Vous le sentez assez faible pour porter votre attaque :
- Est-ce pour ça qu'Anne-Sophie a peur que l'on découvre
ce qui s'est passé la nuit où est mort son père ?
Le visage de Laurent se décompose devant vous. Toutes les émotions semblent y affluer par les canaux sanguins.
- Je ne comprends pas ce que tu veux dire...?
- Je l'ai entendue te dire ça hier après-midi, à la terrasse du café.
- Quoi ?! Tu... tu as osé me suivre ?! s'écrie-t-il ulcéré.
- C'était elle que je suivais, rétorquez-vous.
- C'est du pareil au même ! Tu n'avais pas à le faire. Tu as dépassé les limites, Nils !
- Tu as également dit à Anne-Sophie que j'étais un ami et que, s'il y avait un souci, tu me demanderais d'arranger le coup. Il est temps de me faire confiance, tu ne crois pas ?
Loyson a l'air bouleversé. Le visage fermé d'inquiétude, il arpente la pièce sans se décider à vouloir vous répondre. Il finit par craquer et se met à table :
- Anne-So a rendu visite à son père le soir du meurtre.
- Quoi ? Et tu ne m'en as rien dit !
- Elle est innocente !
- Je ne demande qu'à te croire. Que s'est-il passé exactement ?
- Ce soir-là elle est venue me rendre visite ici, au bureau, sur le coup des 21h. Nous avons discuté longuement puis avons pris une décision importante. Vers 21h30-22h, elle est allée, seule, voir son père dans son bureau et lui a annoncé que nous voulions nous marier. Mr Dattaque a eu une réaction à laquelle je ne m'attendais pas et s'est mis en colère. Il m'a accusé de tous les maux, il a dit que j'étais en fait un intriguant qui ne cherchait que le pouvoir, que je ne méritais pas d'être avec elle. Elle en a été choquée et elle a eu une forte dispute avec lui. Elle en avait marre qu'il fît toujours capoter ses idylles. Elle avait bien compris qu'il ne voulait pas qu'elle se mariât car il voulait la garder à ses côtés. Elle l'a traité de pervers et elle est partie précipitamment. Elle a alors échangé quelques mots avec Nache puis elle est venue me trouver dans mon bureau. Je l'ai consolée, mais nous étions embêtés, nous ne savions plus comment nous sortir de cette situation. C'est alors que, un peu après 23h, Nache est venu tambouriner à ma porte, m'annonçant que Mr Dattaque ne répondait plus. Comme Anne-So refusait de revoir et Nache et son père, elle s'est cachée sous mon bureau, juste là (il vous montre l'endroit du doigt). Lorsque j'ai trouvé le cadavre, j'ai pris peur. C'était un meurtre, et tout allait accuser Anne-So. Je lui ai donc conseillé de rester cachée dans mon bureau le restant de la nuit. Le temps que j'appelle le Ministère et la police régulière, ce serait le matin et, dans la confusion, tout le monde trouverait normal qu'elle fût déjà présente de façon si matinale, personne ne se dirait qu'il ne l'a pas vue arriver. De son côté, elle a appelé sa bonne pour se forger un alibi.
- Tu as agi comme un criminel, tu sais ? Es-tu sûr d'avoir servi une juste cause ? Tu ne penses pas qu'elle a pu effectivement commettre le crime ?
- Je lui ai demandé et elle m'a assuré que non, alors je la crois. Vu ce que je compte te payer, je compte sur toi pour garder pour toi ce qui aura été dit entre ces quatre murs.
- Tu m'as engagé pour découvrir l'assassin, c'est ce que je compte faire. Lors de son témoignage, Nache a tu la présence d'Anne-Sophie la nuit du meurtre. Pourquoi a-t-il menti, selon toi ?
- Pour la protéger, je suppose. Il savait qu'elle était hors de cause, car Mr Dattaque était vivant quand elle l'a quitté. Il n'a pas voulu qu'elle soit importunée. Elle était déjà assez triste comme ça.
- Ça me semble un peu trop simple... Je me demande dans quelle mesure Nache a menti et combien de secrets il emporte dans sa tombe... En tous cas, sa mort profite à Anne-Sophie.
- Que veux-tu dire ? demande Laurent, surpris.
- C'était un témoin gênant.
Il s'indigne de vos insinuations et ne veut pas en entendre davantage. De toutes façons, l'après-midi est déjà bien avancé et il est temps de partir. Notez le mot-code "ISSUSP" dans votre Journal d'Enquête et soulignez-le. Vous quittez votre ami et rentrez. Du rangement vous attend au
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