Plaqué contre le mur, vous voyez l'intrus entrer dans la salle du casino. C'est un homme grand, brun, mat, aux traits latins. Il porte des jeans et un blouson communs, ainsi qu'un masque de soudeur relevé sur le haut du crâne. Il a une grande sacoche en bandoulière dans son dos et paraît pris dans une vive conversation avec son téléphone portable. Dans son autre main, il tient... un pistolet-mitrailleur ! A peine est-il entré qu'il vous voit et, étouffant un cri de surprise, il pointe son arme sur vous ! Vous êtes le plus prompt et l'abattez d'une balle en plein coeur (-1 balle). Hélas, avant de s'effondrer, il a le réflexe de tirer une salve qui vous crible la jambe. Hurlant de douleur, vous vous écroulez sur le sol à votre tour. Pris de spasmes, vous ne pouvez plus vous relever. Vous venez d'ôter la vie à un homme, dans un réflexe presque naturel, ce qui a de quoi vous torturer, mais la souffrance physique est telle que vous ne pensez à rien d'autre. Noircissez toutes vos Cases Santé.
Un malheur n'arrivant jamais seul, les policiers qui fouillaient le cellier ont entendu la détonation du pistolet-mitrailleur. Ils ne tardent pas à découvrir le passage secret qui mène au casino. Ils y débarquent en force. Lorsqu'ils vous découvrent à côté du cadavre, ils vous mettent en joue et vous somment de vous rendre. Comme si vous étiez en état de faire autrement... Ils vous maîtrisent sans difficulté. Alors qu'ils investissent en masse le casino clandestin pour y effectuer de nouvelles investigations, vous êtes transporté à l'extérieur, en civière et sous bonne garde. Sous le regard des journalistes et des curieux amassés aux abords du Chicago Ace, on vous installe dans une ambulance et vous êtes conduit à l'hôpital.
Vous êtes opéré de votre blessure à la jambe. L'anesthésie vous fait perdre connaissance. Vous vous réveillez le soir dans un lit d'hôpital. Vous ne pouvez bouger : vos membres sont maintenus par des sangles.
- Je vois que vous êtes revenu à vous.
Vous tournez la tête sur votre droite : un homme en imperméable, au menton carré et à la mine peu commode, est assis à votre chevet.
- Qui... qui êtes-vous ? vous enquérez-vous dans un balbutiement.
- C'était justement la question que je souhaitais vous poser. Mais comme je constate que vous êtes rétabli, je vais laisser ce soin au commissaire.
Il se lève et sort de la pièce. Aussitôt, six agents en uniforme investissent votre chambre, suivis d'un médecin. Ce dernier détache vos sangles, tandis que les policiers vous tiennent en joue de leurs revolvers. Malgré ses protestations, les gardiens de l'ordre vous installent dans un fauteuil roulant et vous passent les menottes. Vous poussez un cri de douleur en sentant votre jambe.
- Il vient d'être opéré, messieurs ! s'indigne le toubib. Il n'est pas en état de sortir si tôt pour subir un interrogatoire. Et puis, vous ne croyez pas que vous en faites un peu trop, là ? Je n'ai jamais vu autant de précautions pour appréhender un criminel.
- Si vous saviez, Docteur, la liste des meurtres que ce type a commis, je suis certain que vous feriez moins de chichis ! lui rétorque l'inspecteur au menton carré.
On vous passe votre parka sur le dos pour vous couvrir du froid. Vous réalisez alors qu'ils se sont emparé de toutes vos possessions. A la sortie de l'hôpital, ils vous font monter dans un fourgon de police et vous conduisent au commissariat. Tout s'est passé si vite que vous ne réalisez pas vraiment ce qu'il vous arrive. Vous voilà derrière les barreaux d'une cellule. Vous n'avez pas réussi à dire un mot, ressassant les paroles de l'inspecteur : "
la liste des meurtres que ce type a commis". Vous seriez donc une sorte de tueur en série ? Vous êtes sûr que non, mais impossible de vous souvenir si c'est réellement le cas. Et puis, n'avez-vous pas abattu un homme de sang froid cet après-midi ? Vous tremblez comme une feuille en y repensant. C'était de la légitime défense, mais qui va vous croire ? Comment allez-vous pouvoir convaincre les policiers que vous avez réellement tout oublié ?
Vous êtes finalement emmené poings liés dans le bureau du commissaire, où l'inspecteur au menton carré vous fait vous asseoir. Il vous apprend ce qu'il s'est passé cette nuit : Vitto Vogel, le patron du Chicago Ace, a été assassiné, et vous êtes le suspect n°1.
- Inutile de nier, deux témoins vous ont vu. Je parle même pas de l'arme du crime retrouvée sur vous, et encore moins du cadavre tout chaud que vous avez laissé au casino clandestin.
Vous n'avez même pas le temps de réagir à ces accusations qu'un nouvel individu, et non des moindres, fait son entrée dans la pièce.
Rendez-vous au
200.