Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

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Haut responsable au sein de la police judiciaire, le commissaire Cardoze est un homme débonnaire, qui inspire immédiatement confiance. Les manifestations physiques de la quarantaine ne sont pas trop flagrantes chez lui : son embonpoint est contenu et ses cheveux sont restés naturellement bruns. Sous sa grosse moustache noire, il sourit en vous voyant et vous donne une chaleureuse poignée de main. Vous avez déjà eu affaire à lui par le passé, lors d'affaires mineures de violence conjugale. Vous aviez apprécié son sens du devoir ; quand bien même l'affaire était mineure, il ne vous avait pas pris de haut et ne s'était départi ni de son sérieux, ni de son professionnalisme. C'est quelqu'un qui aime son métier et qui aime aider les gens. Un bon vivant qui a eu la bonne idée d'être compétent.

Quelque peu surpris que ce soit vous qui ayez été choisi pour être le détective de l'entreprise, il se dit ravi de travailler avec vous et il est sûr qu'en alliant vos talents vous trouverez ensemble le coupable. Il est bien embêté par cette affaire, il s'en serait volontiers passé. Vous l'interrogez sur ce qu'il a découvert jusqu'à présent :

- D'après vous, qui a pu pénétrer dans le bureau pour tuer Dattaque ?

- C'est un mystère ! J'ai fait saisir les bandes des caméras de surveillance à l'extérieur et à l'intérieur du bâtiment, pour voir si on y repère quelque chose ou quelqu'un de particulier. Mais ça va prendre du temps avant d'avoir fini de visionner tout ça. Le vigile de nuit du hall d'entrée dit qu'il n'a laissé entrer personne d'extérieur à l'entreprise cette nuit. D'après Thomas Nache, le garde du corps de Mr Dattaque, qui montait la garde devant son bureau, personne n'en a franchi la porte avant qu'on ne retrouve son patron mort, ce qui semble incroyable. Cela voudrait dire que l'assassin aurait escaladé la façade de l'immeuble et serait passé par la fenêtre du bureau. C'est quasiment impossible. Néanmoins, nous avons un témoignage troublant, celui du gardien de nuit. Il affirme avoir aperçu une ombre noire passer par la fenêtre du bureau de Mr Dattaque. Nous sommes en train de vérifier si son témoignage est fiable.

- Vous avez examiné la scène du crime ?

- Oui. Rien d'anormal dans la pièce, si ce n'est le cadavre et le coffre-fort du bureau qui a été ouvert et intégralement pillé. La porte du bureau était fermée de l'intérieur, ou du moins, la clef a été retrouvée dans la serrure côté intérieur. Et aucune trace d'effraction n'a été relevée. Le loquet de l'une des fenêtres n'était pas fermé. Laurent Loyson nous a précisé qu'elle était grande ouverte lorsqu'ils sont entrés dans la pièce et ont découvert le corps. Mr Loyson a indiqué que c'est lui qui l'avait fermée machinalement, parce qu'il commençait à faire froid dans le bureau.

- Tout était normal ? C'est étrange que la pièce ait été trouvée en ordre, vous ne trouvez pas ? La victime a été égorgée, il aurait dû y avoir des traces de lutte, non ?

- Non, non, vous ne savez pas tout. Un poignard a bien été trouvé dans la gorge de Louis Dattaque, mais ce n'est pas avec ça qu'on l'a tué. Il est mort d'une balle dans la gorge, tirée a priori à bout portant, vraisemblablement avec un silencieux.

Vous ne cachez pas votre surprise. Le Commissaire vous apprend là que les blessures faites à la gorge sont donc post mortem. Voilà qui épaissit le mystère... Mais cela explique aussi pourquoi Loyson et Nache n'ont pas entendu de bruits alors qu'ils se trouvaient à proximité. La mort d'un coup de pistolet est instantanée.

- Et cette véritable arme du crime a été retrouvée ? demandez-vous.

- Non. L'assassin a dû l'emporter avec lui...

- Attendez, comment a-t-il pu faire ? Il est impossible de pénétrer armé dans le bâtiment. Là, vous me dites qu'un kriss et un pistolet avec silencieux auraient pu être introduits sans que ne sonnent les portiques de sécurité ? Les gardiens responsables des portiques sont-ils fiables ?

- Vraisemblablement. Avec la technologie, de nos jours, il sera facile de vérifier que les machines étaient en fonction. Cependant, d'après les gardiens, trois personnes ne se soumettaient jamais au contrôle.

- Lesquelles ?

- Louis Dattaque lui-même, son garde du corps qui était toujours armé, et sa fille Anne-Sophie.

- Son garde du corps entrait armé ?

- Nous avons contrôlé son pistolet de service : il n'a pas servi hier. Mais il y a de quoi le soupçonner.

Vous réfléchissez un instant, puis dites à Cardoze :

- J'ai du mal à cerner le mobile de ce crime.

- Oh, il peut y en avoir plusieurs. Le caractère sanguinolent de la mise en scène fait penser à une vengeance. Le coffre-fort vidé mettrait sur la voie d'une affaire d'espionnage. Ou alors il peut s'agir aussi d'une guerre de pouvoir, afin de mettre la main sur l'entreprise phare de l'armement de notre pays.

- Avez-vous déjà des suspects ?

- Je me suis tout de suite demandé qui avait intérêt à la mort de Dattaque. À qui profitait ce crime ? Il était loin de n'avoir que des amis, mais peu de ses détracteurs n'avaient de raison assez forte pour aller jusqu'au passage à l'acte.

Ceux qui tirent les premiers profits de sa mort sont ses enfants, Anne-Sophie et Didier Dattaque, qui héritent de sa fortune colossale.

Laurent Loyson, le directeur adjoint, se retrouve à trente-cinq ans PDG intérimaire de l'entreprise. Quand on sait qu'il n'est devenu directeur adjoint que récemment, dans des conditions troubles, il y a de quoi s'interroger sur cette ascension fulgurante.

Robert Bolet, ancien directeur adjoint, était le deuxième plus gros actionnaire de Dattaque Industries. Après division des actions de Louis Dattaque entre ses enfants, Bolet va devenir le plus gros actionnaire. On sait qu'il a été récemment démis de ses fonctions par Dattaque, et qu'il s'était sévèrement disputé avec lui la veille du meurtre. La vengeance pourrait être son mobile.

Enfin, nous avons Nelson Delmas, le PDG de FBSA Industries, l'autre grande entreprise d'armement du pays. Il était le concurrent et même l'ennemi de Dattaque. Dans ce milieu financier, l'appât du gain fait faire des choses peu catholiques, des fois.

- Parmi ces suspects, remarquez-vous, seule l'hypothèse "Delmas coupable" permettrait d'expliquer que le coffre ait été vidé. En tant que rival, il n'y a que lui qui peut avoir une logique d'espionnage. Qu'y avait-il dans ce coffre ? A-t-on tué Dattaque pour s'emparer du contenu ?

- Je ne saurais vous dire. Mais une chose est sûre : aucun de ces suspects ne pourrait athlétiquement s'introduire par la fenêtre du bureau de Dattaque.

Beaucoup de mystères et peu de réponses, vous allez avoir du pain sur la planche. Le commissaire vous laisse ; il a encore beaucoup de travail. Il vous invite maintenant à mener votre enquête de votre côté. Vous vous verrez quotidiennement pour partager les informations que vous aurez collectées. Il vous invite déjà au restaurant pour midi, à la brasserie située en face de l'entreprise.


Que choisissez-vous de faire à présent ?

Aller interroger le garde du corps de Mr Dattaque ? (rendez-vous pour cela au 205)

Aller interroger le gardien de nuit ? (rendez-vous au 763)

Aller interroger les suspects ? (rendez-vous au 127)