Vous n'avez pas eu le temps de sortir de votre place que votre moteur donne des signes de faiblesse. Vous regardez votre jauge de carburant : l'aiguille est proche de zéro. Il ne vous reste presque plus d'essence ! Vous n'en aurez pas assez pour rejoindre le commissariat. force de rouler sur la réserve, cela vous pendait au nez. Vous remarquez alors que Duhamel vous a suivi. Il vous épie, au volant d'une petite Fiat. Si vous voulez vous en débarrasser, il vous vous falloir jouer finement. Vous laissez votre voiture là et prenez une ruelle piétonne jusqu'à la station de métro la plus proche. Pressé et dépourvu de ticket, vous sautez par-dessus le portillon. Le journaleux n'a pas l'air de vous avoir suivi.

La ligne n'est pas directe jusqu'à votre destination. Une correspondance plus loin, vous devez ruser et vous cacher dans la foule pour éviter des contrôleurs ; ce n'est pas le moment d'accentuer vos soucis financiers. La matinée est déjà bien entamée quand vous arrivez au commissariat. Vous trouvez un gros tas de journalistes agglutinés à l'entrée. Et parmi eux... Duhamel ! En fait, le fourbe a cessé de vous suivre aussitôt que vous vous étiez engagé dans les ruelles et il a filé au commissariat. Lorsqu'il vous voit arriver, il vous vanne :

- Ça alors, Jacket, vous ici ! Mais, ma parole, vous me suivez ?

Rien ne sert de vouloir semer un journaliste lorsque l'on se rend dans un endroit qui en fourmille. Le regard noir, vous fendez cette foule d'enquiquineurs jusqu'au 467.