Vous vous glissez dans les draps soyeux et savourez le bonheur que de dormir dans un vrai bon lit. Toutefois, vous ne parvenez pas à trouver tout de suite le sommeil : à trop vous demander si un nouveau flash-back va s'inviter dans l'un de vos rêves, vous n'êtes obsédé que par cela. Pour ne plus y penser, vous vous efforcez de repenser à tous les éléments de votre enquête que vous avez pu réunir. Des tonnes d'idées se mélangent dans votre tête. A moins que ce ne soit le fantôme de Vogel qui vienne les embrouiller pour chasser son ennui post mortem... Vous avez pourtant l'impression que, si vous réussissiez à les mettre bout à bout, cela formerait quelque chose de cohérent qui vous guiderait vers vos souvenirs. Avez-vous déjà une idée de qui vous êtes, ou de qui a tué Vogel ? Ou bien ce puzzle épars vous laisse-t-il toujours à votre frustration ?
A force de faire défiler les pièces du puzzle, vous finissez par vous assoupir. Vous rêvez que vous courez, courez, pour échapper à vos tourments. A bout de souffle, vous devez faire une halte. Vous remarquez alors que vous vous trouvez au bord du lac de Genève. A une trentaine de mètres de vous, vous apercevez un homme aux cheveux blond peroxydé coupés en brosse, à califourchon sur une moto. Il est entièrement vêtu de blanc, mais un blanc maculé de nombreuses taches brunes. Au moment où vous allez croiser son regard, un éclair vous aveugle. Vous vous réveillez dans votre lit, haletant. Cela s'est finalement reproduit : vous venez d'avoir un nouveau flash-back.
Notez le Flash-back 8 sur votre Feuille d'Aventure, avec le numéro de ce paragraphe pour pouvoir vous y référer. Vous vous redressez et essayez de réfléchir au souvenir qui vient de vous revenir. Vous vous rappelez Dédé vous dire, le soir du crime, avoir entendu le bruit d'une moto qui s'en allait, non loin du Chicago Ace. Ce nouveau flash-back a-t-il un rapport ? Date-t-il de ce soir-là ou est-il plus ancien ?
Comme les premières lueurs du jour filtrent déjà à travers les volets, vous vous levez, vous vous rhabillez et rassemblez vos affaires. L'occupante n'est pas reparue cette nuit, mais peut-être vous y attendiez-vous. Il est inutile de s'attarder ici. A moins que vous n'ayez envie de prendre une douche rapide ou, si vous avez le nécessaire, de vous raser. En sortant de l'appartement, vous tombez nez à nez avec deux policiers en uniforme ! Ils dégainent leurs pistolets avant que vous ne vous soyez remis de votre hébétude et vous mettent en joue. Par réflexe, vous voulez battre en retraite à l'intérieur afin de vous abriter, mais l'un des agents s'avère un nerveux de la gâchette. En guise de sommation, il tire dans le cadre de la porte à quelques centimètres de votre tête ! Vous comprenez qu'il vaut mieux vous constituer prisonnier sur le champ avant que n'arrive un malheureux accident.
Sous le canon menaçant de son cow-boy de collègue, l'autre policier vous passe les menottes. Vous avez remarqué que, depuis le début, une dame âgée les accompagnait. Il s'agit en fait d'une voisine de palier. C'est elle qui, ne voyant pas rentrer la gentille Melle Gentric deux soirs de suite, a décidé d'alerter les autorités sur sa disparition. Ces deux agents, venus l'écouter sans grande conviction, leur présence n'ayant été décidée que par l'insistance obstinée de la petite vieille. Elle ne les aurait pas lâchés, les pauvres. Maintenant, ils peuvent la remercier. Ils lui doivent la plus grosse prise de leur carrière : l'homme du portrait-robot recherché dans le cadre de l'affaire Vogel. C'est leur supérieur qui va être content !
Vous avez été bien imprudent de dormir en un lieu pareil. Lorsque les rejoignent les renforts qu'ils ont commandé par talkie-walkie, vous êtes conduit sous bonne garde au commissariat. Toutes vos possessions vous ont été confisquées, comme autant de preuves ou d'indices. Vous vous retrouvez assis poings liés dans le bureau du commissaire. Un inspecteur vous indique les charges retenues contre vous : vous êtes le suspect n°1 dans l'assassinat de Vitto Vogel, le patron du Chicago Ace, tué dans la nuit de lundi à mardi ; deux témoins vous ont vu. Par ailleurs, votre intrusion par effraction au domicile d'Elisabeth Gentric le laisse penser que vous jouez un rôle dans sa disparition. Vous n'avez pas le temps de plaider votre cause. Un nouvel individu, et non des moindres, vient d'entrer dans la pièce.
Rendez-vous au
200.