Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 98

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Le couloir que vous remontez rejoint le hangar principal, là où X vous a parlé. La police est là, dehors, tout autour du bâtiment. Cardoze a bien fait son travail. Par où un esprit rusé comme l'Agent X songerait-il à s'enfuir se sachant pris au piège ? Soudain, sur votre gauche, vous entendez un bruit de moteur. Vous foncez dans cette direction. Vous prenez par la gauche quand le couloir bifurque et déboulez dans un petit hangar à bateau, construit en mordant sur le fleuve. Le store métallique qui le fermait est levé. L'eau est agitée de remous et d'écume. Vous voyez un hors-bord s'éloigner à pleine vitesse à l'horizon. Malgré la distance déjà importante, vous croyez distinguer à son bord Mlle Zadilova, ainsi qu'une silhouette noire à côté d'elle. L'un des ninjas ? Ou bien X en personne...? En tous cas, c'est trop tard, ils seront impossibles à rattraper.


C'est alors qu'éclate une violente explosion ! Les murs de l'entrepôt en tremblent. Vous rebroussez chemin et gagnez le hangar en toute hâte, avec le pressentiment qu'il est arrivé une catastrophe. Lorsque vous arrivez, vous avez tout juste le temps de voir le 4x4 noir et le break Volkswagen partir en trombe, protégés derrière le camion. Ils essaient de sortir en force et de franchir le cordon de police... À en juger la puissance de l'explosion, ils ont recouru à l'artillerie lourde. Il faut espérer que les renforts appelés par le commissaire sont nombreux. L'inévitable fusillade éclate. Le camion se fraie un chemin en cognant les voitures de police comme si elles n'étaient que de simples barrières. L'une d'elle, à l'entrée, n'est plus qu'une carcasse en flamme. Vous savez maintenant ce qui a explosé.

Les policiers, dépassés et apeurés par les événements, courent s'abriter où ils peuvent. L'un d'eux tire sur le 4x4 et sur le break mais ses balles ricochent : ce sont des véhicules blindés aux vitres pare-balles. Le sinistre convoi parvient à forcer le passage et prend le large. Les policiers mettent du temps à se remettre de leurs émotions et se lancent à sa poursuite trop tard. Cardoze demande de toute urgence tous les renforts possibles afin que des barrages soient disposés partout ; l'ennemi ne doit pas sortir de la ville.


Lorsque le calme est revenu, les policiers investissent l'entrepôt. Cardoze est content de vous retrouver vivant ; il vous sert fort dans ses bras, ce qui vous prend de cours, il faut dire.

- Ces gars sont des mabouls ! vous dit-il vivement. Ils nous ont tiré dessus au lance-roquette !

Il vous raconte ce qu'il a fait depuis que vous l'avez quitté. Bien sûr, il a entendu la fusillade entre les ninjas de l'Agent X et les sbires de Lord, mais il ne pouvait pas intervenir de suite car les renforts ont mis du temps à arriver. En effet, il a cherché à joindre Montanes pendant un long moment, mais sans succès. Il a fini par appeler l'un de ses hommes réquisitionnés qui lui a dressé le topo : Montanes les a envoyés par petits groupes aux quatre coins de la ville puis il a disparu de la circulation.

- Son téléphone sonnait continuellement occupé, maugrée Cardoze. Il a dû passer l'après-midi le portable vissé à l'oreille. Alors que s'il avait décroché j'aurais pu lui dire que l'homme qu'il recherchait était ici même... Quelle ironie...! En tous cas, ordres du contre-espionnage ou pas, j'ai fait rappliquer mes gars ici.

Il vous explique avoir fait disposer la dizaine de voitures disponibles autour du bâtiment puis fait donner l'assaut. Le store métallique du hangar s'est levé et ils ont alors été surpris par... un tir de roquette ! La carcasse en flammes que vous avez vue, c'était la voiture de police qui a été prise pour cible... Comment pouvait-on imaginer avoir à faire face à une telle puissance de feu ? Il espère que ces canailles se feront prendre à l'un des barrages qu'il a fait placer. Vous lui dites qu'il doit aussi contacter la police fluviale ; elle a un hors-bord à intercepter.


Les policiers de la brigade scientifique grouillent de partout dans l'entrepôt. Ils photographient les cadavres et prélèvent des indices sur eux, avant qu'ils ne soient emmenés à la morgue. Vous racontez à Cardoze tout ce qu'il vous est arrivé et comment Nelson Delmas et ses hommes ont trouvé la mort.

- Après Louis Dattaque il y a quatre jours, c'est l'autre grand PDG de l'armement qui est assassiné à son tour, constate le commissaire. La presse va faire ses choux gras de cette histoire...

Tout en parlant, vous parcourez l'entrepôt de long en large, maintenant que vous avez la liberté de le faire. Les policiers ouvrent les caisses stockées ici : elles s'avèrent toutes vides, ce qui vous paraît très curieux. Pourquoi vos ennemis s'amusaient-ils à charger des caisses vides dans leur camion ? Vous montez sur la passerelle où se trouvait l'Agent X lorsqu'il s'est adressé à vous. Elle se termine par une grande salle pleine d'ordinateurs, d'écrans et de consoles de contrôle, le tout piloté par une table de mixage comme dans les régies de télévision. Au vu des accessoires entassés ici (micros, caméras, mannequins...), vous en déduisez que ce lieu devait être un ancien studio d'enregistrement de cinéma. Ce qui explique comment X a pu s'exprimer en déformant sa voix.


Le SAMU est arrivé pour emmener les policiers blessés à l'hôpital. Déjà des journalistes sont sur place. Les hommes du commissaire ont intercepté Robert Bolet alors qu'il tentait pitoyablement de s'enfuir, les menottes toujours aux poignets.

- J'allais me mettre à l'abri, se défend-il.

Mais vous dites qu'il est mêlé à cette histoire et qu'il faut le placer en garde à vue, une nouvelle fois. Conduit à l'intérieur d'une voiture de police, l'homme d'affaire paraît nettement moins contrarié cette fois-ci, s'estimant heureux de s'en être sorti vivant. Notez le mot-code "COLPRI" dans votre Journal d'Enquête.


C'est alors que, fendant la foule des curieux et des reporters, le commandant Montanes vient vous retrouver. Il arrive bien tard... Il dit avoir accouru sur les lieux sitôt averti des événements. Il est effaré que vous ayez trouvé l'Agent X, alors que lui l'a cherché partout depuis le début d'après-midi. Lorsque vous lui dites avoir vu Mlle Zadilova et une autre personne s'enfuir en hors-bord, il soupire de résignation :

- Si c'était X, il sera difficile à attraper. Il va m'échapper une fois encore...

- Mais bon sang, Montanes, s'énerve Cardoze, vous avez du culot de vous plaindre ! Vous auriez pu être là et nous aider ! Vous pouvez me dire ce que vous fichiez ?! J'ai essayé de vous joindre pendant des heures !

- Adoptez un autre ton avec moi, commissaire, je vous prie. Les émotions vous font perdre votre sang-froid. Je menais mon enquête, voilà tout. J'avais besoin que vos hommes quadrillassent la ville pour limiter les mouvements de mon ennemi. Je sentais être sur la bonne piste, à tort, on dirait. Vous auriez pu me dire que X était là ! J'aurais alors fait intervenir l'armée. S'il y a un responsable de ce fiasco, c'est vous !

- Si vous commenciez par nous dire, vous, qu'elle était votre piste ? intervenez-vous avant que Cardoze n'explose et ne commette une agression susceptible de nuire à sa carrière.

- Pourquoi le devrais-je ? Je suis officier du contre-espionnage. Je n'ai de comptes à rendre qu'à mon directeur et à mon ministre de tutelle. D'ailleurs, ce dernier présidera une réunion de crise demain matin. Votre présence y est exigée. J'espère pouvoir lui annoncer que j'ai repris ces véhicules et ce hors-bord que vous avez laissés s'échapper. Ce qu'il s'est passé cet après-midi est un grand pas de fait. La partie de jeu de société dont je vous parlais a eu lieu. C'est grâce à elle que je vais résoudre cette énigme.

- Mais quel bougre de c.. ! s'emporte le commissaire alors que Montanes s'est éloigné. Nous avons fait son boulot et en plus, il est pas content ! Je parie qu'il va faire croire au Ministre que c'est lui qui a tout fait !

- Nous avons fait notre devoir jusqu'à présent. Continuons sans nous préoccuper des excès d'un jaloux.

Lorsque vous revenez au commissariat, vous apprenez que l'on a perdu toute trace du camion, des voitures ou du hors-bord. Les patrouilles lancées à leur poursuite ne comprennent pas. Personne ne les a vus sortir de la ville ou sillonner le fleuve. Ils se sont tous volatilisés. Et vous n'êtes pas au bout de vos peines.


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