Vous n'avez que quelques secondes. Vous vous glissez à toute allure dans la première cachette qui se présente : derrière un canapé, contre le mur. De ce point de vue inconfortable, vous voyez l'intrus entrer dans la salle de casino. C'est un homme grand, brun, mat, aux traits latins. Il porte des jeans et un blouson communs, ainsi qu'un masque de soudeur relevé sur le haut du crâne. Il a une grande sacoche en bandoulière dans son dos et... un pistolet-mitrailleur dans la main droite. Il est en vive conversation avec son téléphone portable. Ses propos, mélange de français et d'italien, sont difficiles à suivre :

- Tu veux que je soude la plaque d'égout, alors ? Tu crains que la police ne découvre cet endroit ? ... Oui, je vais le faire de l'intérieur, ce sera plus simple vis-à-vis des passants. ... Non, t'inquiète pas, je pourrai sortir cette nuit. La police ne sera plus là. ... Les scellés ? Te bile pas, j'en ai un rouleau dans la voiture. Plus vrai que nature ! Je les appose derrière moi et ils n'y verront que du feu !

Après avoir raccroché, l'Italien fait le tour de la salle de jeux, son arme à la main, dans un silence de mort, comme s'il était à la recherche de quelque chose. Vous n'osez pas pointer le bout du nez pour voir ce qu'il fait, de peur qu'il ne vous repère. Sitôt son étrange besogne achevée, il s'assied... sur le canapé derrière lequel vous êtes caché. Vous retenez une exclamation quand tout son poids vous comprime contre le mur. Il ne pouvait pas aller s'asseoir sur l'un des canapés plus loin ? Tant qu'il est assis sur vous, vous ne pouvez pas faire le moindre mouvement : il sentirait immédiatement votre présence et aurait tôt fait de vous cribler de balles. Vous êtes piégé ici.

Comment allez-vous vous sortir de ce guêpier ? Pour le moment, vous ne pouvez rien faire d'autre qu'attendre. Vous demeurez immobile plusieurs heures, coincé derrière ce canapé, au bord des crampes... ou de la crise de nerfs. L'italien, lui, joue avec son portable pour tuer le temps, ce temps qui vous dure si pesamment. Dans l'impossibilité de bouger, vos pensées défilent dans votre tête. Ces presque vingt-quatre heures d'amnésie que vous venez de vivre, sans avoir trouvé personne pour vous dire qui diable vous êtes. Ces soupçons de meurtre qui pèsent sur vous, soupçons dont vous n'êtes même pas sûr de la fausseté. Et maintenant, cette situation... bloqué ici, dans ce souterrain. C'est à pleurer de rage.


Lorsque le soir arrive, vous entendez le malfrat sortir un sandwich de sa sacoche pour casser la croûte. Sans prendre la peine de se lever du canapé, ce qui vous aurait pourtant bien soulagé les vertèbres. Vous, vous ne pouvez pas sortir un éventuel quelque chose à manger : le bruit risquerait d'attirer son attention. Votre ventre crie famine ; noircissez l'une de vos cases Santé et remplacez le mot-code MARPEM par le mot "MARSOI" sur votre Feuille d'aventure. Inscrivez-y aussi le mot-code "POLWES".

Alors que vous commencez à vous demander si vous n'allez pas devoir attendre que votre importun s'endorme, il se met enfin debout. Vous l'entendez poser sa sacoche sur une table de poker et y prendre quelque chose. Il part ensuite dans le couloir conduisant à la bouche d'égout. On dirait qu'à aucun moment il n'a soupçonné votre présence. Vous sortez enfin de votre maudissable cachette. Vous avez l'impression que tous vos os vous font souffrir. Il était temps que vous sortiez de là. Vous jetez un oeil à l'intérieur de la sacoche de l'Italien : elle est complètement vide. Qu'a-t-il pris dedans ?


Si vous prenez le corridor qui conduit au cellier, pour sortir d'ici au plus vite, il vous mènera au 367.

Si vous allez dans l'autre couloir voir ce que fait votre homme, pénétrez-y au 6.