Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

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Le centre commercial n'est guère plein à cette heure matinale, en milieu de semaine. Décoré par de nombreuses plantes vertes, il s'étend sur plusieurs étages qui, autour d'un patio central, forment autant de mezzanines reliées entre elles par des escalators. Le café où vous avez rendez-vous se situe au rez-de-chaussée. Cardoze et vous êtes un peu en avance, alors vous vous attablez en attendant Didier Dattaque.

- Je veux l'interroger sur des déclarations qu'il a faites à la presse hier soir, vous explique le commissaire. J'ai déjà enquêté sur des meurtres compliqués dans ma carrière. Ce qui m'a permis de les résoudre, c'est de comprendre la psychologie des personnes formant l'entourage de la victime. Et ce Didier Dattaque m'a l'air d'un sacré lascar. Il a la réputation d'être un fils à papa, dandy et oisif. Et voilà qu'hier il a déclaré vouloir succéder à son père à la tête de la firme. Rien que ça !

Cette révélation vous étonne. Cardoze poursuit :

- Et, d'après mes renseignements, il aurait déjà une bonne partie des actions nécessaires à son dessein.

Une serveuse accorte vient prendre vos commandes. En policier consciencieux, votre interlocuteur demande un jus d'orange. Pas d'alcool pendant le service. Pour faire bon genre, vous commandez vous aussi un jus de fruit. De toutes façons, la tequila ne vous réussit pas.

- Au fait, je ne vous en ai pas reparlé, reprend le commissaire. Mes hommes ont retrouvé la véritable arme du crime hier. J'avais vu juste : l'assassin l'avait laissée au building Dattaque. Elle était cachée dans la chasse d'eau d'un WC. C'est un pistolet de marque yougoslave, un modèle connu de la mafia russe.

- Qu'en déduisez-vous ?

- Nous avons affaire à un esprit roué. Le kriss planté ostensiblement dans la gorge de la victime n'était là que pour attirer l'attention, grâce à son look inhabituel. Pour faire diversion. Pour faire croire qu'on avait l'arme du crime alors qu'en fait non ; et pendant ce temps le coupable pouvait se débarrasser de la vraie.

- Pourquoi ne l'a-t-il pas emportée avec lui ?

- Il avait peur d'être fouillé à la sortie, pardi ! Ce qui veut dire que, après son crime, notre homme est resté dans le bâtiment. L'hypothèse de l'assassin qui entre par la fenêtre, à laquelle je n'ai jamais cru une seconde, est caduque. C'est donc soit Nache qui a fait le coup, soit quelqu'un qu'il a laissé entrer. J'ai eu du nez de le placer en garde à vue. Hélas, ce petit crétin de Didier Dattaque a trouvé bon de l'en faire sortir hier après-midi en payant sa caution. C'est aussi de cela que j'ai envie de lui causer ce matin ! Je me demande à quel jeu il joue. Mais chut ! le voilà. (et, tout surpris, Cardoze ajoute :) Ça alors, Nache est avec lui !

Vous tournez la tête et voyez arriver Didier à l'autre bout de la galerie marchande. Le jeune homme est vêtu d'un costume cravate marron et d'une cravate bleue du plus mauvais goût. Ses cheveux bruns sont impeccablement peignés : il a envie de faire bonne impression, on dirait. Il est suivi comme son ombre par Thomas Nache. Taillé comme une armoire à glace, il fait bien une tête de plus quand il est à côté de Didier. Il passe nonchalamment sa main dans ses cheveux blond cendré mais, en bon garde du corps, il jette sans cesse des regards inquiets autour de lui.

- Il assurait la protection du père, à partir d'aujourd'hui ce sera celle du fils. J'avais peur qu'il ait pris la fuite sitôt sorti de garde à vue. Le juge m'a permis de mettre ses téléphones sur écoute ce matin, mais je préfère autant ne pas le lâcher de visu.

- Vous avez pu éplucher ses relevés téléphoniques d'hier ?

- Il a juste appelé Didier. À partir de ses téléphones connus, tout du moins.

- Nous allons pouvoir les interroger tous les deux à la fois.


Les deux hommes vous ont repérés et viennent à votre rencontre. Tout à coup, une violente détonation retentit ! Un coup de feu ! Les badauds venus faire du shopping se mettent à hurler et se jettent à l'abri.

- D'où est parti le coup de feu ? hurlez-vous à Cardoze, tout en jetant des regards circulaires.

- Je n'en sais rien ! Mais regardez l'impact sur le sol : c'est Didier qu'on veut tuer ! Le tireur a manqué sa cible, mais rien ne dit qu'il ne va pas faire feu de nouveau.

Vous voyez le fils Dattaque recroquevillé sur le sol. Nache fait barrage avec son corps. Mais ils forment une cible facile.

- Ne restez pas là ! leur crie le commissaire. Mettez-vous à couvert !

Nache fait lever un Didier tétanisé d'effroi et l'entraîne avec lui en courant vers l'entrée d'un magasin où ils pourront s'abriter. C'est alors qu'un second coup de feu retentit ! Nache pousse un cri et s'effondre de toute sa masse sur le sol. Il a fait opposition avec son corps devant Didier et c'est lui qui a encaissé la balle.

Cette fois, vous avez repéré le tireur : il est au 1er étage. Il était dissimulé derrière une série de panneaux publicitaires. Se sentant repéré, il sort de sa cachette, un fusil de tireur d'élite à la main, et s'enfuit à toutes jambes !


Vous lancez-vous à sa poursuite ? (rendez-vous pour cela au 752)

Vous précipitez-vous auprès de Nache pour voir s'il peut être sauvé ? (rendez-vous au 271)

Si vous avez un téléphone portable, appelez-vous tout de suite le SAMU ? (rendez-vous au 617)