Bien situé, le restaurant donne sur une large artère abondamment éclairée. Il n'est pas très fréquenté ce soir ; suffisamment pour que l'attention des serveurs soit accaparée, et suffisamment peu pour que vous puissiez prendre une table à l'écart, cachée derrière un pilier. Vous commandez un souper assez copieux pour 35FS, qui vous est servi avec diligence. Manger vous ragaillardit : blanchissez l'une de vos cases Santé. La spécialité de la maison est le plateau de fromages, fourni et varié. Vous goûtez un peu de chaque, tel un oenologue à la foire aux vins qui laisse son goût dominer ses autres sens. Vous dégustez un Beaufort affiné un an durant ou une Abondance à l'arôme prononcé, mais la saveur qui vous surprend le plus vient d'un fromage à pâte cuite dont le moelleux rappelle l'Emmental mais dont le goût n'a rien à voir.

- Quel est ce fromage ? demandez-vous au serveur. Il est tout bonnement succulent !

- C'est un fromage suisse, que l'on ne trouve pas en France, je crois. Il s'appelle le Bon Vaudois.

- D'où vient son goût ? Il a un caractère bien prononcé.

- Ah, c'est un secret de fabrication. Mais je crois savoir que le producteur ajoute une petite pointe de vin blanc dans la préparation.

Vous prenez tant de temps à déguster tous ces trésors fromagers que, lorsque vous allez régler l'addition, vous constatez que vous avez oublié de prendre un dessert.


Si aujourd'hui vous vous êtes rasé ET avez pris une douche, rendez-vous au 842.

Si vous n'avez pas accompli ces deux actions aujourd'hui, rendez-vous au 742.