Votre accusation stupéfait tout le monde, à commencer par votre ami, qui s'attendait à tout sauf à cela.
- C'est une blague, Nils ? C'est moi qui t'ai engagé ! Je ne t'aurais pas pris si c'était moi le coupable !
À côté de lui, Anne-Sophie se dit scandalisée, tandis que Didier, lui, paraît amusé que vous discréditiez quelqu'un qu'il ne porte pas dans son cur. On attend que vous vous expliquiez :
- Pourquoi une entreprise du standing de Dattaque Industries n'a-t-elle pas engagé un détective de renom, ce que je ne suis pas, j'en suis conscient ? Ce n'est pas à cause des honoraires élevés, la firme a les moyens. Et le meurtre du grand PDG était un crime suffisamment grave pour se permettre la dépense. Non, si c'est moi qui ai été embauché, c'est parce que le PDG par intérim ne voulait pas risquer que des soupçons pesassent sur lui. Il a donc recruté un détective
pas encore connu, un ami d'enfance de surcroît, et assez fauché pour qu'il fasse traîner son enquête le temps de toucher un maximum d'argent. Seulement voilà, ce n'est pas de cette trempe que je suis fait.
- Tu n'y es pas ! se défend Laurent. C'est le Premier Ministre lui-même qui m'a demandé, quand je lui ai téléphoné pour lui apprendre le meurtre, de faire appel à un détective peu en vue pour détourner les soupçons de la presse et des concurrents étrangers de Dattaque Industries. Si on avait vu un célèbre détective débarquer, les journalistes auraient deviné que la mort de Mr Dattaque n'était pas purement médicale, et nos concurrents auraient pu exploiter cette nouvelle pour nous nuire. (il regarde alors Montanes :) On devait m'envoyer le meilleur agent du Ministère de l'Intérieur pour enquêter sur cet assassinat.
Montanes, le torse bombé, et le Ministre confirment.
- Et puis, je n'aurais pas engagé un vieil ami. J'aurais eu trop peur de me trahir.
- Lorsque l'Agent X a tué Nelson Delmas devant moi hier, rétorquez-vous, il a insisté sur le fait qu'il voulait prouver à Lord, son rival, que c'était lui le meilleur espion du monde. C'est un trait de caractère que j'ai pu constater chez X : il aime prouver sa supériorité. Quoi d'étonnant, alors, qu'il aille jusqu'à embaucher l'un de ses anciens amis comme détective ? (vous regardez Laurent dans les yeux :) Quand nous étions en classe, tu étais déjà arrogant. C'est la première image que je me suis rappelée de toi le matin où tu m'as téléphoné. Tu voulais me prouver combien tu m'étais supérieur. Mais hier, à l'entrepôt, tu as rechigné à me tuer. Un acte de sentimentalisme qui va te coûter cher.
Montanes vient à la rescousse de votre accusé. Il se fait fort de démonter votre théorie :
- Depuis le temps que l'Agent X est à l'uvre, il doit être plus vieux que le jeune Loyson.
- Vous ne trouvez pas, justement, que son ascension est pour le moins fulgurante ? Être PDG d'une société d'armement à cet âge, comment est-ce possible ?
- C'est... c'est parce que j'étais le chouchou de Mr Dattaque, confesse votre ami, rouge comme une pivoine.
- De toutes façons, votre suspect a un alibi en béton, Jacket : il était au conseil d'administration hier après-midi, devant de nombreux témoins, alors que l'Agent X était au même moment à son QG. Il vous a même parlé, Jacket ! L'auriez-vous déjà oublié ?
Que répliquez-vous ?
Que ce n'était pas Laurent au conseil d'administration, mais une personne déguisée ? (rendez-vous au
231)
Que X ne se trouvait pas physiquement à l'entrepôt, en réalité ? (rendez-vous au
712 si vous avez le mot-code PRIZAD, ou au
362 si vous n'avez pas ce mot)