Vous trouvez un fauteuil où vous asseoir et vous faites semblant de lire les magazines disposés sur la table basse devant vous. En vous rejetant en arrière dans votre siège, vous avez un excellent point de vue pour observer Russell, à l'abri derrière une plante. C'est alors que vous voyez par les portes d'entrée qu'une limousine noire vient de s'arrêter devant l'hôtel. Elle vient déposer quelqu'un. Malheureusement, un groupe de personnes pénètre dans le hall juste avant les personnes qui sont descendues de la limousine. Ces enquiquineurs se tiennent entre vous et les nouveaux arrivants juste au mauvais moment ; ils vous empêchent de voir qui c'est. Vous n'osez pas trop tendre la tête, pour ne pas paraître louche. Lorsque les gêneurs sont passés, vous distinguez la silhouette d'un homme qui se tient à présent aux côtés de Russell : plus que bedonnant, complètement chauve, il porte des souliers vernis blancs et un costume assorti coupé sur mesure à sa corpulente taille. Il est entouré de quatre gorilles encore plus intimidants que ceux de Russell. Ce dernier accueille son ventripotent invité sans sourire ni poignée de main. Néanmoins, vous sentez une certaine déférence dans son attitude. Tout ce petit monde traverse le lobby et disparaît par un couloir réservé au personnel.
Vous vous levez, posez votre revue et, après vous être assuré que personne ne vous regardait, vous vous engouffrez à votre tour dans le couloir privé, pour les prendre Russell en filature. Etrangement, vous ne les voyez nulle part ; vous les avez perdus de vue. Pourtant, ils n'ont pas déjà pu atteindre le bout du couloir, à l'allure où ils marchaient. Vous passez alors devant un ascenseur. L'affichage lumineux au-dessus des portes vous indique qu'il est en cours d'utilisation. C'est Russell et sa suite qui viennent de le prendre. 7ème étage, 8ème étage, il s'arrête finalement
au 9ème, toujours d'après l'affichage lumineux. C'est à cet étage qu'ils sont descendus. Il serait dangereux d'emprunter vous aussi l'ascenseur, car vous risquez de tomber sur quelqu'un. Vous prenez l'escalier. Le souffle court, vous atteignez finalement le 9ème palier. D'un luxe extrême, il vous semble étrangement familier. Les lieux vous rappellent quelque chose. Vous avez l'impression d'être déjà venu ici. Votre oeil est soudain attiré par la frise qui orne les papiers peints sur toute leur longueur : elle représente des cygnes en plein vol. Des cygnes... cela vous rappelle quelque chose...
Ayant vérifié que le couloir était bien désert, vous repartez à la recherche de Russell et Co. Où ont-ils pu passer ? Vous arrivez bientôt à la hauteur d'une porte de bois finement ouvragée qui vous est elle aussi familière. Lorsque vous découvrez les lettres d'or qui l'ornent, vous étouffez un hoquet d'ébahissement : elles forment le mot "Excelsior". Mais bien sûr ! C'est la porte dont vous avez rêvé l'autre nuit ! Vous êtes dans les lieux de votre flash-back ! Vous aviez bien deviné : votre rêve était bien un souvenir de votre passé, déformé par l'onirisme du sommeil. Vous êtes déjà venu en ces lieux, vous en êtes certain désormais. La seule façon de vous rappeler plus précisément ce passage de votre vie, c'est de refaire le parcours que vous avez fait. De toutes façons, vous ne savez pas où a pu passer Russell ; cette direction en vaut bien une autre. Vous ouvrez la porte Excelsior pour voir à quoi ressemble ce labyrinthe qui se trouve derrière.
Ce que vous découvrez n'a pourtant rien dédale : il s'agit simplement d'un corridor un peu sombre qui bifurque un peu plus loin. Vous fermez la porte Excelsior derrière vous avant que quelqu'un ne vous surprenne par derrière, et avancez jusqu'à l'embranchement. Devant vous, le couloir se prolonge jusqu'à une porte sous laquelle un rai de lumière se détache dans la pénombre. Vous entendez des éclats de voix derrière la porte. Des hommes sont en vive discussion, et vous avez cru entendre l'un d'eux s'adresser à un "Russell". On dirait que vous avez retrouvé vos suspects. Vous êtes face à un dilemme : dans votre flash-back, vous tourniez à gauche, et non tout droit. C'est ce que vous devez faire si vous souhaitez refaire le même chemin que dans votre souvenir et peut-être vous rappeler de quelque chose d'important. Le choix est déchirant : allez-vous choisir votre présent ou votre passé ?
Si vous aller écouter à la porte ce que se disent les mafieux, rendez-vous au
678.
Si vous bifurquez à gauche pour explorer ce nouveau couloir, à la recherche de vos souvenirs, rendez-vous au
976.