Les gardiens de la paix tirent sur le 4x4 mais leurs balles ricochent : c'est un véhicule blindé aux vitres pare-balles. Le ninja démarre et leur fonce dessus. Ils se jettent à terre de côté pour éviter la charge, mais l'un d'eux roule sur le capot et retombe lourdement par terre. C'est la débandade. L'inévitable fusillade a éclaté. Le camion se fraie un chemin en cognant les voitures de police comme si elles n'étaient que de simples barrières. Le break Volkswagen suit, rejoint bientôt par le 4x4. Le sinistre convoi parvient à forcer le passage et prend le large. Dépassés et apeurés par l'explosion d'une de leurs voitures, les policiers mettent du temps à se remettre de leurs émotions et se lancent à sa poursuite trop tard. Vous ne pouvez que voir votre adversaire s'enfuir...
Vous rejoignez le commissaire Cardoze caché derrière sa voiture. Il hurle dans sa Ci Bi de faire poster des barrages sur tous les axes routiers, pour empêcher l'ennemi de sortir de la ville.
- Je veux aussi des hélicoptères, c'est une priorité absolue !
Lorsqu'il vous voit, il bondit sur ses jambes et vous sert fort dans ses bras, ce qui vous prend quelque peu de cours. Il est content que vous soyez toujours en vie. Alors que le calme est revenu et que la police investit l'entrepôt, il vous raconte ce qu'il a fait depuis que vous l'avez quitté. Bien sûr, il a entendu la fusillade entre les ninjas de l'Agent X et les sbires de Lord, mais il ne pouvait pas intervenir de suite car les renforts ont mis du temps à arriver. En effet, il a cherché à joindre Montanes pendant un long moment, sans succès. Il a fini par appeler l'un de ses hommes réquisitionnés qui lui a dressé le topo : Montanes les a envoyés par petits groupes aux quatre coins de la ville puis il a disparu de la circulation.
- Son téléphone sonnait continuellement occupé, maugrée le commissaire. Il a dû passer l'après-midi le portable vissé à l'oreille. Alors que s'il avait décroché, j'aurais pu lui dire que l'homme qu'il recherchait était ici même... Quelle ironie...! En tous cas, ordres du contre-espionnage ou pas, j'ai fait rappliquer mes gars ici. Et plusieurs d'entre eux sont morts... sans que nous n'ayons pu arrêter ces ordures... Quel gâchis...!
Les policiers de la brigade scientifique grouillent de partout dans l'entrepôt. Ils photographient les cadavres et prélèvent des indices sur eux, avant qu'ils ne soient emmenés à la morgue. Vous narrez à Cardoze tout ce qu'il vous est arrivé et comment Nelson Delmas et ses hommes ont trouvé la mort.
- Après Louis Dattaque il y a quatre jours, c'est l'autre grand PDG de l'armement qui est assassiné à son tour, constate le commissaire. La presse va faire ses choux gras de cette histoire...
Tout en parlant, vous parcourez l'entrepôt de long en large, maintenant que vous avez la liberté de le faire. Les policiers ouvrent les caisses stockées ici : elles s'avèrent toutes vides, ce qui vous paraît très curieux. Pourquoi vos ennemis s'amusaient-ils à charger des caisses vides dans leur camion ? Vous montez sur la passerelle où se trouvait l'Agent X lorsqu'il s'est adressé à vous. Elle se termine par une grande salle pleine d'ordinateurs, d'écrans et de consoles de contrôle, le tout piloté par une table de mixage comme dans les régies de télévision. Au vu des accessoires entassés ici (micros, caméras, mannequins...), vous en déduisez que ce lieu devait être un ancien studio d'enregistrement de cinéma. Ce qui explique comment a fait X pour parler en déformant sa voix.
Le SAMU est arrivé pour emmener les policiers blessés à l'hôpital. Déjà des journalistes sont sur place. Les hommes du commissaire ont intercepté Robert Bolet alors qu'il tentait pitoyablement de s'enfuir, les menottes toujours aux poignets.
- J'allais me mettre à l'abri, se défend-il.
Mais vous dites qu'il est mêlé à cette histoire et qu'il faut le placer en garde à vue, une nouvelle fois. Conduit à l'intérieur d'une voiture de police, l'homme d'affaire paraît nettement moins contrarié cette fois-ci, s'estimant heureux de s'en être sorti vivant. Notez le mot-code "COLPRI" dans votre Journal d'Enquête.
C'est alors que, fendant la foule des curieux et des reporters, le commandant Montanes vient vous retrouver. Il arrive bien tard... Il dit avoir accouru sur les lieux sitôt averti des événements. Il est effaré que vous ayez trouvé l'Agent X, alors que lui l'a cherché partout depuis le début d'après-midi.
- Il faut retrouver ce convoi, annonce-t-il, X est sûrement dedans avec le prototype !
- Mais bon sang, Montanes, l'apostrophe Cardoze, vous pouvez me dire ce que vous fichiez pendant que mes hommes se faisaient tirer dessus au bazooka ?! J'ai essayé de vous joindre pendant des heures !
- Adoptez un autre ton avec moi, commissaire, je vous prie. Les émotions vous font perdre votre self-control. Je menais mon enquête, voilà tout. J'avais besoin que vos hommes quadrillassent la ville pour limiter les mouvements de mon ennemi. Je sentais être sur la bonne piste, à tort, on dirait... Vous auriez pu me dire que X était là ! J'aurais alors fait intervenir l'armée. S'il y a un responsable de ce fiasco, c'est vous !
- Si vous commenciez par nous dire, vous, qu'elle était votre piste ? intervenez-vous avant que Cardoze n'explose et ne commette une agression susceptible de nuire à sa carrière.
- Pourquoi le devrais-je ? Je suis officier du contre-espionnage. Je n'ai de comptes à rendre qu'à mon directeur et à mon ministre de tutelle. D'ailleurs, ce dernier présidera une réunion de crise demain matin. Votre présence y est exigée. J'espère pouvoir lui annoncer que j'ai repris ce camion et ces voitures que vous avez laissés s'échapper. Ce qu'il s'est passé cet après-midi est un grand pas de fait. La partie de jeu de société dont je vous parlais a eu lieu. C'est grâce à elle que je vais résoudre cette énigme.
- Mais quel bougre de c.. ! s'emporte le commissaire alors que Montanes s'est éloigné. Nous avons fait son boulot et en plus, il est pas content ! Je parie qu'il va faire croire au Ministre que c'est lui qui a tout fait !
- Nous avons fait notre devoir jusqu'à présent. Continuons sans nous préoccuper des excès d'un jaloux.
Lorsque vous revenez au commissariat, vous apprenez que l'on a perdu toute trace du camion et des deux voitures. Les patrouilles lancées à leur poursuite ne comprennent pas. Personne ne les a vus sortir de la ville. Ils se sont volatilisés. Et vous n'êtes pas au bout de vos peines.
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