L'infirmière entre dans votre chambre est hoquette de surprise en vous voyant debout :
- Voyons, Mr Durand, vous n'êtes pas raisonnable de vous être levé et d'avoir enlevé votre goutte-à-goutte ! essaie-t-elle de s'indigner sans parvenir à dissimuler sa crainte.
Elle introduit les deux inspecteurs :
- Ces messieurs sont de la police et aimeraient vous interroger sur les circonstances de... de votre
accident. Je vous laisse avec eux.
Et elle disparaît presto. Les deux hommes, un costaud au menton carré et un plus jeune avec des lunettes, ne semblent pas des enfants de choeur. Ils n'y vont pas par quatre chemins et vous disent sans ambages le motif de leur venue. Ils enquêtent sur le meurtre de Vitto Vogel perpétré cette nuit, pour lequel ils ont un suspect : un homme vu par deux témoins fiables et dont le portrait-robot a été diffusé dans le journal. Quand votre infirmière a réalisé que son patient en était le sosie tout craché, elle a appelé la police, et ils sont venus vérifier cette piste.
Ils vous demandent ce que vous faisiez hier soir entre 9h30 et minuit. Vous expliquez que vous souffrez d'amnésie et ne vous rappelez pas de ce que vous avez bien pu faire. Quand ils vous questionnent sur l'origine de la blessure qui vous a conduit ici à l'hôpital, vous ne tenez pas à ce qu'ils sachent que vous étiez au Chicago Ace, aussi leur racontez-vous que vous vous promeniez la nuit dernière quand vous avez fait une mauvaise chute dans un escalier. Ils échangent un regard qui veut tout dire et, constatant que vous êtes rétabli, vu que vous vous êtes levé tout seul, ils vous ordonnent de les suivre au commissariat. Vous protestez, mais ce sont des professionnels intraitables. Le plus costaud vous passe les menottes mains derrière le dos, tandis que son collègue vous montre le revolver qu'il porte en bandoulière, pour vous dissuader de commettre une bêtise.
- Avec le Browning muni d'un silencieux qui a été trouvé sur vous, vous allez avoir du mal à convaincre le commissaire de votre innocence. Il vous faudra plus qu'une ridicule histoire de perte de mémoire.
Ils vous fouillent et s'emparent de toutes vos possessions comme autant de preuves ou d'indices. Ils vous escortent jusqu'à leur voiture garée sur le parking de l'hôpital, vous y font monter et vous conduisent au commissariat. Vous vous retrouvez dans le bureau du commissaire, assis sur une chaise, dans l'attente de votre interrogatoire. Une attente de courte durée.
Rendez-vous au
200.