Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 447

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Vous vous tournez vers celle que vous accusez :

- Je crois qu'il est temps de dire la vérité, Mademoiselle. Je sais que vous avez rendu visite à votre père le soir de sa mort.

Le Ministre, Montanes et l'assistance en restent cois. Votre nouvelle révélation les achève. Anne-Sophie, elle, a sévèrement blêmi, mais elle trouve encore la force de nier fermement votre allégation.

- Oh, mais je sais ce que j'avance ! J'ai le témoin le plus sûr, assurez-vous en regardant Laurent.

Celui-ci pâlit à son tour. Anne-Sophie le dévisage, vire au cramoisi, se lève d'un bond et hurle :

- Qu'est-ce que t'es allé tout raconter à ce type ! T'es vraiment le roi des c... !

Loyson essaie de la calmer comme il peut, tant elle paraît hystérique, tout en vous jetant des regards noirs : vous avez osé utiliser ses confidences pour accuser sa belle. Jusque là, vous vous étiez contenté d'affirmer. Avec cet aveu tonitruant de la fille Dattaque, toute l'assistance a la preuve que vous disiez vrai. On vous regarde maintenant avec respect. Le Ministre admet que cette révélation inattendue est un point important de l'enquête. Il demande à Anne-Sophie de s'expliquer. Craquant complètement nerveusement, elle s'effondre sur son siège et avoue tout. Comment elle est allée, seule, voir son père le soir du meurtre pour lui annoncer que Laurent et elle comptaient se marier. Comment Louis Dattaque a réagi violemment, en accusant Laurent des pires choses alors que, jusqu'à ce moment-là, il avait été son chouchou. Comment elle lui a vertement reproché d'être un père pervers et possessif. Comment elle est partie précipitamment et a rejoint Laurent, dans le bureau duquel elle s'est cachée toute la nuit quand elle a appris le meurtre, car elle craignait d'être suspectée. Et enfin comment elle a monté un alibi avec sa bonne.

Dans la pièce, tout le monde est effaré. Le Ministre ne manque pas de condamner l'attitude de l'héritière. Elle a agi comme si c'était elle qui avait commis le crime, ce dont elle se défend bec et ongles :

- Papa était vivant quand je l'ai quitté, je le jure !

Montanes vient se mêler à la danse :

- Dans son témoignage, le garde du corps Nache n'a pas signalé vous avoir vue. Vous avez pourtant dû passer devant lui pour vous rendre dans le bureau de votre père.

- Thomas est... est un ex à moi, balbutie-t-elle, gênée. Il l'a fait pour me couvrir, sans doute. Il ne voulait pas que l'on me fît des tracas pour rien.

- Cette histoire de ninja qui s'enfuit par la fenêtre après son forfait était une fausse piste, intervenez-vous. Une comédie pour égarer les enquêteurs. Si Louis Dattaque n'a pas eu le temps de crier avant de mourir, c'est qu'il a été tué par quelqu'un qu'il connaissait et dont il ne s'attendait pas à l'attaque. Et, à part vous, Mademoiselle, personne de l'entourage de Mr Dattaque, n'est venu le voir ce soir-là. On constatera, bizarrement, que Nache, le seul autre témoin avec Laurent à vous avoir vue avec votre père ce soir-là, a malencontreusement été abattu avant de pouvoir se mettre à table.

Anne-Sophie, outrée par cette insinuation, fait un véritable scandale. À bout de nerfs, elle veut quitter la réunion pour aller voir ses avocats. Mais Montanes la retient :

- Pas besoin d'hommes de loi, Mademoiselle. Juste d'un enquêteur plus malin que ce crétin de Jacket. Il est fort pour révéler au grand jour les affaires de famille, mais là, il s'agit d'une affaire d'espionnage.

- Il est vrai, enchérit le Ministre, que Mlle Dattaque avait l'opportunité de commettre le crime et peut-être un mobile. Mais pourquoi donc aurait-elle volé les plans dans le coffre ?

- Parce qu'elle est l'Agent X ! répétez-vous.

- Vous avez démonté l'un des alibis de votre suspecte, Jacket, souligne Montanes. Mais quid des deux autres ? Comment pouvait-elle transmettre les plans à Sakadov à l'ambassade et comment pouvait-elle voler le prototype, vu qu'elle se trouvait ailleurs, devant témoins ?

- À chaque fois, son témoin c'est Laurent Loyson, répondez-vous. Il a menti une fois pour la couvrir. Il l'a fait les autres fois.

- Nous étions au restaurant ensemble le soir du bal ! proteste Laurent. Il y avait de nombreux témoins !

- Ça, c'est toi qui le dis.

Hélas pour vous, le commissaire Cardoze vient corroborer l'alibi. Ayant mis sous surveillance les principaux suspects de cette affaire, deux de ses hommes se trouvaient au restaurant en question et peuvent témoigner qu'Anne-Sophie y était bien avec Laurent. Vous essayez alors d'expliquer que la personne qu'ils ont vue ne pouvait pas être Anne-Sophie, qu'ils ont vu une personne déguisée, mais vous n'êtes plus très crédible.


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