Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 799

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- La police de Genève enquête depuis des années pour coincer Baby Joe, le mystérieux parrain de la pègre locale. Un petit mafieux de l'organisation de Baby Joe, pour une raison inconnue, s'est décidé de témoigner contre son patron. Le nom de ce repenti : Vitto Vogel. Apprenant le risque qu'il courait, le parrain a engagé un tueur professionnel pour faire taire le bavard. Et pas n'importe quel tueur : le redoutable Effaceur. Un tueur insaisissable, à la réputation internationale, recherché par toutes les polices d'Europe, soupçonné dans bon nombre d'affaires d'homicide, mais jamais on n'a réussi à remonter une piste jusqu'à lui. On l'appelle l'Effaceur car, lors de ses forfaits, il ne laisse jamais de traces de son passage, ni même de son existence. Il efface tout derrière lui. On le pense talentueux acteur et excellent faussaire. Même Interpol n'a pas la plus petite photo volée de lui. En fait, ce n'est que fortuitement que l'on a appris qu'il existait. Un jour, un de ses anciens employeurs, un gros bonnet de la drogue en Amérique, fut serré et avoua aux enquêteurs l'avoir engagé. Ils crurent d'abord que le narcotrafiquant inventait une histoire mais, en comparant les détails qu'il donna avec d'autres affaires jamais élucidées, ils comprirent que le type disait vrai. Ils n'avaient jamais su auparavant que l'Effaceur existait, puisque aucun de ses crimes n'avait jamais été résolu. C'est vous dire la valeur du gibier. Et c'est là que j'entre en scène.

Jacket avale son morceau d'agneau, puis enchaîne :

- Bien que détective à mon compte, je suis amené à effectuer des missions -grassement rémunérées- pour le compte de mon gouvernement. Je traquais l'Effaceur depuis quelques temps, sans succès, en collaboration avec Interpol. Je me trouvais à Lyon, au siège d'Interpol justement, quand un informateur nous apprit que Baby Joe avait engagé l'Effaceur pour liquider l'un de ses lieutenants. Mon assassin se trouvait donc à Genève. Je rappliquai ici incognito et je pris rapidement contact avec Vogel. J'obtins un rendez-vous avec lui ; je devais le rencontrer lundi soir dans son bar pour qu'il me remît les preuves qu'il détenait sur Baby Joe. J'arrivai à l'heure dite et il me fit entrer dans son bureau, mais je dus repartir assez vite car le petit malfrat demandait de l'argent comme prix de ses aveux. J'allai au consulat négocier une avance budgétaire et je revins un peu plus tard dans la soirée avec un sac de billets. En arrivant au Chicago Ace, je tombai sur devinez qui : vous. Je vous surpris en train de vous enfuir, un pistolet avec silencieux à la main. Vous me tirâtes dessus aussi dus-je riposter, comme vous pouvez le comprendre.

- C'est donc ainsi que les choses se sont passées ? n'en revenez-vous pas. Je comprends maintenant pourquoi vous teniez à me fouiller avant de vouloir me croire...!

- Sachez que je vous ai tiré dessus en état de légitime défense, j'insiste. Je pensais bien vous avoir occis pour le compte, quand je vous ai vu basculer par-dessus la balustrade. Je me demande encore comment cela se fait que vous soyez toujours en vie.

- Il faut croire que là-haut on ne voulait pas de moi, répondez-vous en référence au crucifix.

Autour d'un bon carré d'agneau à une table discrète du restaurant, Jacket vient de vous narrer toute l'histoire tout en scrutant la moindre de vos réactions, dans l'espoir que cela éveillerait des souvenirs en vous. Mais non, tout ce qu'il vous a raconté n'a provoqué aucune stimulation, votre mémoire n'a pas bronché. Cela n'a fait que vous creuser l'appétit.

- Dédé le clochard m'avait déjà raconté la scène où vous m'avez tiré dessus, expliquez-vous. Et cette histoire m'avait paru incroyable, tout comme votre version aujourd'hui.

- Qu'est-ce que ce témoin vous a dit d'autre ?

- Après que vous m'avez dégommé, il vous a vu revenir précipitamment à l'intérieur du bar.

- Evidemment : j'ai foncé auprès de Vogel. Je me fais tirer dessus par un gars sortant de chez lui, vous pensez bien que j'ai vite fait le lien. Hélas, mes craintes étaient justifiées : il était bel et bien mort. J'ai tout de suite pensé que c'était vous qui veniez de le tuer. Pour moi, ça ne faisait pas de doutes : en vous abattant j'avais abattu le meurtrier. Quelle n'a pas été mon horreur quand j'ai vu que votre corps restait introuvable !

- Ce que vous dites corrobore ce que je sais. ...Le peu que je sais, ajoutez-vous. C'était donc vous, mon agresseur... Moi qui espérais que c'était l'assassin de Vogel... Ç'aurait été plus simple.

- Vous ne vous sentez pas le meurtrier, je me trompe ?

- En effet. Je me sens incapable de tuer de sang froid.

- Les tueurs pensent cela, parfois, avant de devenir ce qu'ils sont. Votre perte de mémoire a peut-être réinitialisé le disque dur, si je puis dire... Vous ne vous souvenez vraiment pas de cette nuit-là, celle de lundi ?

- Non...

- Je devrais vous conduire à la police sans plus attendre. Mais j'ai une meilleure idée : je vais vous aider. Vous êtes un témoin capital, si on y réfléchit bien. Quelle que fût votre rôle dans le meurtre, d'ailleurs. Si je vous aide à vous rappeler de certaines choses, je peux obtenir certains renseignements importants pour mes recherches. Commençons : de quoi vous souvenez-vous exactement ? Vous n'avez pas des bribes de souvenirs ?

Vous souriez. Jacket pourrait effectivement vous livrer à la police suisse, mais il ne le fait pas. Il ne vous croit pas forcément innocent, mais sincèrement amnésique, oui. Il va donc vous aider. Vous avez en lui un allié parmi les autorités, vous devez saisir cette chance. Vous entreprenez de lui raconter tous les flash-backs que vous avez eus jusqu'à maintenant. Votre premier souvenir, la fille aux cheveux bleus, le laisse perplexe.

- Peut-être s'agit-il d'une scène de votre adolescence..., avance-t-il à tout hasard.


Si vous avez eu le Flash-Back 3, rendez-vous au 512.

Si vous ne l'avez pas eu, rendez-vous au 637.