La réceptionniste, bien embêtée, vous dit que son patron est actuellement en conférence et ne peut pas vous recevoir. Mais vous pouvez attendre qu'il ait terminé dans un petit salon de réception du rez-de-chaussée. Vous l'y suivez et commencez à y patienter. Le salon n'est pas très bien éclairée, mais dispose d'un sofa confortable.
Vous êtes curieux de voir la réaction de Delmas quand vous allez lui apprendre que l'Agent X, son ennemi juré, n'était autre que l'un de ses serviteurs qui le doublait sous-main, et que ce dernier veut témoigner contre lui.
Au bout d'une demi-heure d'attente, c'est Anatole Sorche, le chauve et costaud chef de la sécurité, qui vient vous trouver.
- La conférence de Mr Delmas est-elle déjà finie ? lui demandez-vous.
- Petit crétin, siffle-t-il avec son accent slave.
Un sourire malveillant déforme alors son ignoble face balafrée et, avant que vous n'ayez pu réagir, il vous assène un violent coup de poing dans l'estomac ! Vous vous écroulez sur la moquette, le souffle coupé par la douleur fulgurante. Il n'y est pas allé de main morte, le sauvage !
- Le patron n'a pas envie de se laisser importuner par les insectes puants dans ton genre. Il m'a envoyé te dire qu'il ne pourra pas te recevoir. Mais je vais te tenir compagnie, qu'en dis-tu ?
Vous essayez de rassembler vos forces, mais le vil faquin vous envoie un méchant coup de pied dans l'abdomen, alors que vous êtes encore à terre. Vous en vomissez votre hamburger. Ce n'était pas une si bonne idée de vous empiffrer avant de venir... Vous auriez dû vous y attendre. Lord n'allait pas faciliter la vie à quelqu'un qui le met en danger.
Heureusement pour vous, votre calvaire ne dure pas trop longtemps : alarmée par vos cris, la jolie réceptionniste est venue voir si tout allait bien. Surpris par son intrusion, Sorche explique que vous avez été pris d'un malaise. Vous sautez sur l'occasion :
- Mr Sorche... al... allez-moi chercher de l'eau, s'il vous plaît. Ma... Mademoiselle... va rester à mes côtés.
De mauvaise grâce, le balafré sort de la pièce. Vous ne le reverrez pas revenir. La demoiselle est très attentionnée. Elle vous fait asseoir doucement dans le sofa en vous tenant par l'épaule. Puis elle s'assied à côté de vous en vous passant la main sur le front. Vous prenez le temps de la regarder : c'est une mignonne blondinette.
- C'est cette brute qui vous a fait ça ? demande-t-elle, le visage maussade des gens qui ne sont pas dupes.
Vous opinez du chef.
- Je devine que dans cette entreprise, il y a des choses pas catholiques qui se trament, vous confie-t-elle. Mais lorsqu'on manque de courage, on préfère souvent fermer les yeux...
- Vous pouvez demander à quelqu'un d'autre d'être courageux pour vous. Si vous savez quelque chose de compromettant pour Nelson Delmas, vous pouvez me le dire. Il ne saura pas que ça vient de vous.
- Oh si, il saura.
- Bah, de toutes façons, j'ai fait arrêter ce matin l'un de ses éminents complices. Il va bientôt tomber, vous savez. D'ailleurs, en tant que réceptionniste, vous avez déjà dû voir passer à votre accueil le criminel dont je parle : Robert Bolet, l'ex directeur adjoint de Dattaque Industries.
- Ce nom ne me dit rien.
- Suis-je bête ! Ses amis gênants, il doit les faire entrer par des accès moins voyants que l'entrée principale.
- Pas tous ses amis gênants, il faut croire. J'ai souvent vu passer Mr Popinski. Tout le monde sait que ce businessman russe sent la mafia à plein nez.
Vous devisez encore un moment avec votre sauveteuse, qui vous dit se prénommer Blandine. Quand vous parvenez à vous remettre sur les pieds, elle veut vous appeler un taxi. Vous lui dites avoir votre propre véhicule. Elle vous accompagne jusque dehors, où vous la remerciez chaleureusement pour tout. Vous lui conseillez la prudence avant de regagner votre 106.
Le soleil d'été lambine encore dans le ciel, caché par le sommet des immeubles de votre quartier ; c'est une soirée claire. Notez 1 trajet de voiture dans votre Journal d'Enquête. Vous avez la possibilité de faire un arrêt à une station-service pour remettre un peu de carburant dans votre réservoir : pour 3 payés, diminuez de 1 le nombre de trajets de voiture dans votre Journal d'Enquête (total négatif possible, pour un minimum de -30 correspondant à la capacité de votre réservoir). Paiements par cartes ou en espèces acceptés. Vous pouvez également passer au distributeur bancaire pour retirer en liquide une somme sur votre compte. Enfin, si vous avez le mot-code SAFILA, effacez-le de votre Journal d'Enquête.
Vous regagnez votre cabinet en songeant à votre repas. Votre douleur à l'estomac vous a quelque peu coupé l'appétit. Cela risque de bien tomber : vous reste-t-il encore le poulet-mayonnaise dans votre frigo ? Pas de quoi vous goinfrer, en tous cas.
C'est la dèche.
Il y a des jours où la vie n'est pas forcément rose. Cette journée avait pourtant plutôt bien commencé. Quel malheur vous attend-il encore ?
Rendez-vous au
270.