Au point où vous en êtes, pourquoi aller passer la nuit dans le froid quand une chambre de luxe n'attend que soi ? Après réflexion, vous renoncez un bon bain dans le jacuzzi, de peur que la vibration ou le bruit des bulles ne soit entendu par les voisins. Vous vous laissez plutôt tomber sur le large lit deux places, d'un confort princier, et vos pensées se mettent à vagabonder. Vous vous sentez si seul, abandonné. Alors que votre esprit s'abandonne au sommeil, vous ne pouvez vous empêcher de vous interroger. Comment vivrez-vous si vous ne parvenez jamais à vous rappeler qui vous êtes ? N'y a-t-il donc personne qui vous a jamais connu sur cette Terre, ne serait-ce que votre nom ? Et si c'était bien vous le meurtrier de Vogel ? Pourriez-vous vivre avec ce poids sur la conscience ? Vous luttez de toutes vos forces contre cette idée, tant vous vous sentez incapable d'être un criminel. Pourtant, vous vous y connaissez en armes, et vous en aviez une dans la main lundi soir. Si c'est vous qui avez refroidi le patron du Chicago Ace, ne vous aurait-on pas contraint de le faire ? Vous étiez peut-être en état de légitime défense...?
Tout à ces pensées, vous finissez par vous assoupir, sans que les images cessent de défiler dans votre tête pour autant. Vous revoyez le pistolet avec silencieux, le Browning. Il est posé par terre, sur un sol carrelé. Vous vous jetez à terre pour vous en saisir et vous faites feu dans la foulée. Plusieurs coups. Vous ouvrez brusquement les yeux. Vous réalisez que vous vous étiez endormi et que vous étiez en train de rêver. Mais pas n'importe quel type de rêve. Cette scène où vous ramassez ce pistolet... vous l'avez déjà vécue. Comme la nuit dernière, vous venez d'avoir un flash-back ! Notez le Flash-back 6 sur votre Feuille d'Aventure, avec le numéro de ce paragraphe pour pouvoir vous y référer. Pour la première fois depuis le début de cette histoire, vous avez la rassurante impression que cette arme avec silencieux ne vous appartenait pas avant que vous ne la ramassiez. Si votre impression est juste, d'où sortait-elle ? L'avez-vous prise au meurtrier ? Ou bien est-ce ce que vous aimeriez croire ?
L'amertume passée, vous finissez par vous rendormir. Vous vous réveillez le lendemain matin, frais et dispos. Blanchissez l'une de vos cases Santé. Ni la police ni un tueur n'est venu vous tirer du lit, vous pouvez vous estimer heureux. Mieux vaut toujours éviter le jacuzzi, mais vous avez repéré dans la salle de bains des rasoirs jetables et de la mousse à raser ; si vous le souhaitez, vous pouvez vous raser. C'est silencieux et susceptible d'être interrompu à tout moment en cas de danger.
Vous rassemblez ensuite vos affaires pour quitter les lieux. Rendez-vous au
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