La Passat de Lord s'est arrêtée une rue plus loin. Le moteur tourne encore. Une attaque spectaculaire se déroule en ce moment même à une cinquantaine de mètres, mais cela n'a pas l'air d'émouvoir les occupants du véhicule. Vous jetez à nouveau un il en direction du convoi. La fumée se fait de plus en plus dense et vous avez du mal à distinguer ce qu'il se passe. Vous avez l'impression que des soldats errent dans ce brouillard. Vous entendez tout à coup un grand bruit de moteur du côté de la berge puis, dans la seconde, vous voyez un homme habillé en costume surgir d'une rue adjacente. Il vient des quais et il monte précipitamment à l'intérieur de la berline. Vous n'avez pas eu le temps de mémoriser les traits de son visage. La voiture de Delmas démarre au quart de tour et s'en va ! Il ne faut pas le lâcher !
Hélas, vous venez à peine de remettre le contact qu'une escouade de militaires débaroule devant vous et, mitraillettes aux poings, vous somme de vous arrêter et de descendre de voiture. De bien mauvaise grâce, vous obtempérez, conscient de la menace. Vous tâchez d'expliquer qui vous êtes, mais ils ne veulent rien entendre. Sans ménagement, ils vous plaquent contre votre capot. Vous voilà traité comme un vulgaire malfrat, pendant qu'un roi du crime met les voiles. C'est rageant ! Vous êtes dans une situation pour le moins délicate quand Montanes arrive et intervient :
- C'est bon, relâchez cet homme. Je le connais, ce n'est pas lui notre agresseur.
Les militaires relâchent leur prise et vous vous redressez, indigné d'avoir été traité de la sorte. Mais Montanes n'est pas d'humeur à vous présenter des excuses :
- Vous pouvez m'expliquer ce que vous fichez là, Jacket ?
- Mon enquête, pardi. Je suivais un suspect et c'est lui qui m'a amené jusqu'ici.
- Un suspect ? Quel suspect ?
- Je vais vous le dire, mais d'abord, dites-moi ce qu'il s'est passé ici.
- Ce convoi transportait le prototype MB409201. L'Agent X l'a attaqué, il s'est emparé du prototype et il a réussi à filer. Il y a plusieurs morts parmi les soldats. C'est pour cela qu'ils sont à cran.
- Je comprends...
- J'étais convaincu que X tenterait un coup ce matin, je m'étais préparé et, je ne sais comment, ce satané espion a encore réussi à s'en tirer. Cet homme est le Diable ! Je ne suis pas certain d'avoir compris comment il a fait.
- Mais êtes-vous seulement sûr qu'il s'agissait de X ?
- Oh que oui. Je l'ai vu ! J'ai croisé son regard à travers le masque de carnaval vénitien qu'il portait. Votre thèse comme quoi Bolet était l'Agent X a fait long feu. Bon, je dois immédiatement faire poster des barrages pour essayer d'intercepter notre ennemi. C'est maintenant ou jamais pour l'attraper. Puisque vous êtes là, vous n'avez qu'à venir avec moi. Je dois voir Cardoze pour vérifier comment il compte mailler le secteur. Vous me direz qui vous suiviez ce matin.
Lord vous a échappé, ainsi que le passager qu'il a pris avec lui. Mais vous pourrez le suivre plus tard grâce au bip-espion. Pour l'instant, vous emboîtez le pas du commandant du contre-espionnage. Notez le mot-code "LORLIM" dans votre Journal d'Enquête et rendez-vous au
440.