Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 1266

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- Je vais vraiment finir par y croire, à votre histoire d'amnésie... Vous ne vous rappelez pas notre rendez-vous au Bunny Charms, lundi soir ? (devant votre air désemparé, elle poursuit :) Stéphanie, mon ancienne coloc', est serveuse à ce bar. Elle pouvait nous faire entrer par-derrière, pour que nous puissions parler au calme.

- Sur votre porte d'entrée, j'ai vu la plaque "S. Kruger". Il s'agit de cette Stéphanie ?

- Oui, Stéphanie Kruger. Quand je suis arrivée lundi soir et que j'ai frappé à la porte, personne n'est venu m'ouvrir. Craignant un malheur, je me suis présentée au barman et j'ai accouru dans la salle de derrière. Vous gisiez sur le sol, un verre brisé en mille morceaux à côté de vous. Vous étiez mal en point. Vous m'avez balbutié qu'on vous avait empoisonné. Je suis aide-soignante, j'ai tout de suite reconnu des traces de GHB dans le reste de votre verre. Mélangé en surdose avec de l'alcool, c'est un poison. Pour que vous ne vous étouffiez pas, je vous ai attrapé par les aisselles et vous ai fait vomir tout ce que j'ai pu.

Vous repensez au rêve que vous avez fait la nuit dernière : les images collent parfaitement avec la scène que Tess vient de vous décrire. Tout s'explique : ce que vous avez revu en flash-back, c'est ce que vous avez vécu lundi soir au Bunny Charms, peu de temps avant de perdre la mémoire !

- Votre amie Stéphanie est une blonde avec un grain de beauté au-dessus de la lèvre ? demandez-vous à Tess.

- Oui.

- Le verre que vous avez retrouvé brisé, c'était un verre à pied ? Il y avait une tranche de citron parmi les débris ?

- Oui. Vous vous rappelez maintenant ?

- Un peu. Que s'est-il passé d'autre ?

- Vous auriez tout de suite dû aller à l'hôpital vu la dose que vous aviez ingurgitée, mais vous m'avez tenu un discours que je n'ai pas bien compris : votre "ennemi" vous avait doublé, vous deviez foncer chez Vitto pour le sauver, c'était une question de minute... Je n'ai pas voulu croire le barman quand il m'a dit que vous vous en étiez pris à Stéphanie, que vous aviez déchiré son débardeur. Et j'ai appris votre traîtrise hier matin... Dans le journal. Comment ne me suis-je pas doutée que, dès le départ, votre intention était de tuer Vitto, pas de le sauver ? Vous teniez ce flingue à la main...

- Si je suis un agent du gouvernement, il était logique que je fusse armé.

- C'était logique aussi si vous êtes un tueur...! Et puis, en partant du bar, vous avez volé la parka d'un client. Les agents du gouvernement ont-ils l'habitude de voler des vêtements ?

- Ça, en revanche, c'est difficilement explicable. En cet automne frisquet, j'aurais dû être plus chaudement habillé en arrivant au Bunny Charms. Pourquoi n'avais-je pas de veste ? C'est étrange. Tiens, d'ailleurs, qu'est-ce que je portais quand vous m'avez rencontré la première fois ?

- Une veste en cuir.

- Vous m'avez dit que votre amie Stéphanie était censée me recevoir. Je me rappelle qu'une blonde avec un grain de beauté au-dessus de la lèvre m'a offert un cocktail dans un verre à pied, avec une tranche de citron, qui m'a fait tourner la tête. Ce serait donc elle qui m'aurait empoisonné. Ça explique pourquoi je lui aurais déchiré son vêtement : j'ai peut-être essayé de m'y raccrocher en tombant. Ou elle a peut-être tout simplement menti à son patron en inventant son agression. C'est peut-être elle qui m'a volé ma veste ? Vous l'avez vue, lundi soir ?

- Non, elle avait dû comprendre que vous étiez quelqu'un de dangereux et elle vous a fui. Avant que vous ne la descendiez hier après-midi.

- Si c'est elle qui m'a empoisonné, ça explique aussi qu'on l'ait assassinée : il y a quelqu'un qui lui a demandé de verser le GHB dans mon verre et qui tient à faire disparaître les traces de ses méfaits, pour qu'on ne remonte pas jusqu'à lui.

- Arrêtez de vouloir m'embobiner. C'est vous qui l'avez tuée. Vous n'êtes pas amnésique pour un sou !

- Vous ne me faites pas confiance, hein ?

- Je me suis fait avoir une fois, pas deux. Si vous ne me tuez pas, c'est moi qui le ferai. Sans hésiter, la prochaine fois que j'en aurai l'occasion.


Machinalement, vous examinez le pistolet de Tess : c'est un Sig-Sauer P239, un mini-pistolet semi-automatique destiné à l'autodéfense. Le chargeur peut contenir 9 balles, et vous constatez non sans surprise qu'il n'en contient que 6.

- Je vois que vous vous êtes déjà servi de cette arme, lui faites-vous remarquer. Sur qui avez-vous déjà tiré ?

Elle s'enferre dans le mutisme.


Si vous lui mettez le canon sur la tempe pour l'obliger à vous répondre, rendez-vous au 613.

Si vous lui demandez comment prouver votre bonne foi, rendez-vous au 752.