- Je ne faisais que contrôler les alibis, dites-vous à Didier. Je ne disais pas ça pour vous accuser. Pourquoi vous sentez-vous obligé de vous justifier ?
Votre interlocuteur, pour le coup, se sent bien incapable de vous répondre. Pour la première fois, vous voyez chez lui un signe de malaise. Son visage trahit un tourment intérieur. Vous comprenez vite que, s'il fait tout pour ne pas le laisser paraître, Didier a été affecté par la mort de son père. Il feint l'indifférence comme s'il était enfermé dans ce rôle, alors que son chagrin ne demande qu'à s'exprimer. C'est ce qui arrive quand un fils se dispute sans cesse avec son père mais le perd avant d'avoir pu lui dire qu'il l'aime. Il n'est pas étonnant, alors, qu'il se sente coupable et éprouve le besoin de se justifier alors qu'il a manifestement un alibi en béton.
Bien sûr, vous pouvez vous tromper. Son sentiment de culpabilité vient peut-être d'autre chose. Mais vous sentez que vous avez vu juste. Didier Dattaque ne vous fait pas l'effet d'avoir beaucoup d'envergure, ou alors il cache bien son jeu. En tous cas, il se ressaisit vite et retrouve sa nonchalance, que vous savez désormais de façade.
Vous pouvez profiter de votre ascendant pour lui poser une question supplémentaire. Si ce n'est déjà fait, lui demandez-vous :
Pourquoi il fait croire que la mort de son père le laisse de marbre ? (rendez-vous au
641)
S'il a une idée de qui a pu commettre le crime ? (rendez-vous au
311)
Si vous préférez clore là la conversation, rendez-vous au
501.