Au moment où il va s'installer au volant, vous placez votre arme contre son cou.
- J'aimerais que nous parlions seul à seul, vous voulez bien ?
Il lève vivement la tête vers vous et son visage passe de la terreur à la stupeur, puis de la stupeur à la colère.
- Toi ! Espèce d'ordure ! Tu ne t'épargnes aucune félonie ! C'est toi qui as tué Stéphanie, avoue !
- Vous feriez mieux de ne pas accuser sans preuves.
- Attends que je te...!
Sous la menace pressante de votre arme, il se calme d'un coup. Il vous étranglerait volontiers, mais il se résigne :
- De quoi voulez-vous que nous parlions ? Je n'ai rien à vous dire !
- Commencez par me raconter tout ce que vous savez sur moi.
- Mais je ne sais rien de vous ! Je ne sais pas qui vous êtes, ni ce que vous cherchez à la fin ! Je vous ai vu pour la première fois hier, dans mon bar. Vous avez agressé Stéphanie ma serveuse. Vous avez déchiré son vêtement et vous l'avez menacée de pire si elle ne se conformait pas à vos pervers desseins. Puis vous vous êtes enfui, en volant au passage la parka de l'un de mes clients, qui l'avait mise au portemanteau. Cette parka que vous portez toujours, d'ailleurs. Elle contenait son téléphone portable et son briquet, heureusement pas son portefeuille. Vous aviez l'air d'un fou, d'un drogué.
- Vous m'avez vu m'en prendre à votre serveuse ?
- En fait, non. C'est elle qui m'a raconté. C'est elle qui vous a fait passer par derrière, c'est pour ça que je ne vous ai pas vu entrer. Elle m'a dit qu'elle devait recevoir un ami dans le petit salon privé. Tu parles d'un ami ! Elle m'a dit comment vous l'aviez traitée.
- Autrement dit, vous m'accusez d'avoir agressé votre serveuse, mais vous n'avez que sa parole. Qui vous dit qu'elle n'a pas menti ?
- Elle se serait déchiré son haut elle-même pour le faire croire ? Je n'y crois pas une seule seconde ! J'ai confiance en sa parole. Et puis, je vous ai vu surgir comme un possédé dans la grande salle et voler la parka. Je n'ai pas osé intervenir, tout comme les gens de l'assistance car, comme je vous l'ai dit, vous aviez l'air d'un fou ou d'un drogué. Et vous teniez un pistolet à la main.
- Un pistolet avec silencieux ?
- Non, non, un flingue normal. Après votre départ mouvementé, je me suis précipité au salon privé, pour voir si rien n'était arrivé à Stéphanie. J'ai trouvé la salle sens dessus dessous, du verre brisé et du vomi partout sur le sol. Stéphanie était prostrée, sous le choc. Elle a pourtant voulu reprendre le boulot aujourd'hui. Quel crétin j'ai été d'accepter ! Elle ne serait pas morte, à l'heure qu'il est. Je suis sûr que c'est vous qui l'avez descendue cet après-midi, pour vous venger !
- Pourquoi en êtes-vous sûr ?
- Vu comme vous me menacez...
- Vous jugez sur les a priori et non sur les faits, si je comprends bien.
Vous commencez à remettre en place les éléments du puzzle que vous venez d'apprendre. Vous êtes venu hier soir au Bunny Charms, sans doute peu de temps avant de vous rendre au Chicago Ace. Vous aviez rendez-vous, semble-t-il, avec cette serveuse Stéphanie. La parka que vous portez n'est pas la vôtre, mais celle que vous avez volée à un client du bar. Le portable et le briquet qui s'y trouvaient ne sont donc pas à vous. Qu'est devenu le vêtement que vous aviez sur le dos en arrivant au Bunny Charms ? Car vous n'imaginez pas que vous ayez pu sortir sans veste, par le froid actuel.
Le tenancier ne sait rien d'autre sur vous, vu qu'il ne vous avait jamais vu auparavant.
- Mais comptez sur moi pour interroger votre amie Tess sur vous ! Elle me dira qui vous êtes, et je viendrai vous faire payer le moment venu !
- Vous avez dit :
mon amie Tess ?
- Ne faites pas celui qui ne sait pas. Tess a déboulé au bar hier, en pleine soirée, et a demandé si quelqu'un correspondant à votre signalement était venu ce soir. Elle disait avoir rendez-vous avec vous. Je lui ai dit que non, car je ne savais pas que Stéphanie vous avait déjà fait entrer par derrière. Tess s'est quand même rendue au petit salon privé. Comme c'était une amie de Stéphanie, je l'ai laissée faire. C'est peu de temps après que vous avez surgi comme un maboul dans la grande salle. Lorsque j'ai retrouvé Stéphanie dans le salon, il n'y avait plus de trace de Tess.
- Stéphanie ne vous a pas dit où Tess était passée ?
- Non, elle n'a pas voulu. Elle m'a juste appris que, depuis quelques temps, Tess et elle étaient brouillées.
- Dites-m'en plus sur cette Tess. Qui est-elle ?
- Je ne la connais pas vraiment, c'était juste une amie de Stéphanie. Je ne sais pas son nom de famille, ni son vrai prénom. Je sais juste qu'elles habitaient ensemble, avant, au 35 rue du 1er juin.
- C'est de quel côté ?
- J'ignore comment y aller, je ne connais pas ce coin. Je crois que c'est du côté Eaux-Vives.
Vous sentez que vous ne pourrez rien tirer de plus du tenancier, qui est à bout de nerfs. Il vous en a déjà appris beaucoup. Vous lui dites de rentrer chez lui et, s'il ne veut pas d'ennuis, de garder pour lui votre discussion de ce soir.
- Vous êtes un profond malade ! conclut-il en mettant le contact de sa voiture, avant de disparaître au coin de la rue.
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