Vous n'avez pas vu trace des jeunes toxicomanes à qui vous avez vendu l'héroïne. Vous vous demandez ce qu'ils ont pu devenir ; vous espérez qu'ils n'ont pas commis de bêtise. En revoyant le distributeur de nourriture, vous parlez à Luigi de ce stratagème ingénieux pour faire transiter la drogue sans éveiller les soupçons.
- Cette idée géniale était de Vitto, sourit-il. Vitavog, son entreprise de distributeurs de bouffe, équipe nombre de lieux publics à Genève. Nous en sommes tous les employés. Il nous suffisait, au moment de réapprovisionner les machines, de charger la came dans des sachets de chips usagés et le tour était joué. Comme ça, lorsqu'un client vient nous voir et nous paie le tarif convenu, il reçoit un jeton en échange. Il lui suffit après de retirer sa marchandise ni vu ni connu. Bien sûr, certains toxicos sont connus des services de police et sont surveillés de près. Si l'un d'eux se fait arrêter après nous avoir rencontrés, les flics ne trouvent rien sur lui. Il leur est impossible de nous soupçonner.
- Ils n'ont jamais deviné quoi que ce soit ?
- Non. Comme le système marche impec, nous utilisons maintenant ces jetons dans toutes les branches de notre business : casino et prostitution. De quoi fidéliser le client !
Vous arrivez en vue des consignes. Les policiers en planque sont toujours là, maladroitement cachés derrière leurs journaux. Luigi les repère immédiatement.
- Comment comptez-vous accéder aux casiers ? vous enquérez-vous.
- Au cas où tu ne l'aurais pas compris, avec moi t'as pas affaire à un amateur. Approche-toi d'eux.
Vous obéissez sans mot dire, ne comprenant pas où il veut en venir. Lorsque vous passez à côté des inspecteurs en civil, vous entendez deux chuintements qui vous glacent le sang. Seule votre oreille exercée vous a permis de les percevoir dans le brouhaha de la gare. Luigi a tiré deux fois avec son silencieux. Les deux pauvres hommes se sont affaissés sur leurs sièges, sans avoir eu le temps de comprendre qu'ils étaient morts. Feignant de leur demander l'heure aux corps sans vie, Luigi les réajuste pour qu'ils aient l'air d'être simplement assoupis. Le savoir-faire de ce mafieux est effrayant. Et il pointe toujours son arme sur vous. Vous allez devoir jouer finement.
- Nous avons quelques minutes devant nous, vous dit-il, le temps que l'on s'aperçoive qu'ils ne dorment pas. Active-toi !
Vous entrez dans l'alcôve où s'alignent les consignes et les longez jusqu'à celle qui porte le même numéro que votre clef. La voilà ! Vous allez enfin savoir ce qu'elle renferme. Vous faites tourner la clef dans la serrure et ouvrez, sous la surveillance attentive de Luigi. A l'intérieur du casier, un attaché-case.
- Tu as mis la dope dans cette mallette ? s'étonne votre ennemi. Quel intérêt ? Quelle est cette embrouille ?
Vous partez sans attendre, aiguillonné par le canon de son arme, et revenez sur vos pas le long du corridor. Face à un tel adversaire, inutile de penser à fuir, il ne vous raterait pas. Comment allez-vous pouvoir lui échapper ? Vous descendez dans la galerie marchande, quand il vous ordonne d'aller vous asseoir à la table d'un bar fermé. Vous posez l'attaché-case sur la table ronde.
- La marchandise est là-dedans ? veut savoir Luigi.
Si vous lui proposez de vérifier par lui-même, rendez-vous au
859.
Si vous ouvrez la mallette, rendez-vous au
1027.