Vous conduisez le détective à la Mercedes Classe CLS qui, heureusement, n'a pas reçu la visite de la police. Comme vous le redoutiez, il tient à l'examiner en détails, ce que vous ne pouvez lui refuser. Lorsqu'il tombe sur le fusil dans le coffre, il vous croit immédiatement quand vous dites que c'est celui de l'assassin.
- C'est un modèle très coûteux, celui d'un grand pro, analyse-t-il. Tous ne peuvent pas se payer une arme de ce standing. Savez-vous comment s'appelait ce type ?
Vous lui montrez la carte d'identité de Dury. Il reconnaît immédiatement ce visage :
- Nom d'un chien, mais c'est Harry Potter !
- Arrêtez de plaisanter ! protestez-vous. C'est vraiment sa tête !
- Mais je sais bien ! Simplement, ce type je sais qui c'est : c'est un tueur à gages connu dans le milieu sous le pseudo "Harry Potter", en raison de sa ressemblance physique. Comment avez-vous réussi à le vaincre ? C'est... enfin, c'était un des meilleurs exécuteurs connus, un vrai arsenal ambulant...! Il avait toujours un tour dans sa manche.
Il a l'air pour le moins impressionné. Pourtant, vous n'avez fait que défendre votre vie ; vous avez du mal à comprendre ce qu'il y a de si impressionnant dans ce que vous avez fait. En tous cas, il est d'accord pour que vous preniez cette puissante berline pour aller à la gare plutôt que son tacot. C'est vous qui conduirez et Jacket qui vous indiquera quelles rues emprunter.
Suivant les panneaux indicateurs, vous passez finalement devant une belle petite cathédrale gothique et arrivez en vue de la gare de Cornavin. Sur les indications de Jacket, vous vous garez dans une rue voisine et il paie l'horodateur, puis vous approchez du bâtiment tout en longueur. La grande horloge sur la façade indique qu'il est 1h50 de l'après-midi. Les forces policières dont votre compagnon vous a parlé sont déployées un peu partout : à l'entrée, aux escalators sur les quais des tramways, ... impossible de les manquer.
- Ne vous inquiétez pas, je connais un moyen de passer outre, vous rassure Jacket alors que vous approchez d'une entrée latérale gardée.
Son plan est classique mais efficace. Il va se présenter aux sentinelles et leur tient la jambe tandis que, profitant de leur distraction, vous vous approchez discrètement de l'entrée. Puis il leur explique avoir vu une petite vieille se faire agresser par des voyous au coin du bâtiment et leur conseille d'aller voir. Sitôt la voie libre, il vous fait signe de le rejoindre, et vous franchissez tous deux les portes de verres. Vous voici à l'intérieur.
- Quand ils reviendront, je leur dirai que j'ai peut-être mal vu et noirci le tableau, sourit-il.
Vous suivez le long corridor qui constitue le hall de la gare. Jacket vous demande de marcher juste derrière lui, de façon à ce qu'il vous cache aux yeux électroniques des caméras de surveillance. Lorsque vous arrivez sous les voies ferrées, vous repérez les panneaux signalant les consignes. Deux sortes de longues alcôves contiennent chacune une rangée de casiers métalliques. Jacket examine les environs :
- Une chance : aucun flic en vue. Je croyais que Lamprey avait laissé des hommes en faction... Tant mieux, on peut y aller.
Vous longez les consignes en vérifiant sur chacune son numéro. Soudain, votre c?ur fait un bond : vous venez de trouver celle qui porte le même numéro que votre clef. Vous allez enfin savoir ce qui s'y trouve. Sous la surveillance de Jacket, vous faites tourner la clef dans la serrure et ouvrez. A l'intérieur, vous découvrez... un attaché-case ! Votre compagnon ne veut pas que vous y touchiez ; c'est lui qui le sort précautionneusement.
- Les mains en l'air ! s'écrie une voix de stentor derrière vous.
Une large main s'est posée sur votre épaule. Dans le même geste, Jacket et vous faites volte-face. Ce sont deux hommes en costume et l'air peu commode qui vous toisent avec morgue et vous menacent avec des pistolets. L'un d'eux, arborant une petite barbichette, montre sa carte de police au détective, qui prend une mine inquiète.
- Qu'y a-t-il, inspecteur ? Que signifient ces manières ? Votre commissaire ne vous a pas dit qui je suis ?
- Je sais qui vous êtes, Mr Jacket. Et ce qu'il y a, c'est simple : je suis tombé sur deux subalternes chargés du contrôle des entrées qui n'étaient pas à leur poste. J'ai été très surpris quand ils m'ont dit que c'était vous qui les aviez envoyés sur une fausse piste. J'ai tout de suite senti le coup fourré. Et j'ai eu du nez : voilà que je vous retrouve à trafiquer je ne sais quoi en compagnie d'un individu qui ressemble étrangement à un portrait-robot largement diffusé ces derniers jours. C'est vous qui l'avez l'introduit en douce dans la gare. Le commissaire avait raison de se méfier de vous ! Maintenant on y voit clair dans votre jeu !
Vous frissonnez d'angoisse. Impuissant devant la tournure des événements, vous vous tournez vers Jacket, votre seul espoir. Blanc comme un linge, il finit par vite se ressaisir :
- Vous n'y êtes pas messieurs ! Je ne suis pas "en compagnie" de cet homme, je viens de lui tomber dessus ! improvise-t-il. Il était en train de prendre cette mallette dans ce casier. Vous arrivez à point pour m'aider à l'appréhender.
Votre coeur manque de s'arrêter. Est-il en train de vous lâcher, ou bien joue-t-il la comédie ? Les policiers, eux, sont sceptiques.
- Que contient cette valise ? veut savoir l'inspecteur à la barbiche.
- Peut-être l'ADN du meurtrier de Vitto Vogel, répond le détective. Il ne faut pas l'ouvrir et l'emmener à un laboratoire pour analyse. J'en connais justement un qui pourrait...
- Pas question ! Vous allez l'ouvrir devant nous, et tout de suite !
Comme le policier agite son arme de façon explicite, Jacket comprend qu'il ne parviendra pas à le convaincre. Il a de la peine à se contenir.
- Il n'en est pas question ! se met-il à tempêter. Je n'ai aucun ordre à recevoir d'un larbin de Lamprey ! Et si cette mallette contenait un virus mortel, hein ?
- Très bien. Alors c'est lui qui va l'ouvrir, dit-il en vous désignant.
Jacket et vous restez un instant interdits. Voyant qu'il ne peut rien faire d'autre, il vous tend l'attaché-case de mauvaise grâce. Vous le posez par terre et, dans un cliquetis sonore, en faites jouer les serrures.
- C'est un scandale ! s'indigne Jacket en prenant son portable. Toutes les preuves ADN vont être détériorées ! Je vais dire ce que je pense de votre attitude à votre commissaire !
- Rangez ça tout de suite ! s'emporte le barbu.
Pendant qu'ils se disputent, vous relevez le rabat du porte-documents et en découvrez le contenu. Vous vous retenez de pousser un cri : des billets, des brassées de billets bien rangés, la valise en est pleine à craquer...! Qu'est-ce que cela signifie ? A qui tout cet argent appartient-il ? Une chose attire soudain votre attention : un mini-pistolet, soigneusement rangé sur le côté, entre deux liasses. Les trois autres ne l'ont pas vu. Il semblerait que
votre vous d'avant avait tout prévu, y compris les cas de force majeure. Vous vous êtes laissé un atout qui peut vous tirer de ce guêpier.
Si vous vous saisissez de cette arme pour vous échapper, rendez-vous au
625.
Si vous préférez ne rien faire d'inconsidéré pour l'instant et laisser faire Jacket, rendez-vous au
541.