- Un détective sans voiture... J'aurais dû me douter que vous étiez sans le sou ! fulmine le taximan. Vous avez voulu me rouler ! Mais l'histoire retiendra que jamais Kakou le Voyou n'aura laissé quiconque se payer sa tête !
D'un caractère manifestement impulsif, il vous tombe dessus à bras raccourcis, déterminé à vous refaire le portrait. Pris par surprise, vous vous faites violemment explosé la caboche à coups de torgnoles sévèrement assénées. Le nez en sang, vous tombez à moitié KO sur le bitume. Vous entendez vaguement le taxi de votre agresseur démarrer en trombe et vous tombez dans les vapes.
Vous reprenez connaissance dans l'ambulance qui vous conduit à l'hôpital. Les brancardiers vous expliquent que c'est le commandant Montanes qui, en vous trouvant assommé et ruisselant de sang, a tout de suite fait appeler le SAMU. Vous avez le nez cassé, et peut-être même un traumatisme crânien, car vous êtes mal retombé. Vous allez devoir faire des radios à l'hôpital.
Il est midi passé quand ces examens s'achèvent enfin. Le diagnostic des médecins est formel : il va vous falloir rester l'après-midi et la nuit en observation, au minimum. La mignonne infirmière qui vient dans votre chambre s'assurer que vous ne manquez de rien dit qu'elle vous trouve charmant, même avec un plâtre sur le nez.
- Celui qui vous a esquinté comme ça devait vraiment être en pétard, dites, fait-elle remarquer candidement.
Avant de pouvoir prendre votre repas, vous avez une visite. Le commissaire Cardoze est venu voir si vous alliez bien. Il vous assure qu'il va lancer des recherches pour faire appréhender ce malotru de Kakou.
Il vous explique que c'est la panique en ville, suite à cette attaque spectaculaire et dévastatrice. Tout le quartier des quais est paralysé.
- Montanes vous a-t-il expliqué comment X s'y est pris pour réussir son coup ? tenez-vous à savoir.
- L'espion avait un complice infiltré : un militaire félon qui, à l'aide de fumigènes toxiques, a mis ses camarades hors de combat et s'est enfui au nez et à la barbe de tout le monde avec le prototype. Hélas pour lui, son employeur l'a tué d'une rafale de pistolet-mitrailleur avant de disparaître. Le cadavre a été retrouvé sur les lieux de l'attaque.
- Est-on sûr que c'est bien X qui a fait le coup ?
- Notre allié du contre-espionnage m'a dit qu'il a vu notre homme : il était vêtu de noir et portait un masque vénitien qui lui cachait le visage. Il a repéré que sa main était agitée d'un tic nerveux et il a aussi entendu son complice l'appeler "Mr X". Ce serait donc bien notre espion légendaire qui aurait fait le coup. Et en personne.
- Il sait comment X s'est enfui ?
- Il a entendu un moteur, celui d'une moto, m'a-t-il dit. Il n'en sait pas plus. Il suffoquait trop à cause du gaz.
- Comment X savait-il que le prototype serait convoyé
ce matin ? Et comment connaissait-il l'itinéraire du convoi ? C'est son militaire de comparse qui le lui a dit ?
- D'après Montanes, non. Seuls le gouvernement, son service, certains hauts gradés de l'État-major, ainsi que les membres les plus hauts placés de Dattaque Industries étaient au courant.
- Ce qui veut dire que X a une taupe parmi ces gens-là, en déduisez-vous. Ou même qu'il fait partie d'entre eux...
Vous demeurez songeur. Cette fois, vous sentez que la fin de votre enquête approche. Maintenant, votre adversaire dispose des plans ET du prototype du système de défense. Rien ne peut désormais l'empêcher de livrer à l'ennemi ces secrets vitaux pour la sécurité du pays. Il ne reste plus beaucoup de temps avant qu'il ne disparaisse de la circulation, avec son précieux butin. Et vous, vous êtes cloué sur ce lit d'hôpital...
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537.