Sur votre GPS, vous voyez que le commissariat de la police cantonale ne se trouve pas très loin. Vous y êtes assez vite, en vous faufilant dans les files de voitures ininterrompues. Après vous être garé, vous vous ébouriffez les cheveux et relevez le col de votre parka pour moins ressembler à votre portrait-robot. Si vous gardiez votre casque intégral, vous attireriez un peu trop l'attention ; vous le gardez à la main. Plein de culot, vous pénétrez dans l'hôtel de police et vous vous présentez à la réception. Une jeune secrétaire en uniforme vous adresse un grand sourire et vous demande ce qu'elle peut faire pour vous. Enhardi par son air avenant, vous lui dites être journaliste et chercher à réaliser une interview du célèbre détective Nils Jacket.
- Alors c'est vrai qu'il est célèbre que ça, ce type ? s'étonne la fliquette, incrédule. Je croyais que c'était juste un m'as-tu-vu.
- Sauriez-vous où je peux le trouver ?
- Je suis désolée de ne pas pouvoir vous répondre, s'excuse-t-elle presque. Je sais qu'il était ce matin au Chicago Ace, sur les lieux d'un crime commis la nuit dernière, pour aider le commissaire Lamprey. Il n'a pas dit où il allait cet après-midi. Il doit enquêter seul, de son côté.
C'est alors qu'un agent surgit comme une bourrasque et interpelle la secrétaire :
- Estelle, t'as vu le motard qui a garé sa Kawasaki là devant ? Ne me dis pas qu'il a osé entrer ici ?
- J'ai pas fait attention. Pourquoi ?
- Cette bécane, c'est celle qui a servi à l'homme du portrait-robot pour s'enfuir de l'hôpital tout à l'heure ! J'ai vérifié : c'est la même immatriculation.
C'est alors que son regard tombe sur le casque moto que vous tenez à la main. Il vous regarde alors dans les yeux et reste bouché bée deux secondes. Vous êtes le premier à réagir : avant qu'il n'ait dégainé son pistolet, vous l'avez écarté d'un coup d'épaule et vous vous ruez vers la sortie. Mais l'alarme est donnée et, dans un commissariat, les policiers ne mettent quelques secondes à débouler et à vous mettre en joue. Vous n'avez pas d'autres choix que de vous rendre. Avec fierté, celui qui a repéré votre moto volée vous passe les menottes mains derrière le dos et vous êtes fouillé sans ménagements. Ils s'emparent de toutes vos possessions comme autant de preuves ou d'indices, puis vous jettent dans une cellule.
Vous avez fait une erreur fatale de venir ici, au quartier général même de la police, au guidon d'un véhicule volé, surtout après une fuite spectaculaire. Même les gardiens de la paix n'en reviennent pas d'une arrestation aussi facile. Vous êtes bientôt emmené poings liés dans le bureau du commissaire, où un inspecteur vous fait vous asseoir. Vous le reconnaissez : c'est le jeune inspecteur à lunettes que vous avez vu à l'hôpital. Non sans sourire, il vous indique les charges retenues contre vous : le meurtre de Vitto Vogel, dont vous êtes le suspect n°1, vol de motocyclette, délit de fuite, agression de policier. Vous n'avez même pas le temps de réagir à ces accusations qu'un nouvel individu, et non des moindres, fait son entrée dans la pièce.
Rendez-vous au
200.