Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 314

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Vous vous dissimulez derrière une large plante et attendez, immobile dans le noir. Au bout d'un quart d'heure, vous commencez à trouver le temps long. Après une demi-heure, vous avez de quoi vous demander si vous avez fait le bon choix. C'est alors que vous entendez des bruits de pas. On vient.

C'est un homme, en smoking, mais impossible de distinguer son visage dans l'obscurité. Il ne cherche pas à marcher furtivement, comme le faisait l'ombre ; son allure est normale, bien que prudente. Il n'a pas l'air de vous avoir vu. Il entre dans la bibliothèque mais ne prend pas la peine d'allumer. Il tient donc à rester dans la pénombre ? C'est étrange. Qui cela peut-il bien être ? L'Agent X, lui, enfin ? Vous allez vous relever quand vous entendez quelqu'un d'autre arriver par ici, aussi restez-vous derrière votre plante, sans plus bouger.

Vous reconnaissez la respiration poussive de Sakadov avant même de voir apparaître sa silhouette dodue. Il ne vous voit pas, il semble préoccupé. Il sort ses clefs et déverrouille la deuxième porte, celle tout juste à droite de la bibliothèque. Elle semble donner sur son bureau, d'après ce que vous avez pu apercevoir avant qu'il ne la referme derrière lui, à clef. De plus en plus étrange.

Vous sortez de votre cachette et approchez. Vous croyez entendre une conversation dans le bureau de l'ambassadeur, mais seul le son de sa voix vous parvient. Est-il au téléphone ? Vous collez l'oreille à sa porte.

- Ainsi Buchanan avait vu juste, s'exclame-t-il. Vous étiez l'un des nôtres. Finement joué de votre part !

Puis il baisse la voix. Vous collez l'oreille plus fort mais vous ne saisissez aucun mot.


Soudain, des cris retentissent dehors ! Suivis de violents bruits de lutte. Une bagarre a éclaté dans les jardins ! Les lumières de votre couloir s'allument. Il ne faut pas que vous restiez ici ou vous allez être repéré ! Vous avez juste le temps d'entendre, dans le bureau, une explosion sourde et le bruit d'une fenêtre qui s'ouvre, avant que vous ne vous ruiez dehors. Là, vous êtes assailli par une épaisse fumée irritante. C'était ça, l'explosion : une capsule fumigène ! Vous essayez immédiatement de repérer quelle fenêtre dans le mur est celle du bureau de Sakadov et vous apercevez alors, surgissant de la fumée, l'ombre qui s'enfuit. Vous vous lancez à sa poursuite.

Vous voyez les hommes qui se battent dans les jardins : des invités en smoking contre le personnel de sécurité de l'ambassade. D'autres invités accourent et interviennent pour les séparer, en brandissant des insignes et en criant "Police !" Qu'est-ce qui se passe ici ce soir ? Vous n'avez pas le temps encore de vous poser la question. Vous devez intercepter le fuyard. Hélas, le temps que vous regardiez la rixe, vous l'avez perdu de vue.

Non, ça y est, vous l'avez repéré. Il fuit vers le muret au fond de la roseraie. Personne ne semble l'avoir vu à part vous. Vous piquez un sprint et regagnez du terrain sur lui. Revenu à sa hauteur, vous vous jetez sur lui et le plaquez à terre. Il se débat vigoureusement mais vous êtes plus fort. Vous parvenez à l'immobiliser. Les lampadaires des jardins ont été allumés, aussi pouvez-vous enfin distinguer les traits de votre captif : un homme aux cheveux noirs gominés, qui vous darde un regard furieux. Peut-être l'aviez-vous déjà repéré dans la salle de bal.

- Je le tiens ! Je le tiens ! Venez par ici ! criez-vous pour avoir du renfort.

Les policiers en civil accourent auprès de vous.

- C'est lui ! leur montrez-vous. Il tentait de s'enfuir !

Mais, à votre hébétude la plus totale, c'est de vous qu'ils se saisissent !

- Arrêtez, vous faites une erreur ! Je suis détective ! C'est lui qu'il faut arrêter !

Les policiers ne paraissent pas vous écouter. L'homme aux cheveux gominés se relève et, au lieu de s'enfuir, se plante devant vous en hochant de la tête. Devant votre stupéfaction, il se présente : Commandant Cyprien Montanes, du contre-espionnage.


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