Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 19

19
Lorsque la voiture banalisée de l'inspecteur est hors de vue, vous descendez et sortez discrètement de votre immeuble par la porte arrière. Via une ruelle sombre, vous vous retrouvez dans la rue, derrière la berline. Le conducteur reste avachi dans son siège, à épier vos fenêtres. C'est bien pour vous qu'il est ici.

Vous entrez brusquement dans sa voiture, pour vous asseoir juste derrière lui. Il n'a pas eu le temps de comprendre ce qu'il se passait que son menton sent le froid de l'acier : votre pistolet.

- Tu te retournes, je te farcis de plomb !

L'homme, un brun au cheveu rare, costume et lunettes de soleil, s'immobilise net.

- Il doit y avoir erreur..., bafouille-t-il. Je n'ai pas d'argent...

Vous pressez plus douloureusement le canon de votre arme contre son cou, pour bien lui faire comprendre que vous ne plaisantez pas.

- Me prends pas pour un crétin. Pourquoi me suis-tu ? T'as droit à une seule réponse.

Le gaillard est convaincu que cela ne sert à rien de jouer au plus fin avec vous. Votre ton était suffisamment menaçant pour qu'il flippe.

- Le boss me l'a ordonné.

- Qui ça, "le boss" ?

- Mr Delmas.

- Et pour quelle raison ?

- Il vous trouve trop sûr de vous, trop efficace pour un simple détective. Il craint que vous soyez en cheville avec l'Agent X. Il a même dit que, comme X se déguise souvent en gars insignifiant pour passer inaperçu, vous pouviez être lui.

Vous, un espion de renommée internationale ? Elle est bien bonne. Vous avez pris du galon en deux jours !

- Je devais m'en assurer, en vous suivant à la semelle, conclut-il.

- Je sens que tu es sincère alors je vais être sincère avec toi : je ne bosse pas pour un quelconque Agent X. Aurais-je mes entrées auprès de la police de cette ville si j'étais un espion recherché par toutes celles du monde ? Et puis, vivrais-je dans un quartier si pourri ?

L'homme de main en convient. Vous vous glissez hors du véhicule avant qu'il ne s'en rende compte. Effrayé par votre sang froid et votre pistolet, il met le contact et déguerpit sans demander son reste. Sans doute va-t-il rapporter vos propos à son patron. Vous êtes plutôt content de vous et de l'effet que vous avez produit sur un gorille endurci. Et puis, le tout-puissant Lord vous juge dangereux, c'est flatteur pour un spécialiste des chiens perdus. Après vous être assuré qu'il est parti pour de bon, vous gagnez votre cabinet, votre amour-propre gonflé à bloc.


Effacez le mot-code SAFILA et rendez-vous au 388.