Prenant votre courage à deux mains, vous enlevez votre parka (si vous avez une boîte de conserve ou une bouteille sur vous, vous devez l'abandonner) et vous descendez en équilibre sur la corniche du toit. Elle est très étroite et votre tête tourne encore, aussi prenez-vous mille précautions à chaque fois que vous posez le pied. Vous essayez de ne pas regarder dans le vide. Dan la rue en bas, plusieurs policiers ont la tête levée, mais ils ne regardent pas vers vous ; ils suivent des yeux leurs collègues en train de monter sur le toit de votre immeuble. Vite, vous devez vous presser avant qu'ils ne tournent la tête dans votre direction. Stressé, vous jetez votre parka en travers du câble électrique et en faites pendre les manches de part et d'autre. Si haut au-dessus du sol, vous commencez à vous demander si sauter dans le vide est une si brillante idée. Soudain, une voix rugit dans votre dos :
- Où est-il ? Où est-ce qu'il est passé ?
Ce sont les policiers qui viennent d'arriver sur le toit. Ils vous cherchent des yeux mais, sur la corniche, vous êtes caché par le rebord. Seulement voilà, vous ne pouvez plus remonter sur le toit.
- Il est là-haut, sur la corniche ! entendez-vous hurler en bas.
Les policiers dans la rue vous ont aperçu ! Vous ne pouvez plus faire marche arrière maintenant. Vous inspirez un grand coup et serrez les dents.
Il faut y aller.
Vous sautez.
Solidement agrippé à votre tyrolienne de fortune, vous glissez le long du câble, plus de dix mètres au-dessus de la rue. Les éclats de voix de vos poursuivants sont déjà loin derrière vous, mais vous avez l'impression que cette descente vertigineuse dure depuis une éternité. Si bien que l'atterrissage sur le toit d'en face vous surprend par son immédiateté. Quand vos pieds entrent en contact avec la surface solide, vos mains fatiguées lâchent et vous partez en roulé-boulé, emporté par votre élan.
Eperonné par l'adrénaline, vous ne cherchez pas à savoir où vous avez été blessé et vous remettez en action sans attendre. Vous vous relevez et renfilez votre parka, qui ne semble pas avoir trop souffert d'avoir râpé contre le câble. Vous n'avez pas de temps à perdre : le train est en train de passer devant votre immeuble et vous allez le manquer. Vous courez le long du bord du toit dans le même sens que ce qui paraît être un convoi de fret et sautez sur son toit. Vous vous étalez de tout votre long et, surpris par la vitesse du train, vous avez toutes les peines du monde à vous cramponner. Lorsque vous y parvenez, vous osez alors regarder dans la direction de l'immeuble où sont encore les policiers, que vous imaginez stupéfaits de votre fuite spectaculaire. Ils ne doivent pas voir ça toutes les nuits à Genève ! Votre coeur bat très fort, mais vous avez réussi à vous sortir d'un sacré guêpier.
Vous n'êtes cependant pas au bout de vos peines. Le train, qui roulait déjà doucement, se met à ralentir davantage. Vous regardez devant : s'il était si peu rapide, ce n'est pas parce qu'il quittait la gare, mais parce qu'il s'apprêtait à y entrer. La police doit le savoir et ne devrait pas tarder à rappliquer. Avant même que votre wagon soit complètement immobilisé, vous descendez par l'échelle de sécurité et sautez sur la voie. Vous doutant que les policiers vont vous attendre dans la gare, vous prenez donc la direction opposée.
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