A la table d'un charmant petit restaurant italien, vous vous régalez d'excellentes lasagnes. Vous mangez avec un appétit d'ogre, ce qui impressionne Bernie :

- Eh bien, t'avais plus mangé depuis quand, mon vieux ?

Vous avez compris à son bavardage qu'il est une espèce d'indic. Vous vous êtes rencontrés il y a deux semaines à une partie de poker que l'on pourrait qualifier de "privée". Vous lui aviez dit vouloir des renseignements sur Baby Joe, le parrain de la pègre à Genève. Vous ne lui aviez pas donné votre nom, mais lui aviez promis une rémunération. Il vous avait expliqué alors que le meilleur moyen d'obtenir des informations était de vous adresser à Vitto Vogel. Vous avez revu Bernie la semaine dernière. Il vous avait donné l'adresse de Tess l'ancienne maîtresse de Vogel, pour qu'elle vous organisât un rendez-vous avec ce dernier.

- Je suis content que tu aies accepté de souper en ma compagnie, Allister, se réjouit-il. Raconte-moi un peu ce qu'il t'est arrivé depuis la semaine passée.

- Plein de choses. Et toi ?

- Oh, rien de bien neuf, dit-il d'un ton soudain évasif. J'ai continué mon petit business, hé hé.

Prenant un sourire de conspirateur, il vous demande à voix basse :

- Allez, fais pas l'innocent ! Dis-moi comment t'as fait pour liquider Vogel ! Il avait fait de son bureau une forteresse !

Vous lui décochez un regard qui lui fait perdre sa mine réjouie.

- T'es d'un naturel taiseux, hein ?

- Si je te dis que ce n'est pas moi qui ai commis ce meurtre...?

- Très bien, très bien, je comprends que tu ne veuilles pas en parler... (sceptique, il se penche vers vous :) Si c'est pas toi qui as buté Vitto, ce serait qui ?

- Aucune idée. En as-tu une ?

- Je sais que l'ami Vitto devait se marier bientôt. Avec une fille prénommée Amy, je crois. On dit que son futur beau-frère avait proféré des menaces contre lui s'il épousait sa soeur. C'est peut-être lui qui a fait le coup. (il réfléchit un instant :) A moins que ce ne soit Tess, l'ex de Vitto. Elle lui en voulait à mort depuis qu'il l'avait plaquée pour Amy.

- A quoi ressemble cette Amy ?

- Je l'ai jamais beaucoup vue. C'est une petite brune au visage tout rond.

- Et Tess ? Comment est-elle ?

Il vous regarde bizarrement :

- Je me demande ce que t'as bien pu faire depuis la dernière fois. T'as l'air complètement à la masse. (il reste interdit deux secondes, puis se prend la tête entre les mains :) Ne me dis pas que t'es pas allé la voir ! Après le mal que je me suis donné pour te dégoter ces infos sur elle...!

- Comment est-elle ?

- Brune elle aussi. Plutôt bien roulée. (avec un clin d'oeil vicelard, il ajoute :) C'est une ancienne fille de mauvaise vie, alors mieux valait, hein !

Plus il vous décrit Tess, plus vous pensez à la fille dont vous avez rêvé la nuit dernière. Si cette fille fait partie de votre passé, vous devez absolument la trouver.

- Tout à l'heure, tu me disais que tu m'avais donné l'adresse de Tess, ainsi que son digicode. Le problème, c'est que je les ai oubliés...

- J'en étais sûr...! soupire Bernie. Tu vois que tu peux rien faire sans moi ! Le digicode, je m'en rappelle plus, mais l'adresse, c'était le 35 rue du 1er juin.


Notez le mot-code "AMJEAL" sur votre Feuille d'Aventure, et remplacez-y le mot MATMER par le mot "PEMMER". Vous nourrir aussi bien vous a rendu des forces : blanchissez l'une de vos cases Santé. Votre dessert fini et un agréable capuccino avalé, vous suivez votre bienfaiteur providentiel hors du restaurant. Il a réglé votre note, ce qui est aimable de sa part, mais vous ne parvenez pas à lui faire confiance. Vous lui posez la question qui vous taraude depuis un moment :

- Je peux savoir pourquoi tu fais ça pour moi ?

- Pas pour tes beaux yeux, tu penses bien ! Autant te le dire tout de suite, je veux la moitié du fric.

Vous écarquillez les yeux : de quoi parle-t-il ?

- Oh, me la fais pas, Allister ! Je sais très bien que ton attaché-case était plein de pognon ! Il n'y pas meilleur que moi dans cette ville pour ce qui est de la recherche d'infos, je t'ai déjà dit. D'ailleurs, je veux ma part maintenant, avant de faire quoique ce soit d'autre.

- Mais j'ignore complètement...

- Ok, tu le prends comme ça ? vous interrompt-il. Eh bien je change les règles : je veux tout le blé !

Il sort un pistolet et vous le plante dans le dos :

- On y va tout de suite. Sinon je te plombe.

- Mais où ça ? paniquez-vous.

- Chercher le magot.

Sans que vous n'ayez compris pourquoi, la situation est soudain devenue critique. Vous ne savez absolument pas de quel argent il veut parler, et si vous ne lui dites pas où il se trouve, il vous abat. Inutile de lui dire que vous êtes amnésique, il ne vous croira pas et sera tenté de vous trouer la peau. Que pouvez-vous faire ? Où aller ?

- Je suppose que t'as laissé l'oseille à ton hôtel, c'est ça ? demande Bernie.


Si vous lui dites que oui, rendez-vous au 604.

Si vous dites que vous l'avez caché à la gare, rendez-vous au 44.

Si vous proposez de le conduire au magot, en un lieu imaginaire, en espérant avoir en route l'opportunité de lui échapper, rendez-vous au 560.