Vous mettez les pleins gaz en direction de la frontière la plus proche, en suivant pour cela les panneaux qui pointent vers la France. Vous n'avez pas fait deux kilomètres que vous croyez entendre une sirène de police au loin. Bientôt la sirène se rapproche et une voiture de gendarmerie fait son apparition dans votre rétroviseur. Elle essaie clairement de vous rattraper ! Comment ont-ils fait pour vous repérer ? Vous accélérez pour les semer mais ils ne vous lâchent pas. La course-poursuite s'engage ! Hélas, lorsque vous arrivez en vue d'un petit groupe de maisons champêtres, une autre voiture de gendarmes en surgit et fonce droit vers vous. Avec cette voiture venant en face et celle sur vos talons, vous êtes pris en tenaille. Vous n'avez pas le choix, vous devez prendre un chemin de campagne qui s'ouvre sur votre droite et longe un pré ceint de barbelés. Vos poursuivants s'y engagent à leur tour mais ils paraissent vite ne pas pouvoir assurer un train très rapide sur ce sentier étroit. Au moment où vous pensez leur avoir échappé, votre moto se prend la roue avant dans une ornière et vous basculez tête la première par-dessus le guidon. Votre chute est amortie par la boue du chemin mais, le temps que vous vous releviez, les gendarmes sont déjà sur vous. Ils sortent de leurs véhicules pistolets au poing et vous intiment l'ordre de vous rendre. Une violente douleur vous lance dans l'épaule et vous empêche de vous défendre. Vous avez dû vous la déboîter. Vous n'avez d'autre choix que de leur obéir. Vous gardant en joue pour plus de sécurité, ils vous fouillent et s'emparent de toutes vos possessions comme autant de preuves ou d'indices. Ils ne vous posent aucune question, comme s'ils étaient sûrs de celui à qui ils ont affaire. Ils veulent vous passer les menottes mais, se rendant compte de l'état de votre bras, ils vous font monter en voiture et vous conduisent à l'hôpital de Genève.
Sous bonne garde, un médecin vous prend en charge. Votre blessure s'avère moins grave que vous ne le ressentiez : il s'agit en fait d'une sub-luxation, que l'on vous soigne sous simple analgésique. A peine vous a-t-on posé une attelle qu'un inspecteur de grande taille et à la mine peu commode signifie au corps médical qu'il doit vous emmener au commissariat de toute urgence. Le médecin proteste, estimant qu'il serait préférable que vous passiez la nuit en observation. Mais le policier n'en a cure. Il a reçu un ordre formel du commissaire Lamprey et ne compte pas le braver. Il vous juge suffisamment rétabli pour un interrogatoire. Maintenu sous la bonne garde d'une dizaine d'agents, vous ne pouvez rien tenter. Vous n'en avez de toutes façons pas la force. On vous fait monter en voiture et vous êtes conduit au commissariat.
Vous vous retrouvez dans le bureau du fameux commissaire, où l'inspecteur intransigeant vous fait vous asseoir. Il vous indique les charges retenues contre vous : Vitto Vogel, le patron du Chicago Ace, a été assassiné la nuit dernière, et vous êtes le suspect n°1, deux témoins vous ont vu. Le vol de motocyclette et le délit de fuite dont vous vous êtes rendu coupable ne font que prouver à ses yeux votre culpabilité.
- Vous n'avez pas été très malin de tenter de fuir au guidon d'une moto volée, commence-t-il à vous railler. Vous ne savez donc pas que la plupart des propriétaires de ces bécanes y font mettre des puces GPS ? Dès que notre central a été averti du vol, il n'a eu aucun mal à localiser la position du véhicule et nous vous avons suivi à la trace. Ha ha ha !
Vous allez lâcher un juron quand un nouvel individu, et non des moindres, fait son entrée dans la pièce.
Rendez-vous au
200.