Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

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Ced, votre indic, habite dans les combles au-dessus d'un petit cinéma de quartier, dans les faubourgs, que vous gagnez en peu de temps à cette heure (notez 1 trajet de voiture dans votre Journal d'Enquête). Connaissant ce collectionneur passionné -et accessoirement receleur- d'articles en tous genres, vous vous doutez qu'il va vouloir vous vendre sa camelote. Il a souvent de la bonne marchandise, d'ailleurs. Mais il ne prend que la menue monnaie, vu le caractère quelque peu illégal de son commerce. Vous pouvez passer à un distributeur de billets avant de gagner son repaire. Convertissez en menue monnaie la somme que vous souhaitez de votre compte, puis remettez-vous en route.

Vous arrivez finalement dans une sombre ruelle crasseuse. Vous regardez derrière vous : personne ne vous voit, vous pouvez vous y engager sans risque. Vous sonnez à une porte métallique qui n'est autre que l'entrée arrière du cinéma. Au bout d'un moment, un loquet tourne et l'huis s'ouvre sur un visage ahuri.

- Salut, Ced, tu me remets ?

- Bien sûr, Nils !

- Je peux entrer ?

- Fais donc. Fais juste gaffe de pas marcher sur un wookie.

Vous refermez la porte derrière vous et le suivez dans un couloir sombre et poussiéreux, au plancher jonché de figurines Star Wars.

- Je ne te dérange pas en pleine séance, j'espère ? vous inquiétez-vous.

- Non point, non point, le ciné n'ouvre qu'à 18h, maintenant. Montons dans mon QG.

Vous gravissez un escalier de bois à sa suite et pénétrez dans les combles du bâtiment. En fait de QG, Ced habite un immense et vaste grenier où s'entasse un invraisemblable bric-à-brac aux allures de dépôt militaire. On y trouve pêle-mêle des armes, des modèles réduits de chars d'assaut, des ordinateurs... Assis derrière son PC, votre ami a un sentiment de puissance, tel le super méchant de James Bond dans sa base secrète.

Ced n'est pas vieux. Il a la trentaine à peine. S'il peignait ses cheveux bruns hirsutes et se rasait, il pourrait même jouer les séducteurs latins. Il a pour profession projectionniste dans ce petit cinéma. Mais il ne s'agit que d'une couverture. En réalité, il dirige un magasin de vente d'armes illégales sur Internet. En échange de votre silence sur ses activités, il vous fournit parfois une arme ou deux à des prix record. Ainsi que des renseignements. Et là, vous êtes au cœur de sa base d'opérations.

- Quel odeur de fauve ! lui faites-vous remarquer. On dirait que tu n'es pas sorti d'ici depuis des jours !

- Mais c'est le cas ! Je me fais livrer ici les bobines de films et ma bouffe, je n'ai plus besoin de bouger, j'effectue toutes mes opérations par Internet. Quelle merveilleuse invention que la Toile ! Je n'ai plus besoin d'avoir de vie sociale, c'est le pied ! Et ça m'empêche pas d'avoir la visite des copains. Laisse-moi deviner : tu veux m'acheter un bidule !

Il ne vous laisse même pas le temps de lui répondre qu'il est allé farfouiller dans son fatras et en revient avec des objets plein les bras.

- Tu as perdu ton flingue ? Je te fais ce superbe Beretta M9 chargeur 10 balles pour 70€ seulement. C'est un modèle usagé, alors je te le fais à un vrai prix d'ami. Il est fourni déchargé. Mais je te vends la balle 1€ l'une. J'ai des balles de tous les modèles de flingues existants, au cas où tu en aurais déjà un.

Ced ne prend que la menue monnaie, souvenez-vous. Si vous lui achetez son pistolet, vous devrez tenir un compte précis de vos munitions. Si votre arme à feu n'a pas au moins une balle dans le chargeur, elle est inutilisable.

- Si c'est le combat au corps à corps qui t'intéresse, j'ai un solide poing américain pour 30€. Autant te dire qu'à ce prix-là, c'est donné.

- Tu plaisantes ! Sur Internet t'en trouves d'occase à moins de 10€ !

- Oui, mais ce que je ne t'ai pas dit, c'est que ce poing américain-là n'est pas en métal, mais en fibre de carbone. C'est aussi solide, plus léger, et ça passe les détecteurs de métaux.

- T'es un grand malade d'avoir ce genre de trucs !

- Encore plus vicieux : le couteau à cacher dans la manche. Tu fixes l'étui en cuir à ton poignet, tu y glisses le couteau, tu fais un mouvement du bras, comme ça, et hop, le couteau saute de ta manche et se place en une fraction de seconde dans la paume de ta main. De quoi surprendre ton ennemi ! Ça te fera seulement 16€ l'ensemble couteau et étui. Une affaire !

Pour toute acquisition, modifiez en conséquence les cases Argent et Objets de votre Journal d'Enquête.

- Attends, je n'ai pas que des armes ! Je peux te filer aussi des gadgets qui peuvent carrément t'aider dans tes enquêtes. Tu sais ce que c'est, ce petit bitoniau ? vous demande-t-il en vous montrant une espèce de bouton de manchette.

- Aucune idée.

- Il s'agit d'un bip-espion ! Tu le fixes sur un suspect, et tu peux le suivre à la trace grâce à ce petit écran à cristaux liquides GPS. Ça marche avec une pile-bouton dans un rayon de 8km, de quoi couvrir toute la ville, et avec une autonomie de 30 jours ! C'est moi qui l'ai mis au point. La classe, quand même ! Le pack bip-espion + écran, je te le fais à 80€ prix de lancement ! Je ne l'ai encore jamais testé, c'est pour ça. Tu seras mon essayeur. Je n'en ai qu'un seul exemplaire, donc tu ne pourras filer qu'un seul suspect à la fois, celui sur lequel tu auras fixé le bip. Mais avec ça, tu n'auras pas à rougir de James Bond ! Sinon, si tu veux du plus classique, j'ai aussi le vieux passe-partout des familles.

Il vous tend une sorte de clef.

- Il vaut 10€, et avec ça tu ouvres toutes les portes verrouillées.


Maintenant que sa fièvre du commerce est retombée, Ced vous offre une bière d'abbaye belge et vous demande s'il peut faire quelque chose d'autre pour vous. Il a bien compris que vous êtes sur une nouvelle affaire. Il est impressionné en apprenant que vous enquêtez sur la mort de Louis Dattaque. Il a lu la nouvelle sur Internet ce matin, mais il ignorait, comme tout le monde, qu'il s'agissait d'un meurtre. Il est tout excité à l'idée de vous aider à résoudre un mystère aussi prestigieux. Vous lui parlez du poignard qui a été retrouvé dans le corps de Louis Dattaque.

- Un kriss, tu dis ? L'assassin a voulu faire dans le romanesque !

- Restons, nous, terre à terre.

- Eh bien, c'est un produit assez courant sur le marché parallèle, ma foi.

- Ah bon ? Tu en vois beaucoup ?

- Oui, oui. J'en vois souvent en vente sur le Web, sur les sites clandestins. C'est une arme pour faire de l'esbroufe. Les acheteurs sont souvent des producteurs de films indépendants, style série Z.

- C'est une arme de cinéma ? répétez-vous, presque pour vous-même.

- Euh, tu peux quand même tuer avec, hein ! Y a aussi un ou deux fans d'Ozzy Osbourne qui en achètent pour égorger des poulets.

- Tu saurais, grâce à tes contacts, retrouver la piste de l'acheteur d'une telle arme ?

- Si tu as un numéro de série, oui. Sinon, laisse tomber. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin.

Vous soupirez de dépit. Cette piste se referme.


Si vous avez pris des photos ce matin et souhaitez les lui montrer, rendez-vous au 759.

Pour lui demander des renseignements sur le côté obscur de l'industrie de l'armement, rendez-vous au 304.