Au moment où vous vous présentez à la porte, un vigile taillé comme une armoire à glace vous bloque l'entrée. Vous lui expliquez que vous désirez voir le détective Nils Jacket car vous détenez des renseignements importants susceptibles de l'aider dans son enquête. Il vous laisse entrer dans le somptueux hall de l'hôtel. Vous vous présentez immédiatement à la réception et demandez à voir Nils Jacket. Avant que vous n'ayez pu exposer le motif de votre visite, le réceptionniste vous coupe :
- Je suppose que vous êtes le vendeur de marmites à moules... Vous êtes en retard ! Je vous annonce à Mr Jacket. Dépêchez-vous !
Désarçonné par cette réponse, vous ne savez plus quoi dire. L'homme, guindé et sec, n'est pas du genre à blaguer ; il vous prend pour quelqu'un d'autre, autant ne pas le détromper. Il vous indique la chambre de Nils Jacket, qui se situe au premier étage. Sans croiser personne dans l'ascenseur, vous arrivez devant la porte. C'est derrière cette simple porte que se trouve le célèbre détective. Enfin vous allez pouvoir le rencontrer. Comment est-il ? Est-il si impressionnant, comme les articles de presse le laissent entendre ? Vous jouez à quitte ou double : cet homme peut aussi bien vous révéler beaucoup de choses sur vous que vous faire jeter en prison. Au point où vous en êtes, il est trop tard pour reculer : vous frappez.
- C'est ouvert ! s'écrie une voix ferme.
Vous entrez et découvrez une chambre qui a plutôt les allures d'un petit appartement. Ce Jacket a les moyens ! Le coeur battant, vous avancez dans un couloir plongé dans la pénombre qui donne finalement sur un petit salon avec bureau. Le détective est assis sur le sofa. Il consulte des documents disposés sur la table basse. De près, vous notez qu'il est de votre taille et de votre corpulence. Il n'a même pas pris le temps de quitter son feutre et son imperméable alors qu'il est en intérieur.
- Alors, vous m'avez trouvé des marmites à moules ? vous demande-t-il en relevant la tête pour vous regarder.
En voyant qui vous êtes, il ouvre les yeux comme des soucoupes et étouffe un juron fort grossier. Sa réaction est vive et immédiate : il se saisit d'un Beretta dans son veston et s'apprête à faire feu ! N'ayant pas le temps de dégainer une arme, vous avez le seul réflexe de survie possible dans une situation pareille : vous le suppliez de ne pas faire feu car vous ne lui voulez aucun mal. Il se retient, l'air surpris de vous voir réagir ainsi :
- Qu'est-ce que c'est que cette comédie ? Vous vous fichez de moi ?
- S'il vous plaît, Mr Jacket, j'ai besoin de votre aide ! Je ne suis pas un ennemi !
Votre supplique le déroute complètement. On dirait qu'il n'en revient pas :
- Pas mon ennemi, alors ça, c'est la meilleure ! A quoi jouez-vous ?
- J'ai perdu la mémoire, je ne sais plus qui je suis. Les journaux disent que je suis le meurtrier d'un certain Vogel, mais je n'ai plus aucun souvenir. Il paraît que vous dirigez l'enquête. J'espérais que vous pussiez m'aider.
- Vous voulez vraiment me faire croire ça ?! Vous me prenez pour le dernier des idiots, avec votre stratagème !
Vous lui assurez que non. Son esprit le défend de vous croire, et pourtant la sincérité de vos propos le titille. Sceptique, il vous demande depuis quel moment vous souffrez d'amnésie. Vous lui expliquez comment, lundi soir près du Chicago Ace, vous avez été repêché par Dédé le clochard, comment votre crucifix vous a sauvé la vie en encaissant la balle destinée à votre coeur. Il semble toujours méfiant, mais il commence à vous croire.
- Cela me paraît incroyable, mais vous m'avez l'air sincère. Pour lever mes soupçons, vous pouvez faire une dernière chose.
- Dites-moi laquelle.
- Je veux la preuve que vous ne me tendez pas un piège. Êtes-vous d'accord pour que je vous fouille et vous confisque toutes les armes que vous puissiez avoir sur vous ? Ainsi que tout objet que j'estime nécessaire ?
Si vous y consentez, rendez-vous au
636.
Si vous refusez, rendez-vous au
245.