Quand vous reprenez connaissance, vous vous trouvez alité dans une chambre d'hôpital. Un docteur plein de bonhomie se tient debout à côté de vous, accompagné de deux infirmières au visage soucieux.
- Eh bien, voilà, notre monsieur se réveille. Je vous avais dit de ne pas vous inquiéter, mesdemoiselles.
Le médecin vous rassure tout de suite : vos blessures sont superficielles, vous êtes juste un peu commotionné. Il vous raconte ce qu'il s'est passé. Un journaliste, arrivé sur les lieux de l'accident dans les secondes qui l'ont suivi, a défait votre ceinture et vous a sorti du véhicule. Bien que titulaire d'un brevet de secourisme, il a préféré appeler le SAMU avec son portable. Les ambulances vous ont transporté d'urgence ici, à l'hôpital le plus proche. Vous vous en sortez bien. La police passera en début d'après-midi pour vous interroger sur les circonstances de l'accident.
Vous vous sentez coupable de ce qui s'est passé. Vous avez failli renverser des enfants en conduisant à tombeau ouvert. Rien ne serait arrivé si ce fouineur de Duhamel ne vous avait pas suivi, mais cela valait-il le risque que vous avez pris ? Vous avez du mal à reconnaître que vous lui devez votre salut, pour vous avoir sorti de la carcasse. D'après le docteur, il vous transmet ses meilleurs vux de rétablissement.
Vous avez soudain un éclair de lucidité. Vous tentez de vous lever pour vérifier que toutes vos affaires sont là, dans les poches de votre imperméable. Mais dès que vous faites ce mouvement, une douleur fulgurante vous transperce. Vous ne pouvez pas encore bouger, vous avez besoin de repos. Le médecin, échaudé par votre attitude matérialiste, demande aux infirmières de vous présenter votre vêtement et de vous faire vérifier que rien ne manque. Ce qui est le cas. Duhamel n'a pas profité de votre inconscience pour vous voler quelque chose. Est-il réglo, finalement ? Ou bien vous a-t-il fouillé sans rien trouver d'intéressant ?
Vous êtes trop fatigué pour réfléchir. Vous vous assoupissez et dormez jusqu'au
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