Duhamel, tantôt affable, tantôt incisif, essaie de vous faire dire sur qui pèse le plus de soupçons à ce stade de l'affaire. Vous ne lui faites part d'aucune de vos réflexions, déductions ou conclusions personnelles ; vous vous contentez d'une réponse vague, laissant entendre qu'il y a plusieurs pistes à l'étude. Voyant qu'il n'arrive rien à tirer de vous, le journaliste change de stratégie. Après avoir bu son café, tout à trac, il vous pose une question déroutante :
- L'Agent X existe-t-il ?
Vous le regardez avec des yeux ronds, bouche bée.
- Si vous préférez : existe-t-il un espion qui se fait appeler "l'Agent X" et qui aurait assassiné Mr Dattaque ?
- Où êtes-vous allé chercher ça ?
- Mon journal est le seul à avoir mentionné ce nom, mais je sais que d'autres rédactions en ont eu vent. Elles n'ont pas voulu le publier de peur d'être raillées -ce qu'a été la nôtre- mais toute la presse est au courant. Je voudrais savoir si c'est une info valable ou non.
- Comment avez-vous appris l'implication de l'Agent X dans cette affaire ?
- Ah ha ! Implicitement, vous me confirmez que c'est la vérité ! Je tiens mon scoop !
- Attendez ! Dites-moi au moins comment la presse sait que le meurtre a été signé de X ?
- Ok, c'est donnant-donnant. En fait, c'est très simple : la plupart des grands quotidiens ont été prévenus par des coups de fil anonymes, émanant sûrement de la même personne. Elle disait que la mort de Louis Dattaque n'était pas due à un problème de santé, mais qu'il s'agissait d'un assassinat. Que c'était une affaire d'espionnage et que son auteur était l'Agent X, le célèbre espion international. Si on ne la croyait pas, il fallait aller voir la scène du crime : un X y était tracé sur le mur, dans le sang de la victime. La signature du coupable.
- Vous n'avez pas une idée de qui pouvait être cet informateur anonyme ?
- Non, aucune. Sa voix était masquée. Il faudrait demander aux télécoms l'origine de l'appel. Une chose est sûre : ce n'est pas un indic habituel de la presse.
- C'était quelqu'un qui cherchait à ce que la presse fût au courant, concluez-vous, la mine sombre.
C'est une information importante que vous venez d'apprendre. Qui avait intérêt à prévenir les journalistes ? Si c'est l'ennemi que vous recherchez, dans quel but a-t-il agi de la sorte ? Quelle est sa stratégie ?
Duhamel vous remercie et règle l'addition. Il vous assure qu'il ne citera pas votre nom dans son article, mais une "source officielle proche du dossier". La matinée est déjà bien entamée. Vous gagnez votre 106 et démarrez, direction le commissariat.
Si le nombre de trajets de voiture noté sur votre Journal d'Enquête est de 14 ou plus, rendez-vous au
879.
Si ce nombre est de 13 ou moins, notez 1 trajet de plus et rendez-vous au
467.