Sous bonne escorte, vous êtes conduit aux locaux de la police scientifique, situés à un autre étage du bâtiment. Vous y subissez un prélèvement ADN. Le Dr Verdi-Cardinal arrive dans l'heure. Son entrée ne passe pas inaperçue. L'homme, assez massif, sans un seul poil sur le crâne, est pourvu d'une barbe blanchissante et frisée abondamment fournie, assez impressionnante s'il en est. Etrangement, il porte une blouse blanche de chirurgien, ce qui ne paraît pas très à propos : compte tenu de sa spécialité, on se serait plutôt attendu à ce qu'il portât un costume. Mais il faut se méfier des apparences.

- Cet individu est un meurtrier présumé qui plaide l'amnésie, lui expose Lamprey. Je compte sur vous pour percer à jour cette affabulation.

- Nous allons voir ça.

Il échange un regard entendu avec Jacket, puis il vient s'asseoir face à vous. Derrière ses lunettes toutes rondes ses petits yeux myopes vous toisent de la tête au pied, en s'attardant particulièrement dans le blanc de vos yeux.

- Vous souffrez donc d'amnésie, mon garçon ? Pouvez-vous me dire dans quelles circonstances vous vous êtes réveillé pour la première fois ?

Au vu des circonstances, il est préférable de tout lui dire. Il serait stupide de lui donner de faux symptômes. Votre seule chance de savoir enfin si c'est vous qui avez tué Vitto Vogel, c'est de vous rappeler. S'il y a un homme dans cette ville qui peut vous y aider, c'est bien ce thérapeute. Vous lui racontez votre réveil lundi soir vers le Chicago Ace, vos impressions et les flash-backs que vous avez eus depuis. Après avoir écouté votre récit sans dire un mot, il vous fait passer une batterie de tests psychanalytiques pendant près d'une heure, sous l'oeil torve du commissaire Lamprey et celui inquiet de Nils Jacket. A cette occasion, vous lui racontez tous les Flash-backs que vous avez eus depuis lundi, à commencer par celui de la fille aux cheveux bleus. Finalement, il livre un diagnostic sans appel : vous avez bel et bien tout oublié.

- Au vu des symptômes, l'amnésie qui frappe cet homme est de nature "rétrograde". Cet adjectif qualifie ici un déficit du rappel des informations acquises avant l'épisode pathologique.

- Euh... êtes-vous capable de le guérir ? s'enquiert Lamprey, un peu dérouté par le jargon du médecin.

- Au cinéma, les malades guérissent d'un coup en revivant une scène marquante de leur passé. En réalité, une thérapie qui aboutit à ce que j'appelle le flash-back final -c'est-à-dire le retour à l'intégralité des souvenirs- peut prendre du temps. Parfois des mois. Parfois des années.

- Mais nous n'avons pas ce temps-là devant nous ! Comment je fais, moi ?

- Soit vous attendez qu'il se rappelle, soit vous réunissez des preuves de sa culpabilité qui le mettront devant l'évidence.

Jacket jubile de voir le commissaire dans cet état de rage. Vous retournez tous dans le bureau de ce dernier.


Si vous avez été arrêté au Jet d'Eau, rendez-vous au 342. Sinon, rendez-vous au 450.