Le commissaire vous remet une copie du rapport d'autopsie. Compte tenu du statut de la victime, l'examen du cadavre a été effectué en priorité absolue ce matin et, de ce fait, vous disposez d'un rapport passablement complet. Louis Dattaque a été tué par derrière, d'une balle tirée à bout portant avec un pistolet équipé d'un silencieux. Ce qui expliquerait pourquoi le garde du corps n'a rien entendu. C'est le coup de feu qui a provoqué la mort. L'arme du crime n'a pas été retrouvée.
- Ce n'est donc pas avec le poignard que Mr Dattaque a été tué, précise Cardoze. La lame a été plantée dans la gorge après que la victime a été abattue. Aucune empreinte digitale suspecte n'a été relevée sur le manche. Le tueur portait sans doute des gants. Pour l'instant, nos experts scientifiques n'ont trouvé sur les lieux et sur le cadavre aucune fibre ou trace d'ADN de personnes extérieures à l'entreprise.
Vous pouvez ranger cette copie du rapport dans la poche de votre imperméable (et dans votre Journal d'Enquête).
- Le kriss a été analysé ? voulez-vous savoir.
- J'ai fait envoyer l'arme au labo. On arrivera peut-être à remonter jusqu'à l'armurerie ou la coutellerie où elle a été achetée. Mais je ne fonde pas trop d'espoir sur elle. Je serais étonné que nous ayons affaire à un assassin qui laisserait exprès derrière lui une preuve pour qu'on le retrouve.
Le policier semble un peu dérouté :
- Je ne sais pas vraiment ce que ce poignard vient faire là. L'assassin l'a planté dans la gorge de sa victime après l'avoir tuée. Je ne pense pas qu'il ait voulu faire croire que c'était l'arme du crime, il ne doit pas être si bête. Cela ressemblerait plutôt, comme je l'ai dit, à une façon de signer son forfait.
- Le kriss possède-t-il une marque de reconnaissance quelconque ? demandez-vous à tout hasard.
- Non, sa lame est en acier uni, et son manche est noir et lisse, couvert d'inscriptions cabalistiques.
- Si le X tracé sur le mur est bien une signature, vous avez une idée de ce qu'elle signifie ? qui s'adresserait-elle ?
- J'en sais fichtre rien ! On en revient toujours à la même question : quel est le mobile ? Espionnage, passionnel, politique ? Je pencherais pour le premier vu que le coffre-fort a été volé. Mais ça ne colle pas avec la mise en scène. Les espions cherchent la discrétion plus que tout. Lequel serait assez extravagant pour signer d'un X de sang sur le mur ? moins que tout ceci ne soit qu'un leurre pour nous embrouiller.
La piste espionnage vous intéresse. Vous vous tournez vers Laurent :
- À part FBSA, votre concurrent au niveau national, qui d'autre peut-on suspecter d'espionnage envers Dattaque Industries ?
- Toutes les entreprises d'armement du monde ! Notre savoir-faire en matière nucléaire suscite la convoitise. Notre société entretient un partenariat privilégié avec l'État, pour qui nous développons des projets top secret, afin que la Défense Nationale reste l'une des meilleures du monde.
- Tu parles d'espionnage économique, mais, vu la violence du meurtre, je pensais à un espionnage plus dangereux...
- Mr Dattaque victime d'un espion travaillant pour une puissance étrangère ? Oui, tu as raison : un certain nombre de pays belliqueux seraient prêts à payer le prix fort à qui leur vendrait les secrets militaires de notre nation.
- Si c'est le cas, notre enquête s'annonce risquée, soupire Cardoze.
- L'armement est un secteur économique qui flirte par définition avec les milieux sales, explique Laurent. Certaines entreprises du secteur aiment diversifier leur clientèle et n'hésitent pas à vendre à des mafias, à des guérillas ou des terroristes, pour arrondir leurs fins de mois. Mais je peux vous jurer devant Dieu que jamais Dattaque Industries n'a trempé dans une combine de ce genre. Elle n'a jamais eu d'autres clients que des États, pour équiper leurs armées ou leurs polices. Mr Dattaque tenait trop à cette probité, à cette irréprochabilité. C'est pour ça que Nelson Delmas, le PDG de FBSA, était son ennemi juré. Ils ne se haïssaient pas seulement parce qu'ils étaient concurrents.
- Sous-entendez-vous que Louis Dattaque reprochait à Delmas d'être peu honnête ? demande le commissaire.
- Il disait carrément qu'il était véreux jusqu'au trognon !
- Vous pensez que Delmas pourrait être mêlé à la mort de Dattaque ?
Loyson vous jette un regard furtif, que Cardoze ne décèle pas.
- Je ne peux rien affirmer sans preuve, finit-il par répondre.
Vous savez qu'il le pense fortement.
Vous avez tous fini votre plat, le dessert arrive. Le commissaire vous regarde alors et vous demande :
- Après cette matinée d'enquête, vous ne nous avez pas dit si vous aviez découvert quelque chose d'intéressant, Jacket.
Si vous avez parlé à Anne-Sophie Dattaque, rendez-vous au
884.
Si vous avez le mot-code COMPFI, rendez-vous au
811.
Si vous avez le mot DESACC, rendez-vous plutôt au
577.
Si vous avez pris des photos ce matin et souhaitez les montrer au commissaire, faites-le au
417.
Sinon, vous vous contentez de dire avoir exploré quelques pistes sans que cela ne donne grand-chose ; finissez votre dessert et rendez-vous ensuite au
790.