolument à ce que vous restiez attendre le médecin pour qu'il vous examine. Et puis, les gendarmes doivent venir pour vous poser quelques questions de routine sur les circonstances de votre accident. Vous réalisez alors : votre voiture, où est-elle ?

- Le vieux Marcel a appelé le dépanneur pour qu'il vienne l'enlever, vous apprend Edna. Il a dû l'emmener chez un garagiste, je suppose.

Voilà un coup du sort fâcheux. Si vous aviez des affaires dans le coffre de la Mercedes, elles sont perdues ; effacez-les de votre Feuille d'Aventure. Vous n'avez pas de temps à perdre : on risque de bientôt trouver le fusil à lunettes dans votre voiture. Vous assurez à Edna que vous allez bien, et qu'il est vital que vous repartiez sans tarder, que c'est une question de vie ou de mort.

- Si j'ai eu cet accident hier, expliquez-vous, c'est parce que je devais me rendre de toute urgence à Pointe Blanche, retrouver quelqu'un en danger. Il faut que vous m'indiquiez comment je peux m'y rendre d'ici.

- Si cette personne est en péril, mieux vaudrait attendre l'arrivée des gendarmes, non ?

- Ce sera trop tard !

Devant votre détermination, elle finit par céder et vous décrit par quels chemins vous pouvez rejoindre Pointe Blanche.

Vous la remerciez chaleureusement pour tout, enfilez votre veste et sortez de la maisonnette. Il ne pleut pas en ce début d'après-midi, mais le ciel est gris et l'humidité oppressante. Comme vous quittez le hameau, vous entendez des voitures arriver devant la maison où vous avez dormi. Il était temps que vous preniez la clef des champs ! Vous vous enfoncez dans une forêt de sapins par un chemin qui grimpe sévère. La montée escarpée, accidentée et boueuse vous mènera au 116.