- Mais je sais qui a tué Nache ! répondez-vous.

La mâchoire du Ministre paraît se décrocher. C'est la surprise totale dans l'assemblée. Vous ne tardez pas à étancher leur curiosité : c'est la mercenaire Mlle Zadilova qui a tiré et a tué le garde du corps au centre commercial. Vous expliquez la façon dont vous l'avez confondue : votre rencontre dans la propriété de campagne de Bolet, le mot volé dans son sac à main et le fusil retrouvé dans sa chambre d'hôtel. Le commissaire Cardoze vous apporte son témoignage et ajoute qu'il s'agit bien de l'arme de crime : la balistique a établi que c'est avec ce fusil que l'on a tiré sur Nache. Montanes n'en revient pas.

- Pourquoi ne m'en avez-vous pas informé immédiatement ? s'étrangle-t-il de rage.

- Vous ne m'en avez pas donné l'occasion.

- Je vous rappelle que vous nous aviez mis sur la touche, enchérit Cardoze.

- Comme le sait le commandant, reprenez-vous, une aussi redoutable professionnelle que Mlle Zadilova n'aurait pas loupé sa cible : il est sûr et certain que c'est Nache qu'elle voulait abattre et non Didier. Et si elle a tué le garde du corps, cela prouve bien qu'il était mêlé au meurtre de Louis Dattaque et au vol des plans.

Montanes se sent mal à l'aise vis-à-vis de son ministre de tutelle car il n'a pas réussi à en découvrir autant que vous. Mais il se ressaisit vite :

- Attendez, qu'est-ce qui prouve que ce fusil a bien été utilisé par Zadilova ? Parce qu'il se trouvait dans sa chambre ? Il a peut-être été placé là pour faire croire à sa culpabilité. Pour avoir une preuve formelle que c'est elle la tireuse, il faudrait avoir un échantillon de son ADN pour pouvoir le comparer à celui retrouvé sur le fusil. Et sans Mlle Zadilova sous la main, c'est impossible. C'est une supposition de plus qui vient s'ajouter à votre audacieuse thèse du "mythe de l'Agent X". Ça fait beaucoup de suppositions, au final. Trop maigre pour que votre théorie paraisse possible et concrète, et non un simple produit de votre imagination.


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