Sous les allures d'un innocent passant, vous longez la propriété sans vous arrêter. Un certain nombre de voitures de sport de prix sont garées dans la cour. Le fils Dattaque semble avoir de la visite. À travers les lauriers, vous devinez une large piscine, où s'ébrouent des jeunes gens. Les invités du maître des lieux. Ce dernier ne devrait pas sortir de chez lui de l'après-midi. Pour vous en assurer, vous allez rester ici en surveillance.
Vous empruntez une rue qui vous conduit derrière la villa. Caché par la haie, vous vous asseyez sur un banc, en compagnie de pigeons intrigués par votre chapeau, et tendez l'oreille. Les jeunes gens semblent bien s'amuser dans l'eau, profitant du beau soleil de cet après-midi d'été. Vous entendez les rires des garçons et les cris des filles, ainsi qu'un bon nombre de "
splash" retentissants.
Le métier de détective a des aspects ingrats. Vous avez à côté de vous un fils de riche qui prend du bon temps dans sa piscine avec ses amis, et vous, vous devez resté assis là, à écouter leurs divagations, dans le maigre espoir d'apprendre quelque chose d'intéressant. En faisant attention à la façon dont ils se hèlent, vous parvenez à identifier la voix de Didier Dattaque parmi celles de ses convives. Il semble fort gai. La mort de son père n'a pas l'air de beaucoup le traumatiser.
Alors que vous désespériez d'apprendre enfin quelque chose d'intéressant, vous entendez la voix d'un domestique annoncer à son maître qu'il a un appel téléphonique. Vous avez de la chance : c'est un téléphone sans fil et Didier ne veut pas quitter le bord de la piscine. Et comme il parle assez fort, vous pouvez saisir la plupart de ce qu'il dit :
- C'est vous, Nache ? Mais où êtes-vous donc ? Je vous avais dit de venir chez moi directement après votre sortie de garde à vue ! ..... Non, ne me sortez pas vos salades ! À d'autres !
Le fils Dattaque parle avec Thomas Nache le garde du corps ! Voilà qui est intéressant !
- Écoutez, si j'ai payé votre caution pour vous faire sortir de taule, c'est pas pour vos beaux yeux ! Vous devez me servir de garde du corps. Alors rappliquez ici et illico presto !
Et il raccroche avec un juron. Vous restez à votre poste jusqu'au soir, en méditant ce que vous venez d'apprendre. Les minets et les sauterelles finissent par se lasser de la piscine et annoncent qu'ils veulent visionner un DVD sur le home cinéma. Vous vous levez pour partir, quand le domestique revient auprès de Didier :
- Les amis de Monsieur resteront-ils à déjeuner demain ?
- Ouais, ouais, ils ne partiront que demain soir.
- Je me permets de rappeler à Monsieur que demain soir, il est invité à l'ambassade de Biélorussie, pour le bal donné par Mr Sakadov. Il serait malvenu de manquer ce rendez-vous important.
- T'inquiète pas, vieux, j'ai pas oublié.
Et les deux hommes s'éloignent.
Voilà une information intéressante : Didier Dattaque sera demain soir à l'ambassade de Biélorussie. Peut-être que, en demandant gentiment, le commissaire Cardoze pourrait vous obtenir une invitation pour ce bal... Votre après-midi aura finalement été assez instructif. Et même rentable : avec les pigeons autour de vous et votre vieil imperméable élimé dans un quartier si cossu, les rares passants qui vous ont vu vous ont pris pour un mendiant. Ils ont été pour le moins généreux : vous repartez avec 4 d'aumônes en menue monnaie.
Vous repartez. Si vous voulez vous arrêter au commissariat pour demander à Cardoze s'il peut vous avoir une invitation, rendez-vous au
175. Si vous rentrez à votre cabinet, rendez-vous au
77.